POLO : Polo Club du Domaine de Chantilly – Et les vainqueurs sont…

Les matchs qualificatifs, puis les rencontres à élimination directe ont été particulièrement compétitifs cette année : beaucoup d’issues indécises jusqu’à la dernière minute, des actions spectaculaires signées de ces grands cracks qui maintenant vont s’envoler pour Buenos Aires pour le sommet de la saison mondiale : le 131^e Abierto Argentino de Polo.

Mais le sommet de la saison française n’était pas mal non plus avec, en apothéose, ces deux finales qui ont été à la hauteur de la promesse que les phases préliminaires laissaient entrevoir.

Chez les femmes, c’était le match retour entre une équipe qui était considérée comme outsider, Yves Delorme, constituée de trois joueuses du Polo Club du Domaine de Chantilly, Charlotte Garaud, Margaux Perruchot et Adèle Renauldon, renforcée par l’Anglo-Australienne Milly Hine, Championne d’Argentine en titre. En face, l’équipe luxembourgeoise Augustinus Bader a fait appel à l’Argentine Lia Salvo, double vainqueur de l’Open d’Argentine (avec Milly Hine à ses côtés) : un duel dans le duel. Match retour donc, car en phase de poule, Yves Delorme s’était imposé 11-5 face à Augustinus Bader : était-ce un avantage ? Visiblement oui, puisque l’équipe basée au Polo de Chantilly a de nouveau dominé Augustinus Bader même si cette fois-ci, c’était un peu plus compliqué (9-7).

La clé, pour les deux championnes professionnelles était d’utiliser au mieux les qualités de leurs trois coéquipières. Un jeu qui a visiblement tourné à l’avantage de Milly Hine : « En arrivant ici, j’ai eu la chance de tomber sur trois filles qui se connaissent bien, qui ont beaucoup joué et gagné ensemble et qui connaissent bien leurs chevaux et cela a été facile pour moi d’exploiter leurs qualités. D’autant que nous nous sommes tout de suite bien entendues et sommes vite devenues amies, nous avons fait plein de choses ensemble en dehors du terrain, nous avons diné ensemble en famille et cette cohésion est importante dans ce sport. L’autre clé, ce sont les chevaux incroyables que Brieuc Rigaux a mis à ma disposition. Bref, nous avions tout pour gagner. Mais mon Dieu, que j’ai eu le trac. En arrivant ici et voyant tout ce que le club a mis en place, le faste de l’Open Barnes et les gens qui sont là, j’ai un peu stressée et j’avais du mal à m’endormir tous les soirs ». Cette fois-ci, Milly va enfin pouvoir bien dormir.

Milly Hine et Lia Salvo se retrouveront certainement le 7 décembre prochain en finale de l’Open d’Argentine, et cette fois face à face comme à Chantilly : pour une revanche ?

Arthur Madrid : « notre secret ? L’harmonie entre les joueurs » Côté hommes, d’aucuns étaient impatients de voir comment la jeune équipe, également basée au Polo Club du Domaine de Chantilly, Mungo, allait se comporter face à la solide formation du club argentin La Fija Sandbox. Une équipe française sans complexe qui, au fil des matchs depuis la Coupe d’Argent de Deauville en août dernier, n’a eu cesse de se bonifier. Dominé en début de rencontre, Mungo a grappillé ce petit retard pour sortir en tête au quatrième chukker (10-8). Une période où Fran Elizalde se blessait et était remplacé par Alfredo Capella. Avec ce remplaçant de luxe, La Fija Sandbox infligeait un 4-0 en dernière période pour s’adjuger le titre dès sa troisième participation. Le secret de cette équipe ? À peu près le même que celui de l’équipe championne féminine selon le capitaine français basé en Argentine Arthur Madrid : « Nous avons vécu six matchs fabuleux avec ces garçons avec une finale qui a été probablement le match le plus intense, très difficile et je félicite notre adversaire, quatre joueur ultra rapides… le seul secret dans le sport, c’est l’harmonie entre les joueurs et cela a fonctionné pour nous. Nous nous connaissions à peine avant ce tournoi et très vite, nous sommes devenus les meilleurs amis. C’est cette entente en dehors du terrain qui a fait notre force sur le terrain ». Un propos que Fran Elizalde complète sur un plan plus technique : « Nous savions que nous avions affaire à une équipe redoutable et il s’agissait pour nous de rester patients et jouer notre polo. Nos chevaux, malgré une très longue saison, étaient très compétitifs ». Le duo magique que ce joueur formait avec Rufino Bensadon restera une des plus belles images sportives de ce 24^e Open de France Barnes.

Clap de fin pour cette magnifique saison française avec une petite larme de nostalgie… même si tout n’est pas vraiment fini puisqu’il reste l’épilogue, les Championnats de France qui débutent la semaine prochaine. Deux week-ends de rab pour lesquels quelques Argentins (un par équipe autorisé) resteront à Chantilly. Les autres, les handicaps 7 et 8 qui ont illuminé ce 24^e Open de France Barnes et ce 13^e Open féminin, se seront déjà envolés pour attaquer la ‘alta temporada’ (haute saison) qui débutera dès mardi avec l’Abierto de Hurlingham pour Fran Elizalde (contre La Natividad… en espérant qu’ils se remettent de sa blessure) et Rufino Bensadon sous les couleurs de Cria La Dolfina (contre La Hache) … quand on vous parlait de cracks !