Maxime Sorel et Clément Giraud, deux trentenaires à l’assaut du tour du monde
Ils font partie des nouveaux venus en IMOCA. Maxime Sorel, 32 ans, et Clément Giraud, 38 ans, ont des parcours différents mais un rêve commun : prendre part au Vendée Globe 2020. Présentation de leurs deux projets.
Le Vendée Globe, rêve de gosses et porte d’entrée vers l’IMOCA
C’est la perspective de disputer le Vendée Globe qui a attiré Maxime Sorel et Clément Giraud sur le circuit IMOCA. Pour Maxime, la victoire dans la Transat Jacques Vabre 2017, arrachée en Class40 avec Antoine Carpentier, a fait office de déclic pour sauter le pas.
«Contrairement au Class40, il n’était pas possible financièrement pour mon partenaire V and B de construire un IMOCA neuf », explique Maxime. « Cela me convenait car je veux grandir tranquillement dans cette classe, ne serait-ce qu’au niveau de la partie logistique et organisationnelle, qui est compliquée avec ces bateaux.
Même avec un IMOCA d’ancienne génération les budgets sont conséquents et on n’a pas le droit à l’erreur. Mais cela vaut la peine car nous avons davantage de visibilité, ce qui est énorme pour le sponsor. Sur la prochaine Transat Jacques Vabre, les IMOCA seront les plus grands bateaux dans le bassin. Cette classe donne envie par son professionnalisme et son dynamisme. »
Pour Clément Giraud, le Vendée Globe est également un rêve d’enfant et ce dernier a pris des chemins de traverse pour pouvoir y prétendre. Clément a vécu jusqu’à ses 18 ans aux Antilles, naviguant beaucoup sans jamais s’inscrire dans un club de voile.
Arrivé en métropole, à Mandelieu, il a travaillé dans une voilerie, décroché son Brevet d’Etat Voile puis régaté de manière semi-professionnelle, participant quatre fois au Tour de France à la Voile.
Après un périple initiatique lors de la Mini Transat 2005, il a multiplié les navigations en équipage (en Farr40, TP52, 15 mJI, VOR70, etc). Fort de ces expériences, désireux de retrouver la dimension solitaire, avec toutes les exigences qu’elle implique, Clément s’est naturellement tourné vers l’IMOCA. « J’ai beaucoup navigué sur des gros bateaux, en évoluant sur la plage avant », souligne-t-il. « Sur de telles unités, le poste de n°1 demande un investissement physique et psychologique énorme. Gérer une grosse quantité de toile ne m’effraie pas, je me sens à ma place sur un IMOCA. »
Des IMOCA de la génération 2008
Dans un marché de l’occasion tendu, nos deux prétendants ont porté leur choix sur des IMOCA construits dans la perspectives du Vendée Globe 2008-2009, à la fois intéressants financièrement et performants pour leur âge. Maxime a racheté l’ex monture de Thomas Ruyant, un plan VPLP-Verdier de 2007.
« Il s’agissait de l’un des seuls bateaux compétitifs disponibles, avec des belles perspectives d’évolutions. Mais il faisait peur car il s’est disloqué suite à un choc très violent durant le dernier Vendée Globe », confie Maxime.
« Fin 2018 à Port-La-Forêt, nous l’avons sorti de l’eau pour le faire inspecter par deux experts maritimes. Il est apparu que cet IMOCA a été très bien réparé, qu’il est costaud.
Il n’y a pas de crainte à avoir. Avec sa carène puissante, cette belle machine reste performante. » Joan Mulloy et Thomas Ruyant l’ont prouvé l’an dernier en terminant au pied du podium des Monaco Globe Series. Depuis début janvier, le bateau est au chantier Kaïros de Roland Jourdain, à Concarneau, dans une optique de fiabilisation. « Tout a été passé en revue, certaines pièces ont été changées. Nous attaquons cette semaine le remontage du matériel. L’objectif est de repartir avec un bateau sain et ‘safe’ qui me permettra de finir l’ensemble des courses, condition indispensable pour décrocher la qualification au Vendée Globe. »
Clément a opté lui pour le plan Farr mis à l’eau en 2006 par Vincent Riou sous les couleurs de PRB. Depuis, ce bateau est passé entre les mains d’Arnaud Boissières, Tanguy de Lamotte et Yannick Bestaven.
« C’est un bateau bien adapté pour une première aventure en IMOCA. Lors d’une récente navigation de huit jours entre La Rochelle et Toulon, j’ai pu constater qu’il est absolument génial », s’enthousiasme Clément. « Il est agréable à vivre, bien préparé et sain, il pardonne les petites erreurs. C’est un plaisir de naviguer à bord.
Mon IMOCA a une histoire et c’est très important pour moi. Je suis très sentimental par rapport aux bateaux sur lesquels je navigue. J’espère que nous allons faire de belles choses ensemble. » © photo JM Liot et © photo Hortense_Hebrard