ATHLETISME : Deux titres olympiques consécutifs au saut en longueur pour Tentoglou, inarrêtable à Paris 2024

Miltiadis Tentoglou a ajouté un nouveau titre majeur à sa collection au saut en longueur aux Jeux Olympiques de Paris 2024, mardi (6) soir, avec une marque indépassable de 8,48 m.

À seulement 26 ans, Tentoglou remporte ainsi sa onzième médaille européenne ou mondiale majeure au cours de sa remarquable carrière qui a débuté sérieusement aux Championnats d’Europe d’athlétisme de Berlin 2018, où il a remporté son premier de trois titres européens en plein air.

Tentoglou a désormais deux titres olympiques pour la postérité puisqu’il est devenu le premier sauteur depuis Carl Lewis à Atlanta en 1996 à défendre avec succès son titre de saut en longueur. 

L’Italien Mattia Furlani, qui a remporté l’argent derrière Tentoglou aux Championnats du monde d’athlétisme en salle et aux Championnats d’Europe d’athlétisme plus tôt cette saison, a établi la norme au premier tour, prenant la tête avec 8,34 m dans un vent de face de 1,0 m/s.

Mais son avance n’a duré qu’un tour, et Tentoglou a confirmé sa réputation de champion suprême en détrônant l’Italien de 19 ans avec un deuxième essai à 8,48 m. Ce saut s’est avéré être le saut qui lui a valu la médaille d’or.

Personne n’a pu surpasser Tentoglou, mais le Jamaïcain Wayne Pinnock a devancé Furlani – qui a également sauté 8,34 m au cinquième tour – pour l’argent de deux centimètres avec 8,36 au deuxième tour.

Hocker bat Kerr et Ingebrigtsen dans une épopée de 1500 m 

Lors de la finale du 1 500 m masculin la plus attendue depuis une génération, Josh Kerr a devancé son rival de toujours Jakob Ingebrigtsen, mais ils ont tous deux été devancés à l’intérieur par l’outsider Cole Hocker des États-Unis, qui s’est imposé avec un record olympique de 3:27.65. 

Ingebrigtsen a imposé un rythme effréné dès le départ pour tenter de neutraliser le sprint final supérieur de Kerr, tirant le peloton sur 400 m à un rythme proche du record du monde en 54,82 et 800 m en 1:51,83 – un rythme que Jakob a admis être trop rapide dans ses interviews d’après-course – avec les deux Kenyans Brian Komen et Timothy Cheruiyot courant sur son épaule et Kerr dans leur sillage.

Passant la cloche alors que le peloton était aligné en file indienne, Kerr a commencé à faire sentir sa présence à 300 mètres de l’arrivée, ce qui a poussé Ingebrigtsen à jeter plusieurs regards inquiets par-dessus son épaule droite dans la ligne droite arrière vers le Britannique dont l’expression était impénétrable derrière ses lunettes noires emblématiques.

Mais le duo américain composé de Hocker et Yared Nuguse a pleinement profité du rythme par excellence d’Ingebrigtsen, courant presque en synchronisation et se profilant sur l’épaule du leader de longue date alors que quatre athlètes contournaient le virage pour la dernière fois.  

Dans une course effrénée et fantastique pour les médailles, Ingebrigtsen, fatigué, a dérivé dans le virage, permettant à Hocker de frapper à l’intérieur. Kerr a poursuivi son rival américain, mais cette tentative a été vaine, car Hocker a réussi l’une des surprises des Jeux Olympiques. Et dans un autre retournement de situation imprévu, Ingebrigtsen a complètement disparu des médailles lorsque Nuguse a dépassé le champion en titre pour le bronze et n’a manqué l’argent que de 0,01.

Et pour couronner le tout, Hocker a également effacé le record olympique d’Ingebrigtsen avec son temps gagnant de 3:27.65. Le temps de Kerr, qui lui a valu la médaille d’argent, de 3:27.79, était un record britannique tandis que Nuguse a remporté le bronze avec un meilleur chrono de 3:27.90.

Malgré un temps plus rapide que son précédent record olympique de 3:28.23, Ingebrigtsen est reparti bredouille mais aura une seconde chance sur 5000m, épreuve dont il est champion du monde et d’Europe en titre. Les séries du 5000m auront lieu demain matin.

Records européens pour Laros et Finot

Dans la course de championnat de 1 500 m la plus longue de l’histoire, les six premiers ont tous franchi la barrière des 3 minutes 30 secondes, y compris le jeune prodige néerlandais Niels Laros. 

Le double champion d’Europe U20 de 19 ans, qui avait chuté dans deux courses successives avant les Jeux olympiques, a terminé à une excellente sixième place en 3:29.54 pour battre son record néerlandais et également s’approprier le record d’Europe U20 qui appartenait auparavant à Ingebrigtsen, éclipsant son précédent record de 3:30.16.   

Et dans la finale du 3000 m steeple, Alice Finot a franchi la barrière des neuf minutes pour la première fois de sa carrière et a éclipsé au passage le record européen de longue date, terminant à une brillante quatrième place dans une course remportée par Winfed Yavi de Bahreïn, également avec un record olympique de 8:52.76.

Finot a fait des progrès considérables dans le dernier tour et même si elle n’a pas pu tout à fait revenir sur les trois médaillées, la championne d’Europe a été ravie d’établir un record européen de 8:58.67 qui a battu la marque précédente de 8:58.81 – un record du monde et olympique à l’époque – établie par Gulnara Samitova-Galkina aux Jeux olympiques de 2008 à Pékin. 

Steven Mills pour l’athlétisme européen

SOURCE : European Athletics.