EQUITATION : Jumping International de Dinard – Kevin STAUT offre un récital au public !
À quelques jours des épreuves olympiques, le Français Kevin Staut a remporté le Rolex Grand Prix Ville de Dinard, étape du circuit des Rolex Series.
Un véritable bouquet final aux quatre jours de grand sport du Jumping International de Dinard. Au terme d’un impressionnant barrage, il a devancé deux membres du top 5 mondial, le Suisse Steve Guerdat (n°4), champion olympique 2012, et l’Autrichien Max Kühner (n°3), tenant du titre.
Et soudain, les tribunes archi combles du Val Porée explosèrent. Après avoir retenu leur souffle sur les dernières foulées du barrage de Kevin Staut, le franchissement de l’ultime obstacle, sans-faute, et avec le chrono le plus rapide, libéra toute une foule, aussitôt debout pour saluer l’incroyable performance. Aujourd’hui n°17 mondial mais l’un des cavaliers les plus présents dans le top 10 depuis de nombreuses années, le Français savoura alors l’instant, sa bombe tendue vers le ciel breton, bleu comme une évidence, et le regard admiratif vers Beau de Laubry Z, son hongre Zangerscheide de 11 ans.
Au barrage, premier à s’élancer, Guerdat, champion olympique 2012 à Londres, avait pourtant placé la barre très haute (42’44). Jusqu’au passage du Français, dernier à partir, personne n’était parvenu à s’approcher à moins de 1 seconde. Champion olympique par équipes à Rio, champion d’Europe individuel en 1999 et pilier de l’équipe de France depuis plus de 15 ans, le Normand partait en prenant tous les risques, en coupant chacune des trajectoires. Un engagement indispensable pour espérer l’emporter. Pari gagnant. En ôtant 1’’02 au chrono du Suisse, il succède à Alexis Deroubaix, dernier vainqueur français à Dinard, en 2019 avec Timon d’Aure. « Je suis bien évidemment ravi, souffle le grand vainqueur du jour. On a encore eu du sport incroyable. Dinard est un concours génial avec un public extraordinaire et un terrain très spécial avec du dénivelé sur lequel mon cheval est à l’aise. L’histoire transpire dans ce concours et cela lui donne une autre dimension. C’est un concours qui reprend les bases de notre sport. J’ai participé peut-être dix ou même quinze fois au Grand Prix. J’ai souvent eu des accessits mais je n’avais jamais eu le bonheur de gagner car le niveau est toujours extraordinaire. C’est une grande joie. D’autant plus dans une étape Rolex Series. Rolex est un fidèle partenaire de notre sport depuis très longtemps avec un vrai esprit familial. À titre personnel, il est aussi un grand soutien. Ce genre de victoire est un peu une façon de rendre ce soutien. » Un scénario parfait pour emmagasiner de la confiance à quelques jours des Jeux Olympiques de Paris où Staut défendra les couleurs tricolores dans les jardins du château de Versailles, cette fois avec Viking d’la Rousserie. « C’est toujours une bonne chose de gagner, ça donne une belle énergie, admet-il. Mais j’ai monté chaque épreuve de ce concours sans penser à la suite. Il sera temps d’y penser ensuite. »
Finalement deuxième, Steve Guerdat oscillait entre satisfaction et frustration. « Dans un tel concours on ne se pose pas de questions, explique le Suisse. D’autant plus avec un cheval que je connais bien. J’ai donc tout essayé dès le départ. Mon cheval était formidable, mais dès le numéro 3, j’ai compris qu’il me manquait un peu de folie dans ce barrage J’ai assez vite compris que ça n’allait pas suffire. Il y a une petite déception car c’est un concours qui me tient à cœur mais que je n’ai pas encore gagné. »
Sur l’exigeant parcours dessiné par Jean-François Morand (14 obstacles, 17 efforts), seuls six des trente-huit couples étaient parvenus à sortir de piste sans pénalité au compteur. Steve Guerdat (n°4 mondial) avec son Selle Français Venard de Cerisy fut le premier à y parvenir, suivi de l’Autrichien Max Kühner (n°3) avec EIC Cooley Jump The Q, bien décidé à garder le titre remporté l’an dernier. Un duo ensuite rejoint par le Mexicain Federico Fernandez (Romeo), Nicolas Delmotte (Jordan Molga M), Lorenzo de Luca (Denver de Talma) et Kevin Staut (Beau de Laubry Z).
Le Grand Prix du CSI3* pour Harold Boisset
Lancée par le Prix Grand Hôtel Barrière (1,50m, avec barrage), dernier acte du CSI 3*, la journée avait d’abord sacré Harold Boisset sur T’Obetty du Domaine, plus rapide des 8 barragistes, devant le champion olympique par équipes de Rio, Kevin Staut et Vida Loca Z, et l’Italien Lorenzo de Luca sur Violino il Palazetto.
Épilogue du CSI 1*, le Prix Laiterie de Montaigu (1,40m, avec barrage), avait été remporté par la Mexicaine Maria Michel sur Galvano van de Vlasput, 1’’37 plus rapide en barrage que le Français Quentin Salliot (Beatnik Boistillac) et 2’’13 que la Tchèque Valnetyna Kukova (Oak Grove’s Laith).
Un bilan extrêmement positif
« Cette édition a été très réussie avec énormément de spectateurs, se réjouit Danièle Mars, présidente du concours. Samedi, le Derby de Bretagne nous a offert un très beau spectacle avec un nombre de participants que nous n’avions sans doute jamais eu. Ce dimanche, le Rolex Grand Prix Ville de Dinard nous a également ravis avec un magnifique barrage. Avoir notre concours intégré au Rolex Series, circuit qui ne rassemble que des concours historiques et de grande qualité, est une belle reconnaissance de notre travail. Nous avions quelque peu avancé nos dates en raison des Jeux olympiques mais l’an prochain, nous retrouverons notre date historique sur le dernier week-end de juillet. Rendez-vous du 24 au 27 juillet ! »