OMNISPORTS : Tom PAGES repousse une nouvelle fois les limites de l’apesanteur en vol à moto dans RIDE & FLY
Pour Flight Mode, l’enjeu était d’ouvrir le parachute à temps et atterrir. Ride & Fly est d’autant plus technique.
D’abord, le décollage, de loin la partie la plus critique du projet fou de Tom Pagès. « Toute la difficulté est de gérer l’accélération pour garder la voile de speedriding bien gonflée au-dessus de sa tête. Puis quand je sens les roues décoller, mettre plus de gaz pour atteindre les 30 km/h. Ma moto 4 temps pèse 105 kilos, il faut la soulever ! … Parce que si tu ne décolles pas c’est chaud ! ». Tom désormais en vol, dégrafe ensuite ses commandes de parapente jusqu’ici attachées aux coudes, pour les prendre en mains, et lâcher le guidon.
« À partir de là, le vol est super cool, ce qui n’était pas gagné car au début, j’avais très peur en l’air. Mais, là, je suis bien, je rase l’herbe, je passe pleine balle entre les sapins, je me fais plaisir, j’oublie même que je suis sur une moto ». Tom Pagès fuse à plus de 80 km/ sous une voile trois fois plus petite qu’une aile de parapente, et frôle les 100 km/h lors des virages serrés proches du sol. En cas de problème, il dispose de 3 parachutes pour libérer la moto. Après un vol de quelques minutes, et des séries de « touch and go » spectaculaires, c’est le moment de se poser. « Si j’ai envie de m’amuser un peu, je pose sans les mains : l’amortisseur de direction qui équipe les machines freestyle facilite ce genre de manœuvre. » Tom Pagès l’a fait. Premier vol moto-speedriding validé avec cette impression d’avoir fait de la montagne un terrain de jeu infini en 3D à la manière d’un jeu vidéo.
DEUX ANS ET DEMI DE PREPARATION AVEC UNE EQUIPE DE CHOC
L’exploit imaginé par Tom Pagès et muri avec son ami également athlète Red Bull Valentin Delluc, expert français en speedriding, a pris plus de deux ans à se concrétiser, entre le développement du matériel et la formation de Tom au pilotage.
Tom Pagès – « J’arrive dans un sport où je pars de zéro. J’ai d’abord passé mon permis en ULM, pour être sûr d’être conforme à la législation du secteur aérien, volant avec un engin motorisé. J’ai fait les premiers vols tests en parapente, en pente école. Puis sur la partie speedriding, on s’est préparés durant de longues semaines avec Albert Baud. » Un ténor de la discipline, qui a notamment formé Tom Cruise pour Mission Impossible. Une fois la formation de base accomplie, Tom s’est entrainé avec Ugo Gerola et Valentin Delluc, puis fait tous les repérages moto avec Pacôme Schmitt, qui grâce à sa grande connaissance des lieux a aidé à trouver le bon terrain.
« Quand on voit la vidéo » plaisante Tom « on se dit « ouais, facile », mais j’ai failli tout arrêter devant la complexité et les risques de ce projet hyper stressant ! En gros, j’ai été prêt seulement un mois avant le tournage. »
UN MATERIEL SPECIALEMENT DEVELOPPE POUR CE PROJET
Pour ce projet Tom Pagès a développé lui-même le système de suspension voile ainsi que le dispositif de sécurité, une poignée avec système d’anneaux pour se libérer. « J’ai investi dans une machine à coudre, dégrossi le matériel dans mon garage avec la moto suspendue au plafond pour évaluer les longueurs de sangle du harnais que je cousais. J’ai aussi appris à tresser des cordes, avant d’envoyer le tout à Zun (Stéphane Zunino, un des pionniers du skydive), qui peaufinait le dispositif, sans oublier les précieux conseils de Loïc Jean-Albert, parachutiste de légende qui a volé sur à peu près tout ce qui existe. » Ces deux experts ont permis à Tom de faire face aux risques, comme éviter que la machine ne parte de travers, en mode hélicoptère, sous la voile avec pour conséquence une violente chute.
TOM PAGES, LA LEGENDE DU FMX
Cette nouvelle performance vient consacrer une incroyable carrière en freestyle motocross : 4 victoires d’affilé au Red Bull X-Fighters de Madrid, vainqueur des X-Fighters World Tour 2013, 5 médailles d’or, 2 d’argent et 1 de bronze aux X Games, l’athlète français de 39 ans a su casser les codes de sa discipline et imposer son style. Dans sa quête de projets toujours plus singuliers et de figures qui défient les lois de la gravité, il n’a pas hésité à contourner les schémas préétablis de la compétition, préférant démocratiser sa discipline en sublimant ses performances par l’image. Plus vite, plus haut, plus fort, c’est désormais dans les airs qu’il développe une nouvelle approche freestyle et franchit un nouveau cap en se lançant toujours sur deux roues mais dans le vide