VOILE : Louis BURTON et Bureau Vallée aux Sables d’Olonne : « On n’a jamais été aussi prêts ! »
A 24h de l’ouverture du village du Vendée Globe, l’IMOCA Bureau Vallée est désormais amarré au mythique ponton sablais pour trois semaines, après un convoyage rondement mené depuis Saint-Malo, son port d’attache.
Louis Burton s’apprête à vivre son quatrième départ de la course autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, le 10 novembre prochain. Une quatrième fois qui ne change pas au niveau des émotions, toujours aussi fortes et décuplées, mais qui a évolué : 3ème de la précédente édition, le skipper de Bureau Vallée vise la performance à tout prix. Pour ce faire, il s’est longuement préparé physiquement et mentalement, et son bateau a été peaufiné et validé dans les moindres détails. Le skipper et son bateau sont parés à avaler les 24 000 milles (45 000 km) de la grande boucle planétaire !
Une préparation minutieuse pour une course de légende
Depuis plusieurs mois, Louis Burton et son équipe ont peaufiné les moindres détails pour maximiser le potentiel du bateau tout en sécurisant leur IMOCA jaune et noir. Le skipper explique avec enthousiasme : « Depuis les deux transats (The Transat CIC et New York Vendée) que nous avons effectuées, nous avons fait énormément de composites sur les renforts structurels. C’est une version « ceinture-bretelle » de Bureau Vallée, pour un tour du monde sécurisé, mais sans perdre en performance ! ». Cette version améliorée de Bureau Vallée a également bénéficié d’optimisations en termes d’ergonomie à bord. « On a tout pensé pour minimiser les déplacements et maximiser mon confort » ajoute-t-il. Que ce soit la veille extérieure, la cuisine ou encore les solutions de pilotes automatiques, tout a été préparé avec une attention méticuleuse. « Nous n’avons jamais autant navigué sur le cycle de 4 ans entre deux Vendée Globe, et c’est une très bonne chose. Nous avons pu tester, améliorer et valider des solutions. Depuis la remise à l’eau de Bureau Vallée mi-septembre, nous nous sommes attelés à naviguer le plus possible. Des sorties en mer, plus ou moins longues, thématisées : mise en place du gréement, nouvelles voiles, étanchéité, affinage des réglages… Et ce, dans toutes les conditions de vent et de mer possibles, donc c’est très positif. » ajoute Louis.
Un mental d’acier pour performer jusqu’au bout
Mais la préparation de Louis Burton ne s’est pas arrêtée à la technique. Côté physique et mental, il n’a pas non plus chômé. « J’ai fait beaucoup de kiné, d’ostéo et de sport avec entre autres des entraînements en altitude à l’Alpe d’Huez. La préparation mentale a aussi été un gros axe de travail, grâce à mon expérience sur deux Vendée Globe terminés » raconte-t-il. Et cette fois-ci, il est allé encore plus loin, s’entraînant avec les équipes du RAID. « L’idée, c’était de me forger un mental d’acier pour être prêt à tout encaisser » confie Louis, avant d’ajouter : « Dans les situations difficiles, quand tu n’as pas le choix, il faut continuer avec un état d’esprit de guerrier. La gestion du mental est la clé pour bien vivre un tour du monde sur ces bateaux de plus en plus rapides et bien souvent invivables. L’idée était d’acquérir des techniques d’optimisation du potentiel. Se sortir de situations difficiles, avec les moyens que l’on a. Il ne faut pas qu’un problème impacte la performance. Pour cela, la capacité à s’adapter est prépondérante. J’ai également beaucoup travaillé la météo et l’optimisation des outils de stratégie météo. Une bonne méthodologie apporte plus d’efficacité »
Des changements qui pèsent… dans le bon sens
Côté quotidien à bord, le skipper de Bureau Vallée a également opéré quelques ajustements. « Ce qui va changer ? Je ne prendrai plus de lyophilisés ! » déclare-t-il en riant. « L’avitaillement est presque bouclé, et comme nous sommes beaucoup plus protégés dans les cockpits qu’avant, j’embarque moins de vêtements mais plus de nourriture. » Plus de nourriture, moins de superflu, mais toujours plus de sécurité, notamment avec des équipements comme le casque en mousse indispensable pour se protéger des chocs. Ce qui change également pour Louis cette année : « On n’a jamais été aussi prêt ! J’ai une forme de sérénité. Ce sera mon quatrième départ, et cette fois, j’y vais avec un objectif de performance assumé ».
Le dernier défi avant le départMais avant le grand saut, Louis Burton tient aussi à profiter de ces trois semaines d’avant-départ pour partager de grands moments avec ses partenaires et ses
proches. « L’idée, c’est que la fête soit la plus belle possible, tout en trouvant aussi le temps de se détacher et se reposer. » Seul souvenir contrastant avec la précédente édition : « En plein COVID, c’était une ambiance étrange mais bénéfique pour se recentrer avant le départ. Cette fois-ci, il faudra que je trouve la bonne balance entre l’effervescence et la tranquillité. »
Depuis l’incroyable arrivée, le jeudi 28 janvier 2021, de Louis Burton classé 3e de la 9ème édition du Vendée Globe, le temps a filé. Quatre années se sont écoulées. Quatre ans de travail acharné, de déconvenues parfois, de bonheurs surtout, de vie d’équipe intense au sein de BE Racing. Ce jour d’amarrage aux Sables d’Olonne résonne comme une petite victoire avant le grand départ le dimanche 10 novembre prochain, à 13h02 !