VOILE : Finistère Atlantique – Le Trimaran SVR-Lazartigue continue de se battre
Trois jours après le départ de la Finistère Atlantique (Concarneau – Antibes), malgré deux avaries ayant nécessité d’abord une escale (changement de grand-voile, lundi, à Cascais au Portugal) puis une grosse frayeur la nuit dernière à la suite de la rupture de l’enrouleur de J2, (partie basse du câble structurel qui tient le mât), le Trimaran SVR-Lazartigue a franchi mardi, à mi-journée, le détroit de Gibraltar.
François Gabart et son équipage sont toujours dans la course.
Sur le Trimaran SVR-Lazartigue, François Gabart préfère relativiser les deux avaries subies ces dernières heures dans la Finistère Atlantique, épreuve en équipage reliant Concarneau à Antibes. Dimanche 29 septembre, à 4h00 TU (6h00, heure française), alors que le Trimaran SVR-Lazartigue progressait dans le golfe de Gascogne, le skipper avait dû contacter la cellule technique pour l’informer d’une avarie sur la grand-voile alors que le bateau progressait à 30 nœuds au près dans 30 nœuds de vent, tribord amure, sous un ris / J3. Cette avarie avait obligé le bateau à faire route vers Cascais (Portugal) pour une escale technique. « C’est comme ça qu’on apprend. » observe le skipper du Trimaran SVR-Lazartigue.
« Cascais était la meilleure destination possible pour effectuer la réparation sans perdre trop de temps, analyse Cécile Andrieu, team manager du Trimaran SVR-Lazartigue. Après l’annonce de l’avarie, toute l’équipe s’est très vite mobilisée pour se retrouver chez MerConcept et charger notre grand-voile de secours. Quatre personnes sont aussitôt parties pour le Portugal. Pendant les 18 heures de route, la logistique sur place a été organisée. L’équipe terre est arrivée lundi à 5 heures du matin. Tout le monde à Cascais a été super pour nous aider et transporter cette grand-voile qui fait quand même 250 kilos. »
En coordination avec la direction de course, une porte de 3 milles de large devant le port de Cascais avait été définie pour déterminer la position où le bateau entrait en escale. Le Trimaran l’a franchie lundi à 9h23 TU (11h23 en France). En 1h30 toutes les opérations ont été réalisées, à savoir retirer la grand-voile abîmée, réinstaller la nouvelle et enfin la hisser afin de permettre au bateau de refranchir la porte dans l’autre sens, et se retrouver en configuration de course. Quelques minutes avaient suffi pour que le Trimaran SVR-Lazartigue retrouve sa vitesse de 35 nœuds et évolue à nouveau à 100% de son potentiel.
Encore à plus de 240 milles du leader, dimanche, à 17 heures, le bateau en avait déjà repris plus de 100, six heures plus tard. Malheureusement, au milieu de la deuxième nuit de course, une seconde avarie venait à nouveau stopper sa marche en avant. « À 21 heures TU (23 heure, heure française), dans la baie de Cadix, à 90 milles de Gibraltar, nous avons cassé notre étai de J2, raconte François Gabart. C’est ce qui tient le mât. Dans notre malheur, nous étions sous J2 mais notre J3 était en place, roulé. Cela nous a probablement sauvés d’un démâtage. Nous nous sommes débrouillés pour sécuriser le mât en assurant notamment le coup avec l’étai de J1. Il y avait 20-22 nœuds, et nous étions sous un ris. Nous avons fait demi-tour pour retrouver du vent plus faible et nous permettre de remonter dans le mât. Nous pouvons à nouveau naviguer, même si les conditions sont différentes car nous n’avons plus de J2. Pour l’instant, on ne comprend pas trop pourquoi cet axe dans l’enrouleur de J2 s’est cassé. C’est comme ça qu’on apprend. Nous gardons nos voiles d’avant en place pour sécuriser le mât. Nous sommes forcément déçus. Notre objectif est de continuer notre route vers Antibes. Le bateau navigue, certes pas à 100% de son potentiel, mais nous sommes encore en course. »
Malgré ces deux avaries, le Trimaran SVR-Lazartigue, en quatrième position au pointage de 14 heures, ne pointe qu’à 153 milles des leaders, ralentis par l’absence de vent sur la côte sud de l’Espagne. L’instabilité des conditions météorologiques en Méditerranée pourrait encore chambouler la physionomie de l’épreuve.