VOILE : Vendée Globe – Guirec SOUDEE skipper de freelance.com, plus fort que « mission impossible »
Le skipper de Freelance.com n’a pas chômé ces derniers jours. Guirec devait en effet réparer son spi, un challenge particulièrement délicat dans l’habitacle étroit de son IMOCA.
Heureux d’avoir mené à bien ses réparations, le marin poursuit sa descente dans l’Atlantique où il traverse actuellement le Pot-au-Noir. Une étape de plus pour Guirec qui pointe au cœur de la flotte, à la 30e place ce jeudi matin à 7 heures.
Ce n’est pas nouveau, Guirec a le sens de la formule. Interrogé avant le départ sur la phrase de Michel Desjoyeaux, qui assurait « qu’un Vendée Globe, c’était une emmerde par jour », le skipper avait répondu du tac au tac, en éclatant de rire : « Si ce n’est qu’une par jour, ça va ! » Et puis il ajoutait : « ce qui compte, surtout, c’est de ne pas attendre, de réparer tout de suite. Sinon, ça s’accumule, tu es vite dépassé et ce n’est vraiment pas agréable à vivre ».
Après les mots, les actes. Car Guirec a été confronté à une mésaventure qui a de quoi mettre les nerfs à rude épreuve. Sauf avec lui peut-être, trop habitué à se creuser les méninges quand il fait face à une difficulté. En première semaine, son spi était tombé à l’eau et s’était endommagé. Dans la foulée, il a fallu attendre que les conditions s’améliorent pour envisager une réparation.
« J’y ai passé des heures »
« Il a fallu que je déroule mon spi de 400 m2 ce qui n’est pas évident dans un intérieur de 15 m2, expliquait-il dimanche. J’ai dû passer des heures et des heures ». Interviewé le lendemain, Guirec s’amuse : « la prochaine fois je prendrais un bateau un peu plus grand ! Là, c’était un peu mission impossible ! J’ai passé des heures à chercher tous les défauts potentiels ».
Pourtant avec une bonne dose de patience et pas mal de sueur, le trentenaire a réparé méticuleusement. Et pour avoir l’assurance que ça soit efficace, il fallait renvoyer le spi. « Et là, tout s’est bien passé. Je n’ai oublié aucun trou, ça fonctionne ». La satisfaction est prégnante, forcément et Guirec le reconnaît à sa manière : « je suis très heureux ». Il est revenu sur cet épisode ce jeudi matin : « quand le spi est tombé sous la quille, je ne voyais pas comment j’aurais pu le remonter sur le pont. Et finalement, je l’ai remonté, réparé et renvoyé ! »
À la bagarre au cœur de la flotte
Le marin a pu profiter de conditions légères pour ces travaux et pour récupérer aussi. Pourtant, l’absence de vent n’est pas facile à gérer quand on est compétiteur. « On essaie toujours de trouver un passage avec un peu plus de vent mais ce n’est pas simple », confiait-il.
Ça ne l’empêche pas d’être à la bagarre au cœur de la flotte. Guirec a bénéficié du resserrement général de la flotte en fin de semaine et bataille toujours au coude-à-coude avec d’autres skippers, Violette Dorange et Romain Attanasio dimanche, Kojiro Shiraishi et Tanguy Le Turquais ce mercredi. Dans une poignée d’heures, il va rentrer dans le Pot-au-Noir, une zone très instable. « Parfois, on y reste plus longtemps que ce qu’on avait imaginé, sourit Guirec. Ce n’est pas la partie la plus rigolote mais ça fait partie du jeu ».
Cette semaine, Guirec Soudée a également discuté avec Jean-Luc Van Den Heede, légende de la course au large, lors d’une émission télévisée. Un échange instructif au cours duquel ‘VDH’ a demandé à Guirec si Monique lui manquait. « Elle est dans mes pensées », a répondu le skipper de Freelance.com. Et Guirec d’ajouter, sourires aux lèvres : « lors d’une de mes transatlantiques à la rame, un Fou de Bassan m’avait accompagné plusieurs jours… Peut-être que je vais faire une belle rencontre pendant ce Vendée Globe et apprivoiser un phoque ou un albatros ! »
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