VOILE : Vendée Globe – GUYOT environnement – Water Family – Benjamin DUTREUX : « Je fais avec ce que j’ai et je m’éclate »
Si la traversée de l’Atlantique Nord a été plutôt lente, celle de l’Atlantique Sud est en train d’être effectuée en express.
En tête de flotte, le rythme est effréné et les moyennes des leaders complètement folles. Il faut dire qu’au-delà de l’engagement énorme dont font preuve les marins, la situation météorologique est assez unique. Elle est en effet exceptionnelle pour les leaders et reste très favorable pour le petit groupe dont fait partie le skipper de GUYOT environnement – Water Family, Benjamin Dutreux, mais la partie est exigeante même si, comme il le dit, lui-même, « on s’habitue à tout ».
« La vie à bord depuis 48 heures, c’est un peu du rodéo mais ça glisse et ça fait plaisir ! La mer est un peu formée mais pas trop, même si elle l’est quand même beaucoup pour mon bateau. J’ai fait de belles pirouettes et c’est sûr que niveau vie à bord ce n’est pas toujours simple. Quand ça commence à accélérer, on se dit « ça ne va pas être possible de vivre comme ça pendant plusieurs jours », et pour finir, on s’habitue ! », a commenté Benjamin Dutreux qui se fait balloter dans bateau comme dans un boulier de loto depuis le débordement des îles Fernando de Noronha. « Au début, j’avais du mal à dormir et à me déplacer dans le bateau mais maintenant j’y arrive très bien. Je reprends la vie qui était un peu en stand-by le temps de s’acclimater à ces conditions ! », a avancé le skipper de GUYOT environnement – Water Family dont le corps et le mental sont particulièrement éprouvés mais dont la niaque est intacte. « J’ai eu un peu de mal moralement à me mettre dans la course mais là, ça y est, je suis bien et c’est important avant d’attaquer le morceau qui nous attend dans les mers du Sud », a confié le Sablais qui prend soin de lui mais aussi de sa monture dont les vitesses moyennes ne sont presque jamais redescendues en dessous de 20 nœuds depuis son entrée dans l’hémisphère Sud. Prêt à soulever des montagnes
« J’essaie d’avancer vite mais sans faire de folies non plus pour éviter les plantés. Je pense que je place le curseur au bon endroit. Mon objectif, c’est de garder le bateau avec son plein potentiel le plus longtemps possible ! », a précisé le Vendéen qui s’est désormais fait dépasser par la dépression qui accompagne toujours les leaders, mais qui devrait rapidement en attraper une autre pour progresser rapidement vers le cap de Bonne Espérance. « A présent, on n’est plus dans le même système que la tête de flotte. On n’a pas le même moteur sous le capot non plus. Ils battent des records qui paraissent hallucinants et affichent des moyennes que je n’arrive clairement pas à tenir avec mon bateau. Je ne me focalise cependant pas trop là-dessus pour l’instant. Je sais qu’ils vont prendre de la distance. Peut-être qu’on ne les reverra jamais. Peut-être aussi qu’on en reverra quelques-uns. La route est longue et il peut encore se passer plein de choses. Pour l’instant je fais donc avec ce que j’ai et je m’éclate », a terminé Benjamin par ailleurs galvanisé par le match programmé ce soir à 21 heures entre le Stade Brestois et le FC Barcelone. « Je suis clairement à fond derrière les Brestois. Ce sont les Petits Poucets et je sais qu’ils sont prêts à soulever des montagnes ! », a terminé le navigateur, exactement dans le même état d’esprit !