AUTOMOBILE : Hotchkiss, la gloire avant-guerre
Encore porté par une forte augmentation du nombre de visiteurs en 2023, le Club des 3A, organisateur historique d’Époqu’auto, a une nouvelle fois augmenté la surface d’exposition du salon.
En premier lieu pour satisfaire les exposants fidèles au salon depuis de nombreuses années, notamment les marchands et les clubs, qui voulaient plus de place pour mettre en valeur leur plateau. Mais aussi pour répondre favorablement aux demandes, toujours plus nombreuses, de ceux qui souhaitent être accueillis à leur tour.
MG, BERTONE, HOTCHKISS ENTRETIENNENT LA LÉGENDE D’ÉPOQU’AUTO
Les plateaux Populaire, Prestige et Historique constituent toujours des marqueurs forts pour les visiteurs. Cette année encore, le Club des 3A a sollicité des légendes de l’histoire automobile pour faire rêver les amoureux d’automobiles anciennes.
Hotchkiss la gloire avant-guerre
Présent dans le Hall 7 d’Eurexpo, Hotchkiss a marqué l’histoire automobile française pendant un demi-siècle. Fabricant d’armes et de munitions à l’origine, l’entreprise se lance dans la production de voitures en France en 1904. Initialement elle sous-traite certaines activités, comme la carrosserie notamment, avant d’internaliser l’ensemble des fonctions. La majorité des voitures sont alors carrossées par Hotchkiss, même si quelques modèles sont carrossés par de grands carrossiers de l’époque : Philippon, Chapron, Herman Grabber, Anthem… Elle produit des véhicules civils jusqu’en 1954 et des modèles militaires jusqu’en 1969, avant de baisser définitivement pavillon. Ses modèles, répondant au slogan de la marque « La voiture du juste milieu », s’adressaient à une bourgeoisie aisée en quête d’élégance simple, alliaient robustesse, confort et discrétion. Ils n’en restaient pas moins musclés et surtout d’une fiabilité remarquable avec leurs moteurs à sept paliers. La marque s’est d’ailleurs illustrée dès 1906 en compétition, a‑chant même six victoires au rallye de Monte-Carlo, dont trois fois consécutivement en 1932, 1933 et 1934. En 1907, Hotchkiss sort son premier moteur six cylindres.
Pour démontrer la fiabilité de ce moteur aux concessionnaires automobiles et aux potentiels clients, le constructeur organise un tour de France. Un chaueur va alors passer dans tous les départements, accumulant quelque 9 000 kilomètres, avant de décliner le même « road trip » en Angleterre. Comme un clin d’œil, le Club Hotchkiss France a d’ailleurs refait ce tour de France en 2023, reprenant le circuit d’origine, à quelques variantes près. Pour raconter cette courte saga, les 3A avec le soutien du Club Hotchkiss France a sélectionné 19 modèles produits entre 1912, avec une Hotchkiss AB carrosserie Philippon et 1954 avec une Hotchkiss Monceau carrosserie Chapron. Parmi les modèles exposés, certains seront dans leur configuration d’origine, bien que toujours roulants, comme la Hotchkiss AD Berline de 1913 ou la Hotchkiss AM de 1922. Le plateau s’équilibre entre les modèles qui ont été carrossés directement par Hotchkiss et ceux qui ont été mis en valeur par d’autres carrossiers. Ainsi, la merveilleuse Hotchkiss 686 GS3 Megève, produite à une dizaine d’exemplaires seulement, proposera un remarquable exemple du travail réalisé par Hotchkiss comme carrossier.
Il en va de même pour la Hotchkiss Monceau carrosserie Chapron de 1954. Il ne reste plus que deux exemplaires de cette voiture, qui fut le dernier modèle civil présenté par le constructeur. Le plateau va également accueillir un véhicule militaire : le M201, marquant les dernières années de production du constructeur RARE : 2 HOTCHKISS HORS NORME Hotchkiss sera également présent avec un modèle exceptionnellement rare, la chenillette Hotchkiss type Castor HB40, dont seulement une dizaine d’exemplaires ont été réalisés. Hotchkiss, dont le savoir-faire sur les engins chenillés était unanimement reconnu, avait été sollicité au milieu des années soixante pour produire des véhicules appelés à participer aux expéditions polaires de Paul Emile Victor. La chenillette amphibie Hotchkiss type Castor HB40 était particulièrement bien adaptée aux conditions rencontrées dans l’arctique et l’antarctique, grâce à sa pression au sol de seulement 125 grammes au centimètre carré, malgré son poids de 3,4 tonnes. Deux véhicules identiques seront présentés : l’un sur le plateau des utilitaires et l’autre à l’entrée Place des Lumières.