JEUX PARALYMPIQUES : Emeline PIERRE : « C’est compliqué de voir qu’on n’est pas capable de faire ce qu’on faisait avant »
Après un accident de la vie, certaines athlètes poursuivent leur pratique sportive dans la discipline qu’elles pratiquaient déjà.
D’autres, au contraire, comme Emeline Pierre, font le choix de s’orienter vers une nouvelle discipline pour faciliter l’acceptation du handicap.
Pauline Déroulède, amputée de la jambe gauche après avoir été fauchée par un automobiliste en 2018, a fait le choix de poursuivre sa passion pour le tennis. Du niveau amateur chez les valides, la tennis women est devenue athlète de haut-niveau en para tennis. Certaines mêmes ont concouru en valide avant de prendre part à la version paralympique de la discipline. C’est notamment le cas de Claire Supiot en para natation ou Rosa Murcia Gangloff en athlétisme. « C’est très rare, après un accident ou une maladie, que les personnes reviennent à la même discipline. Tout le schéma corporel de l’athlète a changé, pointe Guislaine Westelynck, présidente de la Fédération français handisport. Ce ne sont plus les mêmes repères chronométriques, les mêmes distances, les mêmes sauts, etc. Généralement, les gens changent de discipline pour ne plus avoir de références qui peuvent parfois faire mal au cœur. »
La bascule vers la natation pour Emeline Pierre
Certaines athlètes ont donc tranché et débutent une nouvelle pratique sportive. C’est le cas de Flora Vautier, passionnée de gymnastique artistique, qui s’est tournée vers le tennis de table après son accident de la route alors qu’elle était âgée de 11 ans. Emeline Pierre, championne paralympique du 100m nage libre (S10), est passée de la gymnastique à la para natation, après sa chute de la poutre lors d’une compétition entrainant la dislocation de son coude droit. « La grosse têtue que je suis est retournée à la gym l’année après l’accident, rigole Emeline Pierre. J’avais besoin, moi-même, de me dire que je ne pourrai pas continuer la gym. Les réceptions étaient très compliquées et donc j’ai vite arrêté. C’était moi qui faisait le choix de ne plus en faire. » Repartir de zéro et se voir progresser booste la confiance. Bien plus qu’accepter de se voir diminuée aussi dans son sport de prédilection. « C’est compliqué parce que j’arrivais pas faire autant de chose que je voulais. C’est compliqué de voir qu’on n’est pas capable de faire ce qu’on faisait avant. C’est une résilience encore plus forte que le handicap qu’on doit déjà accepter. On se dirige donc assez naturellement vers autre chose. »
Source : Les Sportives.