CYCLISME : Paris-Roubaix, J-1
A la veille de la 117e édition, les 175 coureurs répartis en 25 équipes ont dans un premier temps défilé sur le podium de Compiègne pour être présentés au public.
Pour l’explication finale de la saison des classiques flandriennes, les deux derniers tenants du titre, Peter Sagan et Greg Van Avermaet, n’ont pas été aussi dominateurs que les années précédentes et s’attendent à une course ouverte. Une multitude de prétendants, dont Alexander Kristoff et John Degenkolb, entendent bien profiter de la situation.
SAGAN-VAN AVERMAET… UN DUO D’OUTSIDERS ?
Les temps changent vite dans le monde des Flandriens. Lors des dernières éditions, Peter Sagan et Greg Van Avermaet étaient à juste titre présentés comme les deux grands favoris, puisqu’ils ont remporté les deux derniers titres. Mais jusqu’ici, l’ancien champion du monde et le champion olympique restent bredouilles sur l’ensemble de la campagne des classiques belges. Pour autant, le Belge n’a absolument pas abdiqué et entend bien jouer toutes ses chances de signer un doublé : « J’ai fait une bonne course sur le Tour des Flandres. Maintenant, je suis très motivé pour donner mon meilleur et prêt pour faire un bon résultat. Sur les Flandres, la course était bloquée, il n’était pas facile de faire la différence. Roubaix est une course très dure, différente, et j’espère qu’avec du vent il sera possible de faire exploser le peloton. Il y a beaucoup coureurs qui peuvent gagner cette année, on pourrait voir un outsider, mais je pense que les plus grands favoris sont Van Aert, Stybar et Sagan ». Justement, lechampion de Slovaquie affiche une totale décontraction : « Je suis habitué à être tenant du titre sur de nombreuses courses, ça ne change pas beaucoup. Je ne suis pas inquiet sur ma forme. Toutes les années sont différentes. Cette course est tellement spéciale, tout peut arriver. Je me suis présenté à trois reprises sur cette course en étant très fort et je n’ai pas gagné parce qu’il s’est à chaque fois passé quelque chose. Je vais juste essayer de me faire plaisir ».
ALEXANDER KRISTOFF : « PERSONNE NE VEUT ETRE AVEC MOI DANS LE FINAL »
Dans un contexte de concurrence particulièrement ouvert, Alexander Kristofffait partie des favoris les plus en vue à Roubaix après sa victoire sur Gand-Wevelgem et sa 3e place sur le Ronde dimanche dernier : « J’espère bien être à l’avant et batailler pour la victoire, c’est mon rêve. Je n’ai jamais réussi à être à mon meilleur niveau sur cette course. J’ai été 9e (2013) et 10e (2015), mais je compte bien progresser ». Le coureur norvégien a déjà en tête un scénario qui pourrait correspondre à son grand projet : « Plus gros est le groupe qui se présente dans le final, le mieux c’est pour moi. Personne ne veut être avec moi dans le final, mais je ne suis pas sûr qu’ils se concentreront uniquement sur moi ! Surtout, il y a un bon paquet de costauds qui peuvent prendre la course à leur compte dans les derniers kilomètres ».
JOHN DEGENKOLB : « RESTER A L’AVANT ET ECONOMISER SES FORCES »Le vainqueur de l’édition 2015 est aussi le dernier coureur de l’élite mondiale à avoir levé les bras à Roubaix, à l’occasion de l’étape du Tour de France Arras-Roubaix en juillet dernier. Et c’est peut-être ce succès dans le Nord, plus encore que sa 2e place sur Gand Wevelgem, qui le désigne comme l’un des favoris : « Ça a été une victoire très importante pour moi, j’avais travaillé tellement dur pour obtenir ce résultat que ça m’a donné énormément de confiance. Cela aide à rester calme et à se concentrer sur le plus important. Roubaix, c’est toujours difficile à prévoir, tout peut arriver. Il faut à la fois rester à l’avant et réussir à économiser ses forces. En revanche, il ne faut pas avoir peur de tout donner quand c’est le moment. Entre les 50 et les 30 derniers kilomètres et même jusqu’au Carrefour de l’Arbre, c’est primordial d’être à l’avant, prêt à tout ».
TOTAL DIRECT ENERGIE : UN NOUVEAU MAILLOT DANS LE PELOTON
Dans les coulisses du podium de présentation des équipes, Jean-René Bernaudeau a sorti son plus beau sourire pour accompagner ses coureurs vêtus d’un tout nouveau maillot, dessiné pour accueillir Total aux côtés deDirect Energie : « C’est un maillot qui donne beaucoup d’envie, et c’est peut-être le petit pourcentage de motivation qui peut permettre de créer l’exploit ». Privé de sa carte maîtresse, l’ancien vainqueur Niki Terpstra s’étant blessé sur le Tour de Flandres, le groupe ne manque toutefois pas d’atouts pour briller sur les pavés. A commencer par Damien Gaudin, jamais à court d’enthousiasme à la veille del’Enfer du Nord : « C’est la course qui me fait rêver, j’y ai déjà fait de bons résultats (5e en 2013), et je suis dans de meilleures conditions encore. L’équipe n’a jamais fait une aussi belle campagne des classiques, et Niki nous a beaucoup apportés ». Parmi les maillots bleus, il faudra aussi garder un œil surAdrien Petit, classé à deux reprises dans le Top 10 (10e en 2016, 9e en 2017) et lui aussi en confiance après avoir pris la 6e place de Gand-Wevelgem : « C’est le gros morceau de ma saison. J’ai fait une belle campagne et j’ai les aptitudes pour aller chercher un gros résultat ».
« SAUVONS LA TROUÉE D’ARENBERG »
La Trouée d’Arenberg a subi ces dernières semaines des travaux de rénovation sur les 500 premiers mètres, où la sécurité des coureurs pouvait être menacée notamment en cas de pluie. Les prévisions météorologiques annoncent plutôt une journée ensoleillée, avec une température comprise entre 3 degrés au départ et 9 degrés à l’arrivée, accompagnée d’un vent soufflant de face. Pour autant, en vue des prochaines éditions, la poursuite des travaux, en grande partie financée par les collectivités qui soutiennent ce lieu du patrimoine sportif national, nécessite un budget qui doit être complété par une cagnotte participative ouverte aujourd’hui. L’association des « Amis de Paris-Roubaix » a ouvert à cet effet un compte accessible en ligne et ouvert à tous les souscripteurs, à l’adresse https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/sauvons-la-trouee-d-arenberg
PARIS-ROUBAIX CHALLENGE : PRÈS DE 7000 COUREURS AU RENDEZ-VOUS
La 9ème édition de Paris-Roubaix Challenge, organisée sur trois parcours(70, 145 et 172km) empruntant le Carrefour de l’Arbre et la Trouée d’Arenberg, à la veille de la classique des pavés, a réuni un imposant peloton de 6 839 cyclistes représentant 67 nationalités différentes (23 % de Français, 21% de Britanniques et 17 % de Belges). Parmi eux, figuraient des anciens vainqueurs de Paris-Roubaix : Andreï Tchmil (1994), Andrea Tafi (1999) et Stuart O’Grady (2007).
TV : L’ALLEMAGNE EN GRAND ÉCRAN
Depuis maintenant trois ans, Paris-Roubaix fait partie des courses produites en intégralité, du premier au dernier kilomètre, soit plus de six heures de programme proposées aux 31 diffuseurs ayant acquis les droits, dont 14 ayant fait le choix d’ouvrir leur antenne sur toute la durée du signal. Parmi eux, la chaîne publique allemande ARD permettra à tous les supporters de John Degenkolb, vainqueur en 2015, de suivre pour la première fois Paris-Roubaix sur une chaîne hertzienne depuis 2008. Au total, les images de la course seront diffusées dans 190 pays.
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