VOLLEY-BALL : L’interview bleue, Lissandro CARVALHO
Après une année 2020 pratiquement blanche, les équipes de France de beach-volley vont reprendre la compétition à Doha en mars.
Avant cela, les Bleus et les Bleues partent dès lundi en stage de préparation, à Tenerife, aux Canaries. On fait le point avec l’entraîneur Lissandro Carvalho, chef de projet du secteur beach-volley. Commençons par la bonne nouvelle : vous avez un tournoi à jouer en mars à Doha, cela vient d’être annoncé…
« Oui, c’est une excellente nouvelle. Cela faisait longtemps, pratiquement un an sans jouer. On ne faisait que s’entraîner, s’entraîner, s’entraîner… On en arrivait à se dire que ça n’allait jamais s’arrêter. Quand la pandémie a commencé, nous avons eu le confinement. On a continué à s’entraîner à la maison, on a organisé des séances vidéos avec des aspects tactiques. Ce n’était pas facile pour les joueurs de s’entraîner sans avoir de compétition au programme. Mais je dois les remercier, car ils sont restés très impliqués. Ils ont réussi à faire de cette période une opportunité pour progresser. Ils ont fait beaucoup d’efforts, je suis très content. »
Cette fois, vous savez que vous aller bientôt jouer, c’est un joli coup de boost…
« Bien sûr, nous sommes très motivés. Nous partons dès lundi pour un camp d’entraînement d’un mois à Tenerife, pour poursuivre notre préparation. Et ensuite nous partons directement à Doha pour un tournoi World Tour-4 étoiles, hommes et femmes, qui comptera pour la course aux Jeux Olympiques. »
Depuis quand avez-vous programmé ce stage aux Canaries ?
« Depuis le mois de novembre ! On espérait que la situation allait s’améliorer, et que la FIVB allait mettre en place des tournois pour la qualification olympique. On ne sera pas seuls à Tenerife, puisque toutes les équipes européennes seront là-bas, ce sera complet ! Ce sera une belle opportunité pour progresser, pour voir ce qu’on doit travailler. On a déjà programmé des entraînements avec les Suisses, avec les Allemands. C’est important de pouvoir se frotter à des « Top Teams » européennes. »
Quelles équipes vont faire le déplacement ?
« On part avec les deux équipes masculines et les deux équipes féminines. Quincy Ayé et Arnaud Gauthier-Rat ainsi que Youssef Krou et Olivier Barthélémy chez les hommes. Alexandra Jupiter et Aline Chamereau ainsi que Alexia Richard et Lezana Placette chez les dames. »
C’est donc Olivier Barthélémy qui va remplacer Edouard Rowlandson aux côtés de Youssef Krou…
« Nous avons choisi Olivier car Edouard a décidé de se retirer du projet fédéral pour raisons personnelles. Olivier était dans la boucle depuis quelques temps, avec l’équipe nationale, il a des qualités très intéressantes, et c’est un joueur qui a de l’expérience dans le beach-volley. »
« A Tenerife, nous allons essayer de recréer l’ambiance d’un vrai tournoi »
Sur quel aspect allez-vous travailler à Tenerife ?
« On aura l’opportunité de travailler notre cohésion d’équipe, parce qu’on sera tous ensemble pendant un mois. On va passer du temps les uns avec les autres, pour continuer à créer un esprit de groupe. Ce n’est pas facile d’installer une bonne ambiance dans une équipe, où tout le monde a les mêmes objectifs, mais on a réussi, et on espère continuer ainsi. Ensuite, pour poursuivre notre préparation, on vient chercher du rythme, de l’enchaînement dans les matchs, pour mettre en place certains aspects de notre jeu avant le tournoi de Doha. »
Comment avez-vous réussi à motiver les joueurs l’année dernière, dans une année sans tournois ou presque ?
« C’est une question intéressante… Je pense que le point le plus important c’est que nous avons un projet à long terme. On a en tête les Jeux de Paris 2024. On a deux grands objectifs : se qualifier pour les Jeux Olympiques de Tokyo, d’abord, et ensuite une médaille en 2024. Cela nous a beaucoup aidé durant cette période. Même si certains tournois étaient annulés, on avait encore ces deux grands objectifs devant nous. »
Vous allez jouer à Doha après de longs mois sans compétition. Quel sera l’aspect le plus difficile ? Le physique, le mental ?
« Ce sera le manque de matchs, je pense. C’est ce problème que nous allons essayer de résoudre lors du camp d’entraînement à Tenerife. Nous allons essayer de recréer l’ambiance d’un vrai tournoi, avec l’enchaînement des matchs, pour travailler à la fois le mental et le physique. C’est vraiment ce que l’on vient chercher à Tenerife. On a beaucoup travaillé, donc je pense qu’on n’aura pas trop de problèmes. »
Pour se qualifier pour les Jeux Olympiques, l’une des options est de remporter la Continental Cup. Savez-vous si elle pourra avoir lieu cette année ?
« L’information que nous avons, c’est que la Continental Cup sera bien organisée cette année. Les dates ne sont pas encore fixées, mais elle devrait avoir lieu. Pour nous, la Continental Cup est une option importante pour se qualifier pour Tokyo, on espère que la CEV pourra l’organiser. »
« Nous avons franchi des paliers importants »
Cela fait trois ans que vous avez rejoint l’équipe de France de beach-volley, êtes-vous satisfait de la direction que prend l’équipe ?
« Je suis très heureux de l’engagement total des joueurs et des joueuses. Cela fait beaucoup de différences. Année après année, nous avons franchi des étapes, nous avons amélioré notre niveau de performance, notre niveau de compréhension du beach volley-ball. Nous avons réussi à franchir des paliers importants durant ces trois ans. Maintenant je peux vous dire que nous avons quatre équipes, deux chez les hommes et deux chez les femmes, à un bon niveau international. Nous travaillons pour franchir d’autres paliers pour arriver encore plus haut, dans le Top 15 ou le Top 10 si c’est possible. Notre but est de nous battre pour remporter une médaille aux J.O. de Paris en 2024, donc c’est important de franchir ces étapes dans les années qui précèdent. J’ai confiance, on commence à voir du progrès dans les résultats. Nous sommes dans la bonne direction, ces résultats montrent que nous avons choisi les bons profils de joueurs pour accomplir nos objectifs. »
Toutes les équipes sont désormais réunies à Toulouse pour travailler…
« C’était une décision de la Fédération. Toulouse nous offre d’excellentes conditions de travail, nous avons de bonnes installations, un très bon cadre de travail. La Fédération a décidé de réunir tout le monde dans un même endroit, pour optimiser nos entraînements et notre management. »