FOOTBALL : Bérengère JOURDAIN, parcours d’une arbitre en D1 Arkema
Bérengère Jourdain est arbitre de football depuis 15 ans. L’arbitrage lui a ouvert de nouvelles portes et lui a permis de continuer sa passion.
Depuis 2021, elle officie en D1 Arkema. Rencontre.
Les Sportives : Quel est votre parcours football, hors sifflet ?
Bérengère Jourdain : Avant mon parcours d’arbitrage, j’étais joueuse dans un club au nord de Tours, qui s’appelait Union Sportive de Rouziers et maintenant c’est le FC Gâtine Choisilles. J’ai joué là-bas de la catégorie débutant à moins de 15 ans en équipe mixte, c’était au niveau départemental. J’aime dire que je suis toujours licenciée dans ce club du Gâtine Choisilles mais maintenant c’est en tant qu’arbitre.
Comment en êtes-vous arrivée à prendre le sifflet : une envie, un test ou le hasard ?
A partir d’un certain âge je n’avais plus le droit de jouer en équipe mixte. Il fallait que je joue obligatoirement dans une équipe féminine. Il y a une dizaine d’année sur le secteur de l’Indre-et-Loire, il y avait très peu de clubs avec des équipes féminines hormis le Tours FC. Malheureusement, ça faisait trop loin pour me licencier dans ce club. Pendant une ou deux années, j’ai donc accompagné ma maman qui était éducatrice sur les terrains de football. C’est un petit peu par hasard en allant au district d’Indre-et-Loire pour la recherche d’un stage de 3e que je suis tombée sur Marcel Bacou (ancien arbitre de national) qui m’a dit « Passe des examens d’arbitrage tu resteras dans le monde du football ». J’ai passé les épreuves théoriques que j’ai obtenu et l’aventure a commencé.
Quel est votre parcours arbitre ?
En 2008, j’ai commencé en tant qu’arbitre de district où j’arbitrai les catégories de jeunes. Ensuite, en 2012, j’ai décidé de m’orienter un peu sur l’assistanat donc à cette époque-là j’arbitrais les jeunes, et je faisais un peu de touche en catégorie seniors toujours masculin. Ultérieurement, il faut faire un choix et j’ai décidé de passer à 100% arbitre assistant. En 2014, je suis devenue arbitre de lignes dans région Centre-Val de Loire. J’ai officié sur quelques championnats féminins mais c’était très rare. J’étais principalement sur la compétition masculine et depuis 2019 je suis toujours arbitre assistante mais je suis passée au niveau fédéral.
« On ne peut pas se permettre de ne pas travailler à côté »
Pouvez-vous vivre de l’arbitrage ? Comment s’articule la fonction avec la vie quotidienne ?
Au niveau fédéral, c’est vraiment propre à chacun selon sa situation personnelle. Pour ma part, aujourd’hui, je ne peux pas en vivre c’est un petit peu juste, quand on n’a pas mal de charges on ne peut pas se permettre de ne pas travailler à côté. Après j’ai des collègues pour qui il n’y a pas de soucis mais actuellement pour moi je ne peux pas me le permettre.
Quel est le style d’entrainement spécifique à votre formation arbitre ?
Chaque arbitre a son propre fonctionnement, personnellement j’ai un préparateur physique et toutes les semaines il m’envoie un planning d’exercices. Quand j’ai commencé à travailler avec lui, je lui ai expliqué le contexte d’avant, pendant et après match ainsi que les spécificités des courses d’un assistant de ligne, quels étaient les tests physiques que je devais réaliser lors des stages que ça soit à la Ligue ou avec la Fédération Française de Football. L’objectif c’est que ça soit complémentaire avec le préparateur physique fédéral quand je suis en stage d’arbitres.
Y-a-t-il eu des envies de laisser tomber ?
Oui. C’était quand j’ai raté l’examen pour passer « arbitre de Ligue » et j’ai échoué. Je me suis dit que j’allais arrêter et sans regret j’ai changé d’avis, j’ai bien fait !
Qu’est ce que ça fait d’officier pour la première fois en tant qu’arbitre de la D1 Arkema ?
Mon premier match dans l’élite c’était en D1 Arkema, je me souviens que c’était au Paris FC et si je ne me trompe pas c’était au grand stade de Robert-Bobin à Bondoufle. Une belle infrastructure. Franchement, c’était du plaisir avec un peu d’appréhension bien évidemment, une dose de stress et de nervosité mais en premier lieu : du plaisir. Je n’en regarde que des bons souvenirs et un peu de fierté aussi.