VOILE : Vendée Globe – Cap de Bonne Espérance dans le rétroviseur de l’IMOCA Fortinet – Best Western
Il était tout juste 8 heures (HF), ce mardi 3 décembre, lorsque l’IMOCA Fortinet – Best Western skippé par Romain Attanasio a dépassé la longitude du Cap de Bonne Espérance, faisant ainsi basculer sa course de l’océan Atlantique à l’océan Indien.
Une première marque de parcours importante et symbolique pour tous les skippers engagés dans ce Vendée Globe et particulièrement significative pour Romain Attanasio. En 2016, lors de sa première participation, il avait dû s’abriter pendant 4 jours en Afrique du Sud pour réparer seul ses safrans endommagés par une collision avec un cétacé. « Il y a huit ans, à ce niveau du parcours, j’ai bien cru que le Vendée Globe s’arrêtait pour moi et puis finalement j’ai réussi à réparer et à repartir en course. Aujourd’hui, je ne le nie pas, il y a toujours un risque de collision dans cette zone de convergence des courants mais je suis plus serein avec SEA.AI en tête de mât et le pinger dans la quille. En plus du radar, on dispose désormais de systèmes de détections d’objets ou d’animaux dans et à la surface de l’eau qui semblent faire leur preuve. Du Cap de Bonne Espérance, je n’ai rien vu, c’est « juste » un point géographique que j’ai atteint en 22 jours 18 heures et 56 minutes. En 2020, je n’avais rien vu non plus mais c’était aussi un 3 décembre! Cette fois j’ai mis 3 jours de moins. Ça fait un cap sur trois et ça fait bien plaisir, ça veut dire qu’on avance vers la suite.»
Si depuis le début du Vendée Globe, les conditions ont été plutôt clémentes avec les skippers, cette entrée dans le grand Sud échauffe les esprits. « On sent bien que tout le monde est un peu plus stressé, plus nerveux. » précise le skipper de Fortinet – Best Western. « L’entrée dans le sud c’est toujours oppressant. On passe du T-shirt/soleil à d’un coup polaire/grisaille avec des prévisions de vents forts et des cartes météos qui annoncent des tempêtes assez grosses à venir. » La suite risque de ne pas être très confortable. « Ce soir le vent va mollir pour se renforcer demain pour trois jours de reaching (vent de travers) dans le prolongement de la dépression de devant. En fait il y a trois groupes de bateaux avec, chacun, sa dépression à venir. J’ai l’impression qu’il y a une cadence qui se met en place avec des dépressions qui s’enchainent. Il va falloir garder le rythme : préserver le bateau tout en le faisant avancer vers le prochain cap. »
D’après les derniers routages lancés par Romain Attanasio, le Cap Leeuwin devrait être franchi d’ici 11 jours.