NATATION : La fermeture des clubs nautiques est-il un risque de noyade supplémentaire ?
Depuis l’apparition de la pandémie, de nombreuses activités sont fortement touchées par la crise sanitaire. C’est le cas du secteur aquatique, avec pour conséquence désastreuse, d’empêcher les enfants d’apprendre à nager.
En effet, avec l’épidémie, les maîtres-nageurs redoutent une explosion des noyades à l’été 2021.
« A cause de cette crise, de nombreuses piscines en France sont fermées pour respecter les protocoles sanitaires », se désole Victor Andrieu, 24 ans, entraîneur sportif de natation de haut niveau dans le prestigieux club du Cercle des Nageurs d’Avignon.
La natation, un sport complet
Ce sport aquatique permet aux enfants d’apprendre à nager, et ainsi, éviter le risque de noyade. Qualifié de sport complet, il sollicite l’ensemble du corps et permet un renforcement musculaire pour un meilleur entretien du corps. La natation préserve et améliore l’équilibre et la santé osseuse. « L’ensemble des muscles est sollicité de manière importante dans cette activité, apportant des bienfaits à la santé. Comme elle se pratique en quasi-apesanteur, les mouvements s’effectuent sans effort, créant une détente appréciée dans un aspect thérapeutique », ajoute le sportif.
Passionné depuis son plus jeune âge, Victor réalise son rêve, jour après jour. « C’est une passion que je vis depuis toujours, qui m’a fait grandir, m’a construit et m’a apporté de nombreuses valeurs. Un milieu qui nous est complètement différent, et qui est source d’apprentissage pour autrui. Aujourd’hui, c’est un rêve de réaliser et de savoir que je suis entraîneur », poursuit le jeune homme.
L’apprentissage fortement perturbé
« En raison du confinement et des restrictions sanitaires, environ 800 000 écoliers français ont été privés des cours de piscine dans leur programme. Il faut savoir que la noyade est la première cause de mortalité par accident de la vie courante en France. L’été dernier, nous avons enregistré une diminution des noyades de 22%, à cause d’un grand nombre de piscines fermées. Aujourd’hui, une nouvelle ère approche, la réouverture des piscines se rapproche et ce pourcentage s’apprête à s’accroître de manière très significative », précise Victor.
En France, chaque année on enregistre en moyenne 1 000 noyade.
Une difficulté à laquelle le Gouvernement doit faire face car savoir nager est indispensable et primordial de nos jours, l’apprentissage de la natation étant un enjeu de société.
S’adapter face à la crise sanitaire
« Cet été, à l’approche des réouvertures des piscines, plusieurs dispositifs seront remis en place et renforcés, comme par exemple, le dispositif du ‘j’apprends à nager’, qui s’inscrit dans le cadre du plan interministériel de l’aisance aquatique et qui permet aux enfants, dès l’âge de 4 ans, de découvrir le milieu aquatique et d’y évoluer en toute sécurité. Il s’adresse, principalement, aux enfants des quartiers prioritaires et des zones rurales », explique-t-il.
Une stratégie pertinente et attractive pour lutter efficacement contre les noyades. « Avec ce dispositif, l’enfant peut être capable d’appréhender le milieu aquatique dès 4 ans, savoir nager à l’entrée en 6e, pratiquer des activités aquatiques et nautiques en toute sécurité et surtout de se sauver. Cet été, j’aurai la chance de participer à ces cours d’apprentissages à Vaison-La-Romaine », confie-t-il.
Perspective d’avenir inquiétante
Une chose est sûre, c’est qu’il faudra apprendre à vivre avec cette pandémie, en respectant les protocoles sanitaires et les gestes barrières tout au long des années à venir jusqu’à une possible extinction du virus. « L’avenir du maître-nageur n’est pas forcément compromis. Avec la croissance d’enfants ‘non-nageurs’, d’autres bassins aquatiques seront inaugurés. Il y aura toujours des postes à pourvoir. Par exemple, la ministre déléguée aux Sports, Roxana Maracineanu, annonce des solutions ‘d’urgence’, avec le déploiement de bassins de 4 mètres par 8 dans les écoles et les gymnases. Une solution qu’il faudrait renforcer avec la crise sanitaire », insiste-t-il.
Une perspective d’avenir optimiste pour les professionnels mais également pour le public. Un espoir pour le milieu nautique. « En France, nous avons une pénurie de 5 000 maîtres-nageurs. C’est un métier qui va être en sollicitation de façon très importante dans l’avenir et à la clé, il y a l’approbation du savoir-nager de l’enfant », conclut, optimiste, l’entraîneur sportif.
Floriane DUMONT (PRESSE AGENCE – LA GAZETTE DU VAR).