LA SOLITAIRE : Anthony Marchand sur le podium au classement général
« Sur cette ultime étape, j’ai tout à perdre ou tout à gagner », avait déclaré Anthony Marchand peu avant le coup d’envoi de la quatrième et dernière manche de la Solitaire URGO Le Figaro, pointant alors à la 4e place, à seulement quinze minutes du podium mais avec quatre concurrents sérieux accrochés à ses basques.
En s’adjugeant la 9e place avec un écart inférieur à 14 minutes au vainqueur ce mercredi, le skipper de Groupe Royer – Secours Populaire a non seulement contenu ses principaux adversaires mais il est aussi parvenu à grappiller une place au classement. Le Costarmoricain se hisse en effet à la troisième place au général, signant ainsi un deuxième podium consécutif sur l’épreuve après sa deuxième place en 2018.
Anthony Marchand sera décidément passé par toutes les couleurs lors de cette 50e Solitaire URGO Le Figaro. Après une première étape lors de laquelle il a lourdement payé une option dans l’ouest comme bon nombre de favoris, se trouvant alors relégué à plus de huit heures du premier, le skipper du Figaro Bénéteau 3 aux couleurs du Groupe Royer et du Secours Populaire s’est offert une magistrale victoire d’étape dans la manche n°3 après avoir réussi un coup d’enfer à Aurigny, se relançant alors complètement dans le jeu.
« Cette Solitaire a été assez compliquée à lancer. La première étape a, effectivement, été un peu chaotique alors qu’elle avait pourtant bien débuté puisque j’étais dans le match jusqu’à ce que des grains et des nuages viennent semer la zizanie et relancent totalement la donne. Ça a été dur à encaisser surtout que je sentais que j’étais quand même en forme. J’ai même pensé que ma course était bâchée et au final, il y a eu cet incroyable retournement de situation avec cette victoire sur une étape d’anthologie. C’est bien la preuve que sur une course telle que celle-ci, tout peut toujours arriver et que l’on peut toujours revenir », a expliqué Anthony.
Au pied du podium à l’aube du quatrième et dernier round, un morceau de 500 milles entre Roscoff et Dieppe, le navigateur savait qu’il avait gros à jouer, mais aussi gros à perdre, les écarts entre lui et ses concurrents n’étant pas si conséquents, et cette 50e édition de la Solitaire ayant manifestement décidé d’ouvrir en grand le champ des possibles.
Deux podiums, trois victoires d’étape
« Ce dernier acte n’a finalement pas créé beaucoup de différences mais il a vraiment été très dur. Alexis (Loison) a mené un moment et je suis passé devant au sud des côtes anglaises. Au niveau d’Owers, les derniers sont finalement passés les premiers. Étonnement, personne n’a paniqué car tout le monde avait bien conscience que dans ce genre de situation, les surprises font partie du jeu. Ça a été très physique jusqu’au bout et ce matin, au lever du jour, j’ai encore dû plonger pour enlever des algues, ce qui a fini de me mettre bien KO, mais je me suis battu quand il a fallu enchaîner les virements de bord, matosser… Jusqu’à la fin, il s’est passé plein de trucs et après 15 jours de nuits blanches et trois semaines de courses, il faut bien avouer que ça fait vraiment du bien quand ça s’arrête ! », a indiqué le skipper qui gardera une saveur particulière de cette 50e Solitaire. « Ça a vraiment été une édition de dingue, avec une météo complètement folle. Les fichiers n’étaient jamais bons. Ça a été un vrai casse-tête chinois mais aussi une sacrée épreuve pour les nerfs. Ils ont été mis à vif en permanence. Avant, j’avais un défaut, c’est que je pétais les plombs et que je donnais vite des coups de manivelles sur le bateau. Depuis deux ans, j’arrive à tout prendre beaucoup plus à la cool et il se trouve que ça paie », a ajouté Anthony Marchand qui signe cette année son deuxième podium au général après sa deuxième place en 2018, mais aussi sa troisième victoire d’étape. « C’est une belle réussite. J’ai encore un peu du mal à réaliser, mais c’est évidemment génial ». Génial, en effet !
David Ermacora, directeur du projet : « La performance d’Anthony sur cette Solitaire est au-delà de la satisfaction. Elle montre qu’il a grandi, qu’il a énormément progressé en maturité. L’an dernier, il avait signé deux victoires d’étapes, dont une dans son berceau, en baie de Saint-Brieuc, puis un podium au général, avant de terminer deuxième du Championnat de France Elite de Course au Large. Cette année, il a pris cher sur la première étape en terminant 31e à plus de 8 heures du premier mais il a su se remobiliser ensuite pour aller chercher cette incroyable victoire d’étape à Roscoff après avoir fait le casse du siècle, ainsi que l’ont titré un certain nombre de journaux. Il est clair qu’Anthony fait aujourd’hui partie des très grands skippers et nous allons tout mettre en œuvre pour que l’histoire continue sur un support plus important. En se mesurant à des Dieux de la mer tels qu’Armel Le Cléac’h, Michel Desjoyeaux ou encore Loïck Peyron, pour ne citer qu’eux, il a montré qu’il était désormais prêt à les affronter sur des terrains différents. Je tiens également à remercier le Groupe Royer et son président, Jacques Royer, pour la confiance qu’ils témoignent à Anthony et moi-même depuis 2 ans dans le monde de la voile. »
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