VOILE : GUYOT environnement – Water Family – Dans la boîte à souvenirs d’un premier tour du monde
Alors que le village du Vendée Globe a été inauguré en grande pompe samedi dernier, Benjamin Dutreux est à présent pleinement plongé dans l’effervescence de l’événement.
Le skipper de GUYOT environnement – Water Family a toutefois accepté de revenir sur les temps forts de sa première expérience autour du monde il y a quatre ans avec, en toile de fond, le parcours. Un parcours d’une longueur théorique de 40 075 kilomètres (21 638 milles) dont il livre ses souvenirs et ses anecdotes à chaque grand point de passage.
Le départ
« A cause de l’épidémie de Covid-19, il y avait moins de monde que prévu sur les quais. C’était donc assez particulier mais pour moi, c’était un premier départ et une grosse réussite d’y être. Il y avait donc eu énormément d’émotions partagées avec l’équipe. » Le golfe de Gascogne
« Les premiers milles de la course avaient été solides, avec deux passages de front successifs. Il avait fallu faire des choix stratégiques engagés. Je m’étais retrouvé en tête pendant 24 heures alors forcément ça reste un très bon souvenir. » Le passage de l’équateur / le Pot-au-Noir
« Le Pot-au-Noir s’était plutôt bien passé et je n’en garde, de ce fait, pas de souvenir très précis. Je me souviens en revanche très bien de la période juste avant, dans les alizés. Elle avait été un peu frustrante parce qu’au reaching, les bateaux à foils avaient franchement accéléré puis nous avaient doublé. » L’anticyclone de Sainte-Hélène
« Jean le Cam avait coupé au travers. J’avais alors pensé qu’il ne passerait jamais or non seulement il avait réussi mais il avait également recroisé devant ! C’était pour moi la preuve que l’on n’apprend pas aux vieux singes à faire la grimace ! (Rires) » Le cap de Bonne Espérance
« Je l’associe forcément à l’accident de Kévin Escoffier. C’était une période hyper stressante avec, en plus, l’arrivée des premières dépressions Australes. C’était un moment de la course assez intense. » L’Indien
« C’était dur. La mer était très croisée et c’était compliqué de caler le bateau. J’avais bien cravaché pour rester avec le groupe de tête. Ça reste de beaux souvenirs pour moi, notamment la bataille à cinq, à vue, au niveau des îles Kerguelen. » Le cap Leuuwin
« J’avais envoyé un message à une pote qui vivait en Australie. En le faisant, je m’étais alors rendu compte que j’étais à l’autre bout du monde. Avant ce moment-là, je n’avais en fait jamais vraiment réalisé où j’étais. »
Le point Némo
« Je me souviens qu’on traversait une période anticyclonique un peu longue mais aussi et surtout que peu de temps après, j’avais cassé mon J2 (trinquette). Entre ce point et le Horn, j’avais passé pas mal de temps dans le fond de la soute à voiles à faire de la couture. » Le cap Horn
« Il y avait 50 nœuds et c’était un peu la guerre. J’étais passé assez loin – environ 100 milles – car il y avait encore plus de vent proche de la côte. Le fait de mettre le clignotant à gauche et de savoir qu’après le vent allait se calmer a fait que je l’ai vécu comme une sorte de délivrance mais je n’avais pas relâché la pression pour autant. Au contraire, j’étais resté super concentré. » La remontée de l’Atlantique
« Pour moi, ça a été un peu le moment le plus long de la course. Je suis passé cinquième au cap Horn et ensuite je n’ai fait que me faire rattraper par des bateaux plus rapides. Ce n’était pas facile mentalement. » L’arrivée
« Je n’avais pas trop réalisé jusqu’à ce que je me retrouve vraiment à terre mais c’était un moment dingue. Un moment unique de partage, d’émotions. De fierté aussi ! »