VOILE : Vendée Globe – L’Occitane Sailing Team : « Heureuse d’être là » !
Entrée dans un Pot-au-Noir particulièrement actif ce mercredi, Clarisse Crémer n’y sera restée engluée que 24 petites heures, et a déjà retrouvé des vents plus soutenus ce jeudi après-midi, les vitesses à deux chiffres avec.
Un nouveau « cap » de passé pour la skipper de L’Occitane en Provence, qui aura dû composer entre orages violents, vents faibles, pluies diluviennes et violentes rafales, les nerfs et le corps mis à rude épreuve. Mais le mental demeure stable, malgré petites et grosses bricoles à bord, avec l’Atlantique Sud en ligne de mire !
L’Occitane en Provence dans le groupe de tête
Bien revenue dans le match après ses déboires de début de course, Clarisse Crémer n’avait plus lâché le Top 10 depuis le vendredi 15 novembre dernier. Une belle récompense après les efforts déployés pour exprimer tout le potentiel de sa « fusée » L’Occitane en Provence, tout en optant pour une trajectoire au bon compromis entre Ouest et Sud. Ouest, afin de trouver la meilleure porte d’entrée (et sortie) de la Zone de Convergence Intertropicale, et Sud afin de gagner en distance au but.
En quatrième position mercredi soir, après une journée à composer avec les humeurs d’un Pot-au-Noir peu étendu mais plutôt mal léché, Clarisse ne cachait pas son bonheur d’être au contact des meilleurs : « J’en profite, c’est gratifiant d’être aux cotés des bateaux qui m’entourent, la flotte est encore bien groupée, c’est chouette, tout le monde a encore sa chance ! » Lancée dans un véritable jeu du chat et de la souris élastique, où « à chaque fois que tu fais un petit trou sur celui de derrière tu espères qu’il ne revienne pas, mais en même temps tu es contente de revenir sur celui de devant » la skipper peut en effet se féliciter de sa très belle performance, elle qui n’a pas bénéficié de la même préparation que ses concurrents directs. « Il ne faut pas trop s’emballer non plus, tempère-t-elle. Il faut rester dans sa course, ne pas s’emmêler dans les manoeuvres et continuer à prendre son temps. »
Bricolages et Pot-au-Noir au calme
Consciente que la bonne gestion de la skipper et du bateau reste un des composants essentiels à un marathon tel que le Vendée Globe, Clarisse profitait des conditions clémentes du début de semaine pour prendre le temps, donc, pour une première douche, un peu de repos, des petits plats maison à bases d’oeufs frais, d’avocat, de « pain du marin » ou encore de ses pamplemousses adorés, et pour une session d’entretien de son bateau. Lundi était ainsi « une bonne journée de bricolage », entre vérifications de routine, opérations « cache-misères » et réparations post-temps fort et post-avarie de gennaker.
Sa grande voile d’avant, perdue au large du Portugal, qu’elle aurait tant aimé avoir pour traverser « un Pot-au-Noir comme on les aime »… Empétolée toute la journée de mercredi, « à 0 noeuds pendant une demi-heure ! », Clarisse n’a pourtant rien lâché de son engagement, enchaînant les manoeuvres et grappillant les milles sur la tête de course, également à l’arrêt, jusqu’à intégrer le Top 5. « Heureusement qu’on avait bien dormi les nuits d’avant ! » s’écriait-elle, épuisée et « en sueur », le thermomètre du bateau indiquant 33°C à l’intérieur.
Une surchauffe que n’ont pas non plus apprécié les batteries du bord, décidant de jouer les trouble-fêtes dans la nuit de mercredi à jeudi, privant Clarisse d’électronique du bord pendant plusieurs heures. « Adieu pilote automatique, cartographie et communication avec l’extérieur » déplorait-elle alors, avant de résoudre le problème et de reprendre sa route, en 12e position. Si à ce jour, le Vendée Globe 2024 apparaît comme l’édition la plus lente depuis 20 ans, frustrant parfois les concurrents, toujours « plus contents d’aller plus vite », ces variations de vitesse de la flotte auront au moins eu l’avantage de permettre à Clarisse de pouvoir recoller, à deux reprises, au groupe de devant.