ESCRIME : Forvis Mazars Challenge International de Paris, les Bleus veulent se reprendre au jeu
Le Forvis Mazars Challenge International de Paris accueille les meilleurs fleurettistes mondiaux du 10 au 12 janvier, au stade Pierre-de-Coubertin (Paris).
Médaillés de bronze cet été aux Jeux olympiques, les Français, espèrent renouer avec le succès lors de ce rendez-vous parisien.
Les grondements du Grand Palais résonnent encore dans les esprits. Six mois après les Jeux olympiques de Paris 2024 qui ont offert une exposition hors norme à l’escrime, les meilleurs fleurettistes mondiaux reviennent dans la capitale, du 10 au 12 janvier. Les trois médaillés individuels de cet été, le Hongkongais Cheung Ka Long, l’Italien Filippo Macchi et l’Américain Nick Itkin, également pointés aux trois premières places mondiales, sont attendus dans un tableau où figurera l’élite de la discipline. Cette fois, pas de grand escalier à descendre pour rejoindre la piste, mais la même ferveur est attendue au stade Pierre de Coubertin, pour cette étape de la Coupe du monde considérée par tous, étrangers compris, comme la plus prestigieuse de la saison.
En individuel, tous rêveront de succéder à l’Italien Tommaso Marini, actuel n°5 mondial, vainqueur l’an dernier de son compatriote Alessio Foconi (15-12) dans une édition 2024 marquée par la domination italienne, avec quatre transalpins en demi-finale. Par équipes, les États-Unis, vainqueurs à six reprises depuis 2013, s’étaient imposés (45-39) face au Japon, futur champion olympique, tombeur en demi-finale de la France (45-43). Devant leurs supporters, les Bleus rêvent de mettre fin à deux décennies sans succès dans ce tableau par équipes. « L’objectif est bien évidemment de faire le mieux possible tant en individuel que par équipe dans un contexte relevé puisque tous les meilleurs seront là et notamment les Russes qui sont de retour (sous bannière neutre), explique Emeric Clos, entraîneur des Français. Le contexte du Forvis Mazars Challenge International de Paris est particulier. Les tireurs ont leurs amis, leur famille. Contrairement à certaines étapes de Coupe du monde, il y a beaucoup de spectateurs. Ils doivent rester concentrés mentalement le Jour J en gérant différemment les émotions. »
Les deux premières sorties internationales de la saison, en Tunisie puis au Japon, ont offert de belles promesses avec notamment deux médailles de bronze par équipes. « Nous avions des équipes new-look avec à chaque fois un médaillé olympique (Maxime Pauty en Tunisie, Maximilien Chastanet au Japon), explique l’entraîneur national. On perd logiquement deux fois sur l’Italie mais nous avons battu les Japonais et deux fois les Chinois. C’est de bon augure, même s’il faut relativiser car on ne sait pas toujours où en sont les autres dans leur préparation, Cela montre qu’il y a un vrai groupe, un vrai état d’esprit. Il y a des gens qui poussent les meilleurs à être encore meilleurs. »
Les Bleus, médaillés de bronze des Jeux, au rendez-vous
Derrière ces « jeunes » qui tapent à la porte des Bleus, les médaillés de bronze des derniers Jeux olympiques (Enzo Lefort, Julien Mertine, Maxime Pauty et Maximilien Chastanet) seront bien évidemment très attendus. Pour la première fois sacré champion de France, le 21 décembre à Antony, Chastanet a depuis longtemps coché la date dans son agenda. « Le CIP est la plus belle compétition de l’année, lâche le fleurettiste de 28 ans, en bronze aux Jeux de Paris mais aussi aux Mondiaux 2022, ou encore en or aux Europe 2024. Le titre de champion de France a fait du bien au moral. Je le voulais vraiment. Cela prépare parfaitement la suite. Après, gagner les France c’est bien mais l’objectif c’est d’aller battre les meilleurs mondiaux. Après les Jeux, j’ai pris deux mois off pour penser à autre chose et passer du temps avec les gens que je n’avais pas trop vus ces dernières années. À Coubertin, on va retrouver tout le public. Au Grand Palais, il nous a aidé et poussé à faire de belles choses. Même si, comme toujours à Paris, on aura un gros plateau, il faut essayer de retrouver ça au CIP. »
Dernier Français vainqueur du Challenge International de Paris, en 2014, Lefort, champion du monde individuel en 2019 et 2022 et par équipes en 2014, champion olympique par équipes en 2021 et « bronzé » cet été (parmi ses nombreux titres) se réjouit lui aussi d’être à nouveau sur la piste de ce rendez-vous si particulier. « On fait souvent des compétitions dans des gymnases vides, souligne Lefort, meilleur tricolore au classement mondial (n°9), qui n’a repris les séances d’assauts que récemment, après avoir pris le temps de se soigner après les Jeux. Au CIP, les tribunes sont pleines avec un public de connaisseurs, de l’ambiance, une scénographie qui met notre sport en avant. Les étrangers ont aussi envie de performer dans un tel contexte. Et nous Français, on veut partager avec tout ce public. »
Au-delà du résultat instantané, le Forvis Mazars Challenge International de Paris constitue également la première épreuve sélective en vue des Championnats d’Europe à Gênes (Italie) et des Championnats du monde à Tbilissi (Géorgie). « Ils connaissent la règle du jeu, explique l’entraîneur national. J’emmènerai ceux qui en ont envie. Mais je ne suis pas inquiet sur leur capacité à se remobiliser. Quand ils sont décidés, ils y vont. On verra techniquement et tactiquement où ils en sont, mais ils seront là dans l’envie. Et quand l’envie est présente, c’est déjà un grand pas vers la performance. »
PROGRAMME
Vendredi 10 janvier : 9h : qualifications de l’épreuve individuelle
Samedi 11 janvier : 9h : tableau de 64, tableau de 32, tableau de 16 et quart de finales. 17h : ½ finales et finale
Dimanche 12 janvier : 9h : tableau de 32, tableau de 16, quart de finales 15h30 : match pour la 3ème place, suivi de la finale