AVIRON : Championnats du monde U19, le quatre sans barreur médaillé de bronze
A l’issue des dernières demi-finales ce matin, cinq bateaux tricolores sont entrés en grandes finales mondiales.
Les rameurs du quatre barré masculin, à l’instar de leurs aînés U23 il y a deux semaines à Plovdiv, ont décroché le bronze mondial.
A l’arrivée sur le stade nautique olympique ce matin, on se disait qu’Eole avait enfin décidé de laisser les athlètes tranquilles pour leur grande journée. Mais à peine la musique de lancement des premières finales A avait été lancée, le vent a repris ses droits à Vaires-sur-Marne et s’est mêlé à la fête. De quoi pimenter la compétition et jouer avec les nerfs des athlètes, qui ont tenu bon, et tout donné pour contrer les éléments, avec une belle médaille décrochée par les tricolores dans une discipline qui avait souri aux tricolores il y a à peine deux semaines en Bulgarie. Une médaille à la cohésion et à l’envie La dernière finale A de la matinée pour les tricolores a récompensé les efforts d’Alexandre Jolard, Maxime Eymard, Alan Mitchell et Hector Guimet. L’équipage roumain, qui embarquait deux rameurs médaillés à Brive dans d’autres embarcations, a pris le leadership et creusé l’écart avec les Britanniques, les Français pointant à la troisième position et parvenant à la maintenir, sans toutefois pouvoir résister à une remontée des Allemands dans le dernier 500. Mais le recul des Anglo-Saxons dans le dernier 500 a permis aux tricolores de s’adjuger la troisième place et donc de décrocher le bronze mondial. « On avait le huitième temps au général, commente Alan Mitchell, donc on ne savait pas vraiment à quoi s’attendre. Après les demies- c’était de l’énergie pure, on savait ce qu’on pouvait faire en finale ». Les conditions météo, ils ont su en faire fi. « Il y avait du vent dans les 800 derniers mètres, note Alexandre Jolard, mais en finale on s’en fiche des conditions, on cherche la place, il y a du vent de travers, mais ça n’empêche pas de pousser ». Maxime Eymard a confirmé : « on s’est dit, quitte à tout donner, autant aller jusqu’au bout, l’effort a payé ». Une médaille très appréciée par les rameurs : « elle a le goût de l’or, c’est plein d’années de travail, elles se terminent sur cette année, cette troisième place c’est magique ». Les rameurs n’ont pas manqué de saluer leurs supporters présents sur les bords du bassin, qui les ont encouragés. Une médaille à la maison, ça n’a pas de prix ! La première finale A pour les Français de la matinée fut celle du quatre barré masculin. La course a été dominée largement par le bateau italien qui s’est emparé de l’or. L’Allemagne avait elle aussi affiché ses ambitions et décroche l’argent. Le bronze est finalement revenu à la Turquie, à la lutte avec l’Australie. Pierre Grais, Bartoloméo Vosgien, Thomas Ducept, Giulio Martins-Campina (barreur : Théo Ruggeri) n’avaient pas pris le wagon de tête au début de course, et terminent à la sixième position. Léa Herscovivi et Léontine Fouquet avaient commencé leur matinée par leur demi-finale du deux sans barreur féminin, terminant la course à la deuxième place derrière les Roumaines. Un enchaînement qu’il a fallu gérer, avec une finale qui se courait deux heures plus tard. Les Roumaines se sont également imposées en finale, avec une confortable avance sur les Grecques. Les Françaises, cinquièmes tout au long de la course, n’ont rien pu faire face à leurs concurrentes, ne parvenant pas à réduire l’écart avec les bateaux de tête, elles ont conservé cette position également sur la ligne d’arrivée. Course suivante, la finale A du deux sans barreur masculin. Les Turcs, finalistes l’an passé à Varèse et champions d’Europe, ont survolé la course, suivis des Allemands et des Sud-Africains. Louis Descot-Vigouroux et Victor Martin ont réduit l’écart sur le deuxième 1000, mais pas suffisamment pour revenir dans le trio de tête. Ils ont terminé à la quatrième place de ces championnats du monde. La finale A du quatre sans barreur féminin fut relevée. Sarah Brunel, Victoire Quettier Mounien, Mary Stéphan et Capucine Roussel sont parties dans le wagon de tête, pointant à la troisième place au passage des premiers 500 mètres. Mais l’affrontement entre la Roumanie, la Grande-Bretagne et l’Italie a rebattu les cartes dans la deuxième partie du parcours, et les Françaises ont cédé peu à peu l’avance dont elles disposaient pout terminer à la sixième place mondiale. Finales B
Les Belges ont remporté la finale B du quatre de couple masculin, suivis des Italiens. Simon Warin, Arthur Mockels, Maël Aït Khelifa Mallet et Ywan Faye ont terminé à la troisième place de la course, se classant ainsi au neuvième rang mondial.
La finale B du deux de couple féminin n’a pas tourné à l’avantage de Rose Gallen et Justine Dias. En tête au passage des premiers 500 mètres de course, les deux rameuses ont peu à peu perdu du terrain face à leurs concurrentes et ont passé la ligne d’arrivée en sixième position, soit le douzième rang mondial.
Yannick Schulte, responsable Génération 2024-2028, est revenu sur ces championnats : « On est quand même un peu déçus, car on ne fait qu’une médaille, alors qu’on avait trois bateaux susceptibles d’être médaillés. Quand on place cinq bateaux en finales A et qu’on revient qu’avec une médaille, on a forcément un petit goût amer, car on aurait aimé en avoir plus. Après, il faut savoir s’en contenter. Les deux bateaux que l’on voyait plus en capacité d’être médaillés, c’était les deux sans barreur. Le quatre sans barreur, on le sentait aussi, car il avait bien progressé, il le confirme. Le deux sans barreur féminin, on pouvait légitimement espérer un peu mieux, le deux sans masculin, il n’est pas loin d’être à sa place, mais on aurait aimé un peu plus. Le quatre sans barreur féminin tente sa course, elles souffrent à la fin mais elles ont tenté.
Le quatre barré masculin a fait sa course en repêchage de manière assez forte, aujourd’hui c’était plus dur. On est dans notre effectif de finalistes, cinq bateaux c’est un bon résultat, ça fait dix-sept athlètes finalistes, c’est dans nos bons standards. On aurait fait une médaille sur les deux sans barreur, ça aurait été le rêve. On a une médaille, comme l’an dernier chez les hommes, l’an passé c’était chez les femmes dans le même bateau. Ce qui est frustrant, c’est que certaines médailles étaient faisables, on avait trois cartouches franches, on ne les fait pas ». Du point de vue des nations présentes, Yannick Schulte note certaines évolutions : « La densité est réelle, permanente, mais elle est fluctuante. Les Britanniques font un retour en force, à égalité avec les Italiens. Les Allemands sont quatrièmes, ça doit faire de nombreuses années qu’ils n’ont pas été aussi mal classés, pourtant ils font beaucoup de médailles ».
Sébastien Vieilledent partage le même bilan : « On était venus là pour gagner deux à trois médailles pour marquer le coup, c’est dans notre niveau du moment chez les U19. On avait les bateaux pour le faire, deux bateaux qui avaient montré des choses intéressantes tout au long de la saison, même s’il faut se méfier des championnats d’Europe qui sont à prendre avec des pincettes en termes de densité et de niveau. On revient avec une seule médaille, on ne peut pas dire qu’on soit satisfait. On se retrouve dans un week-end où l’exercice le plus compliqué à faire, on le réussit, avec une très belle finale, intense, bien gérée, au combat. On peut retirer de façon positive que sept bateaux étaient engagés, cinq entrent en finales, le ratio est intéressant notamment par rapport au résultat de ces dernières années. Dans la construction d’un collectif pour le futur, dans la densité du niveau qu’on arrive à construire, c’est une réelle réussite ».