VOILE : Transat Jacques Vabre – Luke BERRY et Antoine JOUBERT, entre confiance et saine appréhension
Demain, le dimanche 29 octobre, à 13h17 au Havre, Luke Berry et Antoine Joubert prendront le départ de la Transat Jacques Vabre à bord de l’Ocean Fifty Le Rire Médecin-Lamotte, face à cinq autres binômes de très haut niveau.
Ayant déjà parcouru 10 000 milles à bord de leur machine, Luke et Antoine abordent cette longue transatlantique vers la Martinique (5 800 milles) avec confiance et une saine appréhension, celle qui évite de prendre des risques inconsidérés et de faire des grosses erreurs. Tout semble possible sur cette course qui s’annonce très ouverte.
La 16e édition de la Transat Jacques Vabre n’est pas encore partie mais elle est déjà satisfaisante pour Luke Berry et Antoine Joubert qui ont passé de beaux moments de convivialité et de partage sur le Village de la course, autour du bassin Paul Vatine au Havre. L’un des événements marquants a été le baptême de leur Ocean Fifty Le Rire Médecin-Lamotte, en présence de la marraine, la navigatrice Sam Davies, et du parrain, l’acteur Gérard Jugnot. Le programme a été bien rempli pour les deux marins qui ont aussi assisté à des briefings de l’organisation, accueilli les partenaires et répondu aux sollicitations des médias.
Un état d’esprit positif
Désormais, il va être temps de prendre la mer. Le duo ne cache pas une forme d’impatience d’attaquer le grand rendez-vous de la saison 2023. Antoine va découvrir la Transat Jacques Vabre. Quant à Luke, il a déjà participé deux fois à l’épreuve en Class40. « J’ai connu le pire (un démâtage la première nuit en 2019) et le meilleur (une 5e place avec Achille Nebout en 2021). J’espère revivre la seconde option, dit-il. Pour Antoine et moi, il s’agit de notre première participation en Ocean Fifty. Nous ressentons forcément une forme d’appréhension qui concerne principalement la casse et les divers aléas que nous pourrons rencontrer. Mais cela est hors de notre contrôle donc ça ne sert à rien de trop s’y attarder. Je retiens surtout que l’expérience commence à payer. Tellement de choses se sont passées depuis l’achat du bateau. Nous avons parcouru 10 000 milles à bord. C’est rassurant d’avoir déjà pas mal navigué dans du vent fort, notamment sur la Fastnet Race (qui s’est soldée par une victoire, NDR). » Autre point positif : Luke et Antoine se font l’un et l’autre totalement confiance, ce qui est indispensable avant d’attaquer un tel défi.
Les marins feront la différence, pas les bateaux À quel scénario météo faut-il s’attendre ? « A priori, nous allons sortir de la Manche et chercher un premier front dans l’ouest de la Bretagne, explique Luke Berry. En arrière de ce front, nous naviguerons pendant une journée au reaching (vent de travers) dans un vent très instable, qui pourrait osciller de 18 à 35 nœuds. C’est un exercice délicat sur ces bateaux. Il faudra sans doute naviguer un peu sous-toilé. Il vaut mieux être un peu frustré dans les molles que de se retrouver surtoilé dans les grains et les rafales. » Concernant les objectifs sportifs, Luke Berry a du mal à se prononcer tant le plateau réuni en Ocean Fifty semble homogène : tout le monde peut espérer jouer le haut du tableau. « Sur le début de la course au près, les trimarans les plus récents auront sûrement un petit avantage sur nous, analyse-t-il. Ensuite, cela ne va pas se jouer sur les performances intrinsèques des bateaux, mais plutôt sur les qualités des marins et leur capacité ou non à bien placer le curseur entre la vitesse et le risque. Nous aurons notre carte à jouer mais on ne va pas s’enflammer. En tout cas, la route s’annonce très ouverte, avec plein d’options possibles. »