VOLLEY BALL : Paris 2024 – Une défaite mais des sourires pour l’équipe féminine
L’équipe de France féminine a logiquement été dominée 3-0 par la Chine jeudi soir à l’Arena Paris Sud 1 (25-18, 25-16, 25-19).
Mais comme contre la Serbie lundi, elle a montré de belles choses et séduit son public. Eliminées de la course aux quarts de finale, les Bleues affronteront dimanche les Etats-Unis pour leur dernier match des JO.
Comme contre la Serbie lundi, c’est battue en trois sets mais la tête haute, que l’équipe de France féminine est sortie jeudi soir de l’Arena Paris Sud 1, acclamée par un public qui, une fois de plus, a apprécié de voir les joueuses d’Emile Rousseaux ne jamais baisser les bras malgré la nette supériorité d’une formation chinoise qu’elles n’avaient jamais affrontée. Malheureusement pour ces dernières, elles se sont rendu la tâche un peu compliquée au début des deux premiers sets, menées d’entrée 0-5 sur deux séries au service de la gauchère Yingying Li (meilleure marqueuse du match avec 14 points), puis de la passeuse Linyu Diao.
Des entames de set ratées qui a obligé les Bleues à courir derrière le score et à se heurter à un bloc infranchissable (12 blocs à 6 pour la Chine, dont 6 pour la centrale Yuanyuan Wang), avec quasiment que des joueuses à 1,95 m ou plus – seule Christina Bauer dépasse cette taille côté français avec 1,96 m -, qui a fait très mal à l’attaque tricolore. Malgré cela, les coéquipières d’Héléna Cazaute, qui a enfin pu jouer un match dans son intégralité sans paraître souffrir (8 points), n’ont jamais abdiqué, se battant sur tous les ballons et tentant de ralentir les fers de lance offensifs adverses, dont l’intraitable Ting Zhu, capable à tout moment de trouver des angles impossibles (12 points).
Après la perte des deux premières manches (18-25, 16-25), les Bleues ont même réussi dans le troisième set à accrocher les n°4 mondiales, Lucille Gicquel, longtemps sans solution face au bloc adverse, parvenant enfin à percer la muraille et à elle aussi bloquer (10 points sur le match, dont 3 blocs). Un « monster block » d’Amandha Sylves offre une balle d’égalisation à la France (12-12) et une grosse dose d’adrénaline au public qui entre en transe. Avant d’être vite refroidi par les incroyables défenses de la libéro Mengjie Wang qui, pendant tout le match, a semblé aimanter le ballon, et le froid réalisme de Zhu qui se fend de deux nouvelles diagonales (13-17), fatales aux Françaises.
Ces dernières finissent par abdiquer sur une ultime attaque de la réceptionneuse/attaquante chinoise (19-25), conscientes de la marge qui les sépare encore d’équipes comme la Chine, la Serbie, ou les Etats-Unis, leurs prochaines adversaires dimanche. Un match que l’équipe de France, qui, après ses deux défaites 3-0, ne peut plus prétendre à la troisième place et donc aux quarts de finale, abordera avec la double envie de profiter une dernière fois du formidable soutien de son public et de continuer à prendre de l’expérience face à ce qui se fait de mieux sur la planète volley, les Américaines étant championnes olympiques en titre. Car pour les Bleues, ces Jeux restent une étape dans un cheminement qui, à terme, doit les conduire à rivaliser un jour avec les équipes du top 10 mondial sur l’intégralité d’un match.
Les réactions :
Nina Stojiljkovic, passeuse de l’équipe de France : « C’est frustrant de commencer des sets à 5-0 contre nous et de voir qu’on arrive à la fin avec des scores de 17 ou 19. Je suis un peu déçue du résultat, mais on propose quand même des choses intéressantes, il faut qu’on prenne le temps de franchir ce palier du haut niveau, du top 10 mondial et d’équipes physiques comme la Chine, il y a encore du travail. Dans le troisième set, le fait de pas avoir commencé par un 5-0 nous a permis de mieux dérouler notre jeu et d’éviter de leur courir derrière. Mais sur la fin, on sent quand même que physiquement, elles sont au-dessus. J’ai hâte de continuer à travailler et qu’on puisse proposer un jeu plus consistant, je pense que pour nous, c’est primordial d’enchaîner des matchs de haut niveau face à des équipes du top 10 pour garder un haut niveau constant qu’on n’arrive pas à proposer tout au long d’un match. »
Lucille Gicquel, pointue de l’équipe de France : « Le premier set a été compliqué, j’avais l’impression que ça défendait de tous les côtés, c’était un peu frustrant. On a essayé de rester patientes, et au troisième set, c’était un peu mieux. Mais on a rencontré une très belle équipe de Chine, physiquement, elles sont vraiment au-dessus et elles ont très bien joué. Personnellement, je n’arrivais pas à trouver les solutions au début, je ne faisais pas beaucoup de fautes, donc j’essayais de changer mes angles, mais elles me défendaient du bout des bras, c’était compliqué. J’essayais de ne pas trop me frustrer en me disant que ça finirait par payer, ça a payé un peu au début du troisième set, j’aurais aimé que ça se passe avant. Le premier match, c’était un peu comme ça aussi, maintenant, on joue contre des équipes qui sont au top et physiquement au-dessus de nous, il faut arriver à trouver des solutions en attaque, pour l’instant, on ne sait pas trop comment s’y prendre, on tente des choses, mais pas forcément les bonnes aux bons moments. C’est ça qu’il faut améliorer, maintenant, je trouve qu’on s’est vraiment bien battues en défense, notamment au premier set. C’est à l’attaque qu’on a encore du boulot à faire, mais c’est notre première année à ce niveau-là, il faut du temps. »
Héléna Cazaute, réceptionneuse/attaquante et capitaine de l’équipe de France : « Enfin un match entier ! J’ai ressenti beaucoup d’émotion ce soir, je n’avais qu’une hâte, c’était de jouer et de voir sur le terrain à quoi ressemblait le public français. Malheureusement, il y a la défaite au bout, mais je pense que, comme le match contre la Serbie, on a vraiment lutté du début à la fin, c’est ça qu’on veut garder. Sur ces deux matchs, on a appris qu’on était capables de rivaliser contre ce genre d’équipes jusqu’à 16, et puis, après, on fait deux-trois fautes bêtes et on n’arrive pas à raccrocher le wagon. C’est une question d’inattention et d’expérience, elles, ça fait des années qu’elles jouent dans le gratin mondial, nous, on y arrive petit à petit, on espère que dans quelques années, ça sera nous de l’autre côté. Physiquement, elles sont impressionnantes, elles ont été très présentes au bloc. On a mal démarré les deux premiers sets en étant menées 5-0, mais on a réussi à chaque fois à revenir dans le match, on veut garder ça. »