VOILE : Course au large (Niji40 – Belle-Ile-en-Mer – Marie-Galante), l’Atlantique à plein tube
Belle-Île-en-Mer et Marie-Galante : entre ces deux cousines insulaires est né un parcours transatlantique qui se fredonne comme le refrain composé et interprété par Laurent Voulzy depuis bientôt 30 ans.
Tout comme il raisonne comme une évidente ritournelle sur les chemins océaniques, au point de donner lieu en 2007 et 2009 à deux éditions d’une course transatlantique disputée en solitaire à bord de Figaro Beneteau 2.
Quinze ans plus tard, la Niji40 repart sur ce tracé rythmé par les alizés dans un format renouvelé, puisque cette transat du printemps 2024 se dispute en équipage de trois en Class40. Avec son parcours de rêve en ouverture de saison, tous les ingrédients sont réunis pour que les marins répondent présents à l’invitation de cette nouvelle course au calendrier des monocoques de 12,19 mètres mêlant évasion, compétition et transmission.
Grande évasion et féroce compétition
C’est le cas d’Erwan Le Draoulec, l’un des tout premiers candidats à cette nouvelle aventure. « Avec mon sponsor, on est ravis de se retrouver au départ de cette transatlantique qui va vers les Antilles. C’est une destination que j’apprécie et qui me réussit car c’est à peu près sur le même parcours que j’ai gagné il y a quelques années la Mini Transat. Et le côté équipage, que j’ai découvert l’année dernière quand j’ai pris en main mon Class40, me plaît beaucoup », indique le jeune skipper d’Everial. Pour parfaire son apprentissage au large, il ne pouvait pas imaginer composer un plus bel équipage, puisque c’est en en compagnie de Corentin Horeau, vainqueur en titre de la Solitaire du Figaro Paprec, et de Thomas Rouxel, barreur et régleur hors pair, que le skipper d’Everial s’aligne au départ de cette nouvelle Niji40.
« J’emmène avec moi des coureurs très complets. J’espère apprendre de leurs expériences sur des supports différents. Ils découvrent tous les deux le Class40, bateau sur lequel j’ai beaucoup navigué, leur regard extérieur fera beaucoup de bien à l’équipage», poursuit celui qui vient de le remettre à l’eau après un long chantier pour l’optimiser en vue de cette première échéance au niveau de compétition garanti. Car si les 13 équipages peuvent compter sur cette promesse de faire un beau voyage entre la Bretagne et l’archipel de Guadeloupe, ils ont aussi la certitude de livrer une féroce bataille.
La concurrence est au rendez-vous comme en témoigne la feuille de match rassemblant 39 marins, où se bousculent “figaristes” et “ministes” émérites, ainsi que de redoutables régatiers. « Il y a vraiment un très bon niveau général. Il n’y a que des très bons partout. Si les conditions sont réunies, ils vont bombarder. Sous spi à trois, cela peut déménager fort à bord de ces Class40 de plus en plus en plus puissants », analyse Gildas Morvan, directeur de course . « La course sera très stratégique en termes de trajectoires avec des choix de route qui dépendent de la position de l’anticyclone des Açores, véritable juge arbitre de cette transat des alizés », estime celui qui a dessiné ce parcours très ouvert entre les deux îles, avec pour seule contrainte de laisser celle de Santa Maria, dans le sud-est des Açores, à tribord.
Parade et carnaval au départ de Belle-Île
Route nord au plus près des Açores ou cuillère par le Sud jusqu’au Cap Vert, cette Niji40 laisse le champ libre à des options marquées à bord de Class40 poussés à fond. « Nos bateaux sont hyper solides. On a tout fait pour que ça se passe bien et les fiabiliser. On n’hésitera pas à mettre du gaz », assure le skipper d’Everial, bien placé pour mesurer le niveau d’un plateau composé à 100% de bateaux “scows” de moins de cinq ans. De quoi garantir aussi une belle homogénéité en termes de performance entre ces 13 bolides reconnaissables à leur étrave aux lignes arrondies, capables d’avaler plus de 415 milles en 24 heures ; et les 3470 milles théoriques du parcours en deux semaines.
Mais avant cette grande traversée à plein tube, place à la fête. Les 13 équipages sont attendus dès le 30 mars au port de Kernevel à Larmor Plage, point de ralliement pour rejoindre l’île du Ponant. Le jeudi 4 avril, c’est en équipage dans le cadre d’une parade que les voiliers affûtés et colorés convergeront vers Le Palais pour se mêler aux festivités d’un week-end bellilois marqué par le carnaval et le départ de cette première Niji40. Un rendez-vous que Laurent Voulzy, parrain fidèle de cet entêtant parcours atlantique, ne raterait pour rien au monde…
Liste équipages niji 40 (au 15 mars 2024) :
1 Groupe SNEF
Skipper : Xavier Macaire / Équipier 1 : Carlos Manera Pascual / Équipier 2 : Pierre Le Boucher
2 Movember Skipper : Bertrand Guillonneau / Équipier 1 : Cédric de Kervenoael / Équipier 2 : Nicolas Boidevezi
3 Influence 2
Skipper : Andrea Fornaro / Équipier 1 : Alessandro Torresani / Équipier 2 : Domenico Capparotti 4 Acrobatica
Skipper : Alberto Riva / Équipier 1 : Jean Marre / Équipier 2 : Benjamin Schwartz 5 La Manche Évidence Nautique
Skipper : Nicolas Jossier / Équipier 1 : Antoine Calliste / Équipier 2 : Benoit Charon 6 E leclerc – Ville la Grand
Skipper : Olivier Magre / Équipier 1 : Jean-Philippe Saliou / Équipier 2 : Damien Fleury 7 Dekuple
Skipper : William Mathelin Moreaux / Équipier 1 : Hugo Picard / Équipier 2 : Davy Beaudart 8 Amarris
Skipper : Gildas Mahé / Équipier 1 : Tom Dolan / Équipier 2 : Pep Costa 9 Everial
Skipper : Erwan Le Draoulec / Équipier 1 : Corentin Horeau / Équipier 2 : Thomas Rouxel 10 Interaction
Skipper : Yannig Livory / Équipier 1 : Erwan Livory / Équipier 2 : Louise Comont 11 Vogue avec un crohn
Skipper : Pierre-Louis Attwell / Équipier 1 : Maxime Bensa / Équipier 2 : Sophie Faguet 12 Captain Alternance
Skipper : Keni Piperol / Équipier 1 : Thomas Jourdren / Équipier 2 : Lomano Takasi 13 Lucente
Skipper : Matteo Sericano / Équipier 1 : Lucas Rosetti / Équipier 2 : Giovanni Licursi