VOILE – Bermudes 1000 Races Douarnenez – Cascais : A la marque virtuelle en milieu de nuit
Ce vendredi, alors qu’ils sont désormais passés sous le front et progressent dans un flux de nord-ouest d’une vingtaine de nœuds…
Ce vendredi, alors qu’ils sont désormais passés sous le front et progressent dans un flux de nord-ouest d’une vingtaine de nœuds, les IMOCA de la Bermudes 1000 Races Douarnenez – Cascais filent entre 14 et 16 nœuds de moyenne en direction de la prochaine marque de leur parcours, un way-point situé à 335 milles dans l’ouest de Lisbonne.
Et tête, Paul Meilhat (SMA) et Sam Davies (Initiatives Cœur) se livrent une belle bagarre et creusent doucement mais sûrement l’écart sur leurs poursuivants. Et il y a fort à parier que leur duel s’intensifie dans les heures qui viennent, car la navigatrice Britannique, qui a fait face à un petit souci de capot de puits de foil ce matin, a désormais résolu son problème. Elle est ainsi repartie à l’attaque, prête à faire parler toute la puissance de son foiler sur les deux longs bords de reaching qu’il reste à jouer d’ici à l’arrivée. De quoi garantir du suspense ! Alors qu’ils ont désormais parcouru plus de la moitié des 1000 milles du parcours de cette Bermudes 1000 Race Douarnenez – Cascais, les solitaires et le duo en lice dans la compétition cavalent à vitesse grand V, au reaching, propulsés par un flux de nord-ouest d’une vingtaine de nœuds qu’ils vont conserver jusqu’au passage de la marque virtuelle à la latitude de Lisbonne.
« Depuis la fin de la matinée, un nouveau front est passé. Il a entraîné une bascule du vent du sud-ouest au nord-ouest qui nous permet de faire route directe vers ce fameux way-point », a indiqué Fabrice Amedeo (Newrest – Art & Fenêtres) qui s’accroche et ne boude pas son plaisir de découvrir son nouveau bateau en solitaire.
« J’apprends et je teste plein de choses, je galère aussi… Cette navigation remplit tous ses objectifs ! », a assuré le navigateur qui a concédé une grosse poignée de milles aux leaders en début de course, après que le hook (petit crochet) qui retient le safran s’est enlevé lors de la première nuit.
« Je suis parti en tas et le temps de rétablir la situation, j’ai perdu pas mal de terrain. C’est frustrant, mais je savais, en partant, que ces petites bricoles pouvaient arriver pendant cette course des premières fois », a détaillé Fabrice, par ailleurs pas mécontent de pouvoir enfin reprendre les siestes par tranches de plus de quinze minutes après un passage de DST, au cap Finisterre, pour le moins physique, hier après-midi.
« Comme les autres, j’ai enchaîné les empannages à la côte (exception faite de Manuel Cousin sur Groupe Setin, qui a préféré passer à l’extérieur du dispositif de séparation de trafic, ndlr). L’état de la mer était très impressionnant, très creusé. Heureusement, depuis, ça s’est bien apaisé », a ajouté le skipper.
Au menu : reaching… et reaching
Constat partagé par Sam Davies.
« Maintenant c’est tout droit vers le way-point. C’est plus cool avec des bords sans trop de changement de voiles. J’en profite aussi pour rallonger les phases de sommeil et ça fait du bien », a avoué la navigatrice britannique qui régate pied au plancher et qui tient la dragée haute à Paul Meilhat, le leader de la course depuis le départ, qu’elle ne déscotche pas d’une semelle.
« Ce matin, j’ai eu deux petits pépins qui m’ont fait un peu peur et qui m’ont également coûté cher en milles car pour gérer les problèmes, j’ai été obligée de ralentir », a commenté Sam, confrontée à un petit souci sur sa grand-voile, mais aussi et surtout à une voie d’eau dans son bateau.
« J’étais lancée à 22 nœuds et tout d’un coup, j’ai entendu de l’eau dans la coque. Quand je suis allée devant, le niveau était au-dessus mes genoux et ça montait. J’ai ralenti tout de suite et j’ai fait gîter le bateau. Assez rapidement, j’ai trouvé le problème : c’était un capot sur le puits de foil qui avait sauté. Ouf, un soulagement ! Mais il a fallu vider tous ces milliers de litres de flotte. J’ai mis au moins 30 minutes à tout pomper », a détaillé la skipper d’Initiatives Cœur qui est désormais repartie plein pot et qui n’a pas encore dit son dernier mot.
Et pour cause, elle le sait, il lui reste encore 70 milles pour rejoindre la marque virtuelle et effectuer l’empannage qui la rapprochera de l’arrivée, et encore 335 milles ensuite pour tenter d’aller chercher la victoire, toujours au reaching dans du vent de nord-ouest qui va faiblir dans un premier temps, pour re-fraîchir ensuite.
En bref :
-Louis Burton, le skipper de Bureau Vallée 2 qui a fait demi-tour lors de la première nuit après avoir constaté un bruit persistant sous la coque de son IMOCA, est arrivé à Lorient aux alentours de 8 heures ce matin. Son objectif reste de repartir en course le plus vite possible.
-Damien Seguin et Jean Le Cam, sur Groupe Apicil, sont confrontés à des problèmes de Fleet. Il est donc difficile pour eux de communiquer avec la terre.
-Le pointage de 18 heures : 1. Paul Meilhat (SMA) à 413 milles de l’arrivée ; 2. Sam Davies (Initiatives Cœur) à 432 m ; 3. Damien Seguin et Jean Le Cam (Groupe Apicil) à 503 m ; 4. Fabrice Amedeo (Newrest – Art & Fenêtres) à 614 m ; 5. Manuel Cousin (Groupe Setin) à 561 m ; 6. Louis Burton (Bureau Vallée 2) à 1087 m.
EN SAVOIR PLUS…