VOILE : Route du Rhum – Destination Guadeloupe – Class490 Redman dans le Top 5 !
L’histoire de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe a souvent montré que le tour de la Guadeloupe était propice aux rebondissements les plus improbables.
Elle l’a confirmé ce matin, lors des arrivées des premiers Class40, permettant ainsi à Antoine Carpentier de terminer à la 5ème place qui lui avait un temps échappé au terme d’une traversée de l’Atlantique particulièrement éprouvante et engagée. Une course menée à une cadence infernale du début à la fin par les trois leaders, Yoann Richomme, Ambrogio Beccaria et Corentin Douguet dont les montures, toutes mises à l’eau dans la dernière année, ont pu exprimer le potentiel de leurs carènes, notamment au près, l’épreuve ayant été marquée par une succession de passages de fronts. Reste que le skipper de Redman, dont le bateau excelle surtout au portant, n’a pas failli, imprimant, lui aussi, un rythme effréné et confirmant, de fait, son statut d’homme fort du circuit !
Ce jeudi 24 novembre, à 12h25 (heure de Paris), Antoine Carpentier a franchi la ligne d’arrivée de la 12ème Route du Rhum – Destination Guadeloupe à la 5ème place chez les Class40, après 14 jours 22 heures 10 minutes et 45 secondes de course. Une épreuve exigeante du début à la fin dont l’épilogue restera à coup sûr dans les annales pour le skipper de Redman. « Ça a été un finish de malade ! », a commenté le Morbihannais, auteur d’une fantastique « remontada » dans les vingt derniers milles avant l’arrivée. « À l’approche de la bouée de Basse-Terre, sous le vent de l’île, j’ai vu les relevés de positions et j’ai constaté que Luke (Berry) et Xavier (Macaire) étaient à la fois très lents et pas si loin de moi. Ils peinaient à avancer à 1,5 nœud tandis que moi je progressais encore à 5 nœuds. A ce rythme, à chaque heure, c’était trois milles de pris pour moi ! », a détaillé le navigateur qui, après avoir débordé la Tête à l’Anglais avec un retard d’une dizaine de milles sur ses deux rivaux, a alors vu tous ses espoirs de terminer dans le Top 5 se raviver. « J’ai d’abord doublé Lamotte – Module Création puis je me suis lancé à la chasse de Groupe SNEF. Je me suis souvenu que lors de la dernière édition de la course, il y a quatre ans, il y avait un courant énorme dans le canal des Saintes et que dans une situation où il n’y avait pas trop de nuages à terre, le vent tombait des côtes. J’ai alors fait ma route en conséquence et je suis ainsi rapidement revenu au contact. Ça a été la bagarre jusqu’au bout ! », a relaté Antoine qui a ainsi signé une très belle 5ème place avec moins de 8 minutes d’avance sur son plus proche poursuivant au terme de 3 542 milles entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre.
Une transat d’une rare intensité
« J’ai pensé que cette 5ème place allait vraiment m’échapper mais je suis content de l’avoir sauvée. Devant, il n’y a que des mecs issus de la Solitaire du Figaro ou de la Mini Transat. J’avais l’ambition de gagner mais mon résultat me satisfait car les conditions rencontrées lors de cette transat étaient moins favorables à mon bateau qu’à celles des copains de devant », a détaillé le navigateur. De fait, sur les 15 jours de course de cette 12ème édition de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, seuls trois se sont joués au portant. « On a pris passage de front sur passage de front. Pour finir, on a véritablement eu 48 heures où les conditions, malgré une mer assez courte et cassante, ont été propices à ma carène », a rappelé le skipper de Redman, par ailleurs impressionné par la cadence imprimée par les leaders. « Tout le monde avait faim et on le savait avant de partir. Cela s’est confirmé et la course a été menée à un très gros rythme. J’ai halluciné de l’intensité de la régate. Pour ma part, je voulais vraiment éviter de casser le bateau et c’est sans doute aussi ce qui m’a coûté le podium mais je ne regrette pas car si j’avais essayé de tenir le tempo, j’aurais sûrement endommagé mon canot », a déclaré le vainqueur en titre de la Transat Jacques Vabre qui a constamment cherché à placer le curseur au meilleur endroit, gardant en tête que pour performer, il faut d’abord finir. « Je suis étonné qu’il n’y ait pas eu plus de casse ni plus de bobos, mais je pense que les gars vont en révéler maintenant qu’ils sont arrivés », a relaté Antoine, victime, pour sa part, d’une petite entorse. « Je suis content d’arriver et de sortir enfin de la machine à laver. Ça s’est en fait arrêté la nuit dernière. Ça ne tapait plus dans les vagues et il n’y avait plus de coup de frein brutal. Ça a été un instant magique après une transat très compliquée, mais aussi très physique. Après ça, un Ti-punch va faire du bien ! », a terminé Antoine Carpentier.
Le skipper de Redman a effectué les 3 542 milles du parcours entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre à la vitesse de 9,89 nœuds sur l’orthodromie (route directe). Il a en réalité parcouru 3976,35 milles à la vitesse moyenne de 11.10 nœuds. Il est arrivé à Pointe-à-Pitre 19 heures 02 minutes 05 secondes après le vainqueur en Class40, Yoann Richomme.