VOILE : Class40 CENTRAKOR HIRSCH – Une entrée en matière robuste et prometteuse
Première escale, première bataille ! Le Class40 Centrakor – Hirsch, mené par Mikael Mergui et Kéni Piperol, a franchi la ligne d’arrivée à La Corogne, au terme d’une première étape engagée et exigeante de la Transat Café L’Or entre Le Havre et La Corogne. Une mise en route musclée, dans un Golfe de Gascogne fidèle à sa réputation.
Conditions extrêmes et navigation engagée
Dès la sortie du Havre, le ton était donné : vents soutenus, mer hachée et humidité constante.
« On est parti dans des conditions dures, ça a cassé du bonhomme et du bateau, raconte Mikael Mergui. On voulait passer au nord pour trouver des conditions plus maniables, seul Corentin est vraiment bien passé, il allait plus vite que nous. Ensuite, en sortie de dorsale, on n’a pas eu le bon angle et ça a suffi pour que deux bateaux croisent devant. Cette nuit, on savait qu’un front arrivait, on était fatigués, sur la réserve, pas assez incisifs… Mais le bateau n’est pas en miettes ! On a juste une cloison cassée — et je peux dire que le bruit dans les vagues, ça impressionne ! »
Les 48 premières heures ont imposé leur loi : rythme soutenu, repos rare et repas avalés à la va-vite. L’équipage a navigué en vigilance permanente, ajustant sans relâche pour préserver la vitesse et le matériel.
Des choix tactiques sous pression
« Au niveau des îles anglaises, on a tardé à trancher. On arrive un peu en retard, Corentin sur SNSM passe nickel. Pareil pour la dorsale : on perd du terrain sur la descente de l’Espagne, mais on sauve les meubles », analyse Kéni Piperol.
Des décisions parfois tardives, une prudence assumée mais coûteuse :
« Il faut qu’on mette un peu plus de rythme, reconnaît Mikael. On a été prudents, peut-être trop. Si on veut aller chercher les deux places devant, il faudra oser plus et être incisif ».
Trois jours d’humidité, de froid et de patience
Les conditions de vie à bord ont mis les nerfs à rude épreuve.
« Le bateau bougeait énormément, on a eu du mal à manger, tout était humide… J’ai passé trois jours dans mon babygros polaire acheté à la Sydney Hobart ! », sourit Mikael, épuisé mais encore lucide. « J’ai honte de mon odeur ! »
Malgré la fatigue et les conditions dantesques, le duo est resté soudé. « La première nuit, on avançait bien. C’était dur, mais on a vécu de bons moments ».
Un bateau solide, un équipage lucide
Le Centrakor – Hirsch s’en sort sans casse majeure : une cloison fissurée, quelques petites fuites au niveau des panneaux solaires, et une vérification complète du gréement prévue avant de repartir.
« On s’est fait secouer, c’est clair. On a même perdu l’AIS (notre visibilité informatique) un moment, avec un cargo un peu trop proche… Une belle frayeur ! », raconte Kéni.
Physiquement, les corps sont marqués : bleus, courbatures, épaules raides.
« Demain, je vais avoir mal partout, mais une bonne douche chaude et un vrai dodo feront le reste », confie Mikael. « On sait où on a perdu, et on sait où aller chercher les deux places qui manquent. Pour le moment ça va, on n ‘est pas loin du 1er groupe, le moral et le physique sont bon, mais demain je pense que je vais avoir de sacrées courbatures. J’ai des bleus aux épaules et quelques bosses à la tête. On a porté le ciré et le gilet tout le long, bien humides… ça pèse sur le haut du dos, la nuque est raide, quand le corps va relâcher ça ne va pas être la même histoire ».
En route vers la suite
Après un court arrêt technique et quelques heures / jours de récupération, le duo Centrakor – Hirsch se projette déjà vers la deuxième étape en direction de la Martinique.
Une entrée en matière robuste et prometteuse pour le duo Centrakor – Hirsch sur la Transat Café L’Or.

















