VOLLEY BALL : EuroVolley 2021 – Les Bleus premiers de la classe
Cinq sur cinq !
L’équipe de France a achevé la phase de poules de l’EuroVolley 2021 par un cinquième succès en autant de matchs, victorieuse jeudi soir à Tallinn de l’Estonie de Cédric Enard (25-18, 25-17, 25-19). Un carton plein qui permet aux champions olympiques de terminer premiers de la poule D, ils joueront leur huitième de finale lundi soir à Ostrava face à la République tchèque.
Du travail bien fait. Un mois après avoir décroché le Graal olympique dans le huis clos de Tokyo, l’équipe de France a prouvé qu’elle entendait assumer son statut sur cet EuroVolley 2021, dernier épisode d’un été à rallonge. Certes, la poule D qui leur était proposée dans la Saku Suurhall de Tallinn n’avait rien d’insurmontable, mais les Bleus ont, pendant cinq matchs, fait preuve de beaucoup de sérieux et d’application, tout en affichant en permanence une joie d’être ensemble qui est indéniablement la marque de fabrique de ce groupe.
Ce jeudi soir, pour clore leur séjour à Tallinn, c’était la formation locale, emmenée par Cédric Enard, ancien adjoint de Laurent Tillie en équipe de France, et poussée par son chaleureux public, qui était proposée aux partenaires d’Antoine Brizard, de nouveau titulaire à la passe, le résultat a été identique : une victoire et trois points, qui leur permettent d’être les seuls, avec l’Italie dans la poule B, à afficher un bilan parfait de 5 succès et 15 points (pour un seul set concédé) à l’issue de cette phase de poules.
Au coup d’envoi, grâce à la belle résistance en lever de rideau de la Slovaquie face à l’Allemagne (3-2), les hommes de Bernardo Rezende étaient mathématiquement assurés de terminer premiers de la poule, ils n’en ont pas moins mis un point d’honneur à, une nouvelle fois, livrer une copie très propre, en réception, en attaque (62% de réussite offensive), mais aussi en défense, secteur dans lequel Jenia Grebennikov s’est encore démultiplié, alors que leurs adversaires étaient condamnés à gagner pour voir les huitièmes de finale.
Après un début de premier set équilibré, les Bleus font ainsi la différence sur une série au service de Trévor Clevenot, synonyme de 7-0 (de 10-9 à 17-9), dont 4 points consécutifs en attaque d’Earvin Ngapeth (5 points sur 6 attaques dans ce set). Les Estoniens s’accrochent, reviennent à quatre longueurs après un beau rallye (19-15), mais la France accélère de nouveau sous la houlette d’un Trévor Clevenot toujours impeccable (meilleur marqueur du match avec 13 points), avant de conclure sur une faute de filet adverse (25-18).
Avec Yacine Louati et Théo Faure aux places d’Earvin Ngapeth et de Jean Patry, la seconde manche est encore nettement à l’avantage des Tricolores, les deux entrants apportant leur contribution à cette domination (6 points, à 6/8 en attaque, pour le premier sur deux sets, 10 pour le second, à 64%). C’est d’ailleurs Théo Faure qui se charge de donner deux sets d’avance à la France (25-17). Bernardo Rezende lance alors Daryl Bultor, le seul (avec le deuxième libero Benjamin Diez) à ne pas avoir jusqu’ici eu du temps de jeu. Les partenaires du géant Oliver Venno et de l’ancien Parisien Ardo Kreek (aujourd’hui à Sète) offrent davantage de résistance (13-13), mais les Bleus placent une ultime accélération qui leur permet de se détacher (20-15), le mot de la fin revenant à Trévor Clevenot d’un ace imparable (25-19).
A l’arrivée, le bilan de ce premier tour est parfait et après avoir clos la poule D face à l’équipe hôte, l’équipe de France va attaquer la phase à élimination directe encore devant un public acquis à la cause adverse, en l’occurrence celui d’Ostrava, puisque c’est la République tchèque qui se présente désormais sur son chemin lundi soir en huitièmes de finale.
Les réactions
Théo Faure, pointu de l’équipe de France : « On a réussi à jouer sérieusement et à sortir de bons matchs qui nous ont permis de nous mettre dans le rythme pour la suite de la compétition, tout en pouvant tourner un peu, ce qui permet de préserver un peu les titulaires et de faire participer tout le monde, ce qui est toujours bien pour le groupe.
Personnellement, je me sens super bien, le fait d’avoir fait quelques apparitions à la Volleyball nations League a facilité les choses, mais c’est un groupe qui facilite l’intégration, ils nous mettent dans les meilleures conditions pour que nous, les nouveaux, on soit bien quand on arrive, on n’a pas de pression à se mettre. Et c’est l’âme de cette équipe de prendre du plaisir sur le terrain, ça fait mieux jouer. Maintenant, les matchs à élimination directe vont être différents, ça va être une autre pression, mais on est dans un bon rythme. »
Antoine Brizard, passeur de l’équipe de France : « C’était carrément l’objectif de terminer premiers de la poule, on savait que nous avions la poule la moins relevée du tournoi, maintenant, il va falloir être super vigilants, parce que la compétition va complètement changer dans quelques jours et on peut être surpris très vite. On va jouer contre de grosses équipes dans de grosses ambiances, donc il faut faire très attention. On n’a malheureusement pas eu de très gros matchs, à part contre l’Allemagne où c’était un peu tendu, on a l’impression parfois que nos adversaires partaient déjà battus avant de nous jouer en alignant leur équipe 2. On va jouer la République tchèque, une bonne équipe qui n’aura rien à perdre et jouera chez elle, c’est le match piège par excellence. Ce qui est positif, c’est qu’on n’a pas perdu d’énergie sur ce premier tour, on a aussi pu se préparer physiquement en travaillant en muscu, donc on se sent bien, il faut qu’on soit au top en huitièmes. »
Daryl Bultor, central de l’équipe de France : « Je suis content d’avoir joué, j’étais un peu stressé en rentrant au début, parce que ça faisait longtemps que je n’avais pas joué, mais après, c’est revenu, et je retiens surtout la victoire au bout, c’était le plus important. Je trouve qu’on joue mieux qu’on ne le pensait avant d’arriver, on s’imaginait avoir un coup de mou après les JO, ça n’est pas le cas, tant mieux. Et c’est très bien d’avoir pu faire tourner sur ces deux derniers matchs, ça permet à tout le monde d’être concerné pour la suite et d’être prêt à jouer. »