YOLE : Yole de Martinique, le patrimoine mondial de l’UNESCO
Depuis 2018, la yole, embarcation typique de l’île faite de bois, qui a traversé les siècles et les mers et dont la réputation n’est plus à faire dans la Caraïbe, souhaite entrer au Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO.
Le 15 mars 2019, le Ministre de la Culture annonçait la sélection de son dossier. Aujourd’hui, la yole de Martinique entre dans la dernière ligne droite du projet et fait appel l’union national pour la soutenir.
LA YOLE ANCREE DANS L’HISTOIRE ET LA CULTURE DE LA MARTINIQUE
Depuis le 18ème siècle, la yole de Martinique, à l’origine utilisée pour la pêche et le transport de personnes, a vu son utilité changer, ce qui a permis sa sauvegarde. En effet, dans les années 1950, la yole est devenue une pratique locale sportive très physique, parfois méconnue de l’hexagone. Sa silhouette reconnaissable s’équilibre grâce à des rondins de bois dressés sur lesquels les « yoleurs » montent. Ils sont alors suspendus au-dessus de l’eau. C’est à la force de leur corps qu’ils parviennent à stabiliser l’embarcation. C’est un sport typique de la Martinique qui a permis à de nombreuses régates de voir le jour, notamment la plus connue et attendue d’entre elles : le tour des Yoles. Pendant une semaine, habitants et touristes sont tournés vers la mer et vivent au rythme des étapes qui les mènent de ville en ville. Une ambiance particulièrement festive règne sur cet événement où se mêle découverte de la pratique pour certains et retrouvailles entre amis et famille pour d’autres. Une extraordinaire communion se met en place. Tous partagent le même spectacle. Au fil des années, cette manifestation phare, qui réunit près de 300 000 personnes, a alimenté l’engouement autour de la fameuse embarcation. L’édition 2020 étant annulée, du fait de la crise sanitaire du Covid-19, la yole de Martinique entend bien ne pas passer inaperçue en s’inscrivant au patrimoine mondial de l’UNESCO.
DES VALEURS QUI TRAVERSENT LES GENERATIONS
Fabriquée localement, les savoir-faire liés à la conception de la yole ainsi qu’à la navigation se transmettent de génération en génération. Les anciens s’attachent à laisser leur empreinte et à partager ce patrimoine avec leurs enfants et petits-enfants – futur relai de l’histoire. Cette volonté de transmettre à son prochain est davantage motivée par les valeurs attenantes à la pratique de la yole. Partage, solida- rité, entraide ou encore dépassement de soi, ce sport véhicule des enseignements universels et riches. Auparavant un outil de travail pour les anciens, la yole est devenue pour les générations actuelles un sport de compétition tout en restant jovial. En effet, l’embarcation dépourvue de lest, de dérive, et de gouvernail, nécessite une véritable cohésion d’équipe et une excellente entente. Les très jeunes demandent même à suivre des cours en club, signe que le message se transmet.
UNE CAMPAGNE MENEE SUR LES RESEAUX SOCIAUX
Ce sont pour ces précédentes raisons, dans un but de sauvegarde de ce fabuleux héritage et de pérenniser sa pratique, que la Yole de Martinique s’est portée candidate à l’inscription sur la liste du Patrimoine Culturel Immatériel (PCI) de l’UNESCO.
Cette volonté est soutenue par tout le peuple martiniquais mais également métropolitain, fiers de possé- der un tel patrimoine au sein du pays. Pour appuyer ce dossier, de nombreuses personnalités antillaises se sont mobilisées autour d’une campagne sur les réseaux sociaux. Parmi elles, Hélène Serignac, présentatrice de l’émission « Les Témoins d’Outre-mer ». Avec l’hashtag #tousaveclayoledemartinique, un élan de solidarité a vu le jour, preuve de l’engouement que suscite ce sport local.