VOILE : Cap sur la Méditerranée pour le Trimaran SVR-Lazartigue
Skippé par François Gabart, le Trimaran SVR-Lazartigue sera au départ de la Finistère Atlantique le samedi 28 septembre.
Cette course en équipage entre Concarneau et Antibes constituera une belle opportunité de parfaire la cohésion à bord du bateau avant de s’attaquer au Trophée Jules Verne, le record du Tour du monde sans escale et sans assistance, dans la ligne de mire de l’équipe en fin d’année. L’équipage prolongera son séjour en Méditerranée pour enchaîner les navigations et profiter d’un cadre particulièrement apprécié par François Gabart.
« C’est toujours sympa de retourner en Méditerranée, je m’y régale toujours. » Même s’il est habitué à traverser tous les océans de la planète, François Gabart se réjouit à chacune des occasions de naviguer en Méditerranée. Dans quelques jours, la Finistère-Atlantique (départ samedi 28 septembre, à 13 heures), épreuve en équipage entre Concarneau et Antibes, lui offrira cette belle opportunité.
À bord du Trimaran SVR-Lazartigue, le skipper et ses cinq coéquipiers (Tom Laperche, Pascal Bidegorry, Antoine Gautier, Émilien Lavigne et Amélie Grassi) utiliseront également cette régate et les navigations programmées dans la foulée pour préparer leur gros objectif de l’année : le Trophée Jules Verne, record du Tour du monde en équipage, sans escale et sans assistance (voir ci-dessous). « La course promet d’être une belle régate au contact avec des regroupements, estime le skipper. Cette contrainte est super intéressante dans le cadre de notre préparation car cela nous oblige à faire beaucoup de changements et à nous adapter en permanence. Avec nos bateaux Ultim, nous avons relativement peu navigué en équipage. C’est passionnant de voir tous les détails sur lesquels on peut jouer. »
Remis à l’eau le 26 août après un chantier de plus de 5 mois, débuté en mars 2024, le Trimaran SVR-LAZARTIGUE a aussitôt participé aux 24 heures Ultim, à Lorient (7 et 8 septembre, 3e place à seulement 18 minutes des vainqueurs). Un mois plus tard, le revoilà au départ d’une course pleine de promesses. Avec cinq équipages Ultim au départ, la Finistère Atlantique devrait en effet offrir une très belle course avec de nombreux facteurs à gérer. « Il y aura beaucoup de points stratégiques à bien négocier, prédit François Gabart. Nous aurons d’abord le passage du Cap Finistère qu’on connaît plutôt pas mal avec les courses transatlantiques et que l’on pourrait retrouver pour le Jules Verne. Nous allons ensuite contourner la péninsule ibérique avec la descente le long du Portugal qui va nous amener au détroit de Gibraltar. C’est particulier car c’est un petit détroit sans trop de place mais avec beaucoup de trafic, du courant, des montagnes de part et d’autre et donc des effets côtiers importants. Après, il y a tous les caps de la Méditerranée. Ce sera une course avec probablement plein de rebondissements. On espère toujours qu’il y aura du vent et que ça aille vite mais il est peu probable que ça se produise. Il devrait plutôt y avoir des vents très variables. Ça augure de moments difficiles mais aussi d’opportunités pour éventuellement se refaire. Ça promet surtout pas mal de suspense. Il y a tous les ingrédients pour faire une belle régate. »
Le Trophée Jules Verne est le record à la voile le plus mythique, celui du tour du monde en équipage, sans escale et sans assistance. Depuis le début de la conception du Trimaran SVR-Lazartigue, toute l’équipe de MerConcept réunie autour de François Gabart a clairement affiché son ambition de s’attaquer un jour à la marque référence : 40 jours, 23 heures, 30 minutes et 30 secondes, record établi en 2017 par Francis Joyon.
D’ici la fin de l’année, l’équipage constitué de François Gabart, Tom Laperche, Pascal Bidégorry, Antoine Gautier, Émilien Lavigne et Amélie Grassi devrait franchir la ligne reliant le phare de Créac’h sur l’île d’Ouessant et le Phare du cap Lizard avec l’espoir d’y revenir plus vite que le précédent record.
Depuis le 29 mai 2022, le Trimaran SVR-Lazartigue, mené par François Gabart, est le détenteur du record de la traversée de la Méditerranée en équipage, en 13h55’37’’ (moyenne de 33,7 nœuds/heure soit environ 62,5 km/h), pour relier l’ancien sémaphore de Frioul au large de Marseille et le phare de Sidi Bou Saïd à Carthage, à l’entrée de la baie de Tunis (455 miles théoriques). Le skipper était épaulé de quatre membres d’équipage, Antoine Gautier et Émilien Lavigne, directeur et ingénieur de son bureau d’études, Guillaume Gatefait, médiaman et Pascal Bidégorry, l’ancien détenteur du record depuis mai 2010.
L’histoire entre François Gabart et la Méditerranée n’est pas récente. « La Méditerranée est un très beau terrain de jeu mais loin d’être simple, confie le skipper. C’est une zone de navigation très sympa où j’ai eu la chance d’aller plus jeune à la fin de mes années dériveur, en Tornado puis quand j’ai commencé la course au large. J’ai par exemple le souvenir d’avoir couru une étape d’une course en Figaro entre Hyères et Istanbul. J’y suis aussi allé en Imoca. Même si je navigue beaucoup moins en Méditerranée depuis 15 ans, c’est toujours sympa d’y retourner et je me régale. Les conditions de navigation ne sont pas simples avec toujours une part d’aléatoire et beaucoup de transitions. C’est assez excitant pour faire de la régate. C’est aussi un endroit fabuleux où il se passe plein de choses, même culturellement. D‘un point de vue technique et maritime c’était chouette mais du point de vue du voyage c’était aussi très sympa. Marseille est aussi une ville où j’ai passé une partie de ma vie étudiante. J’étais à l’école à Lyon (INSA, Institut National des Sciences Appliquées) mais pour faire de la voile, Marseille était évidemment le plus pratique. J’y ai donc beaucoup pratiqué la voile olympique. J’ai passé beaucoup de bons moments et j’ai beaucoup d’amis là-bas. J’ai une grande affection pour Marseille. Je suis plus campagnard que citadin, mais cette ville a une atmosphère très particulière. »
Accompagné de Tom Laperche, François Gabart profitera de son passage sur les bords de la Méditerranée pour rendre visite à une classe de l’école élémentaire Saint-Martin de Gioue de Mougins (Alpes-Maritimes), lauréate du grand concours de « L’innovation Bleue ». Dans le cadre de la « Course Bleue », programme pédagogique gratuit proposé par le fonds de dotation KRESK 4 OCEANS et la Fondation de la Mer, en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, les élèves devaient réfléchir à une idée innovante pour permettre de lutter contre le plastique dans l’océan. « Il faut parler aux élèves car ce sont eux qui trouveront les solutions de demain, explique François. Grâce au support pédagogique de la Course Bleue mis en place par la fondation KRESK 4 OCEANS et qui est un support pour parler des matières classiques comme les mathématiques ou le français, mais autour de la thématique de la course au large et de la préservation de l’environnement. Ils ont compris que ce sujet était important et sont très intéressés dès le plus jeune âge. Ils posent beaucoup de questions et essaient de comprendre. Or, dès qu’on a compris, on peut agir. » Même enthousiasme pour Tom Laperche.
« C’est génial de pouvoir transmettre aux enfants, de leur apprendre des choses, de les sensibiliser et tout cela en les faisant rêver autour d’une belle histoire, confie-t-il. C’est toujours une joie d’aller à la rencontre des élèves dans les écoles, de pouvoir échanger avec eux. »
La Course Bleue traduit tout l’engagement de KRESK 4 OCEANS et du groupe KRESK autour d’actions inscrites sur la durée. La Course Bleue présente les apports de l’Océan et les dangers qui pèsent sur lui en faisant un focus particulier sur la pollution par les plastiques qui menace les écosystèmes marins, et les solutions pour y remédier. Tout un matériel pédagogique (fiches éducatives, vidéos de François Gabart et Tom Laperche, cartes…) est mis gratuitement à disposition.