VOILE : Une Solo Guy COTTEN riche d’enseignements pour les skippers Macif
Ce vendredi après-midi, entre 14h09 et 15h19, Charlotte Yven et Loïs Berrehar en ont fini avec la Solo Guy Cotten.
Ils se classent respectivement 4e et 21e au terme de la Grande Course au programme, après deux premières journées sur des parcours côtiers et construits autour de Concarneau. Avec un résultat qui dépasse ses espérances, la satisfaction est à la hauteur de sa performance, pour la Skipper Macif 2023 qui décroche « son premier top cinq en solo en Figaro » ; et continue de monter progressivement en puissance dans les premières lignes des classements du Championnat de France Élite Course au Large.
Charlotte Yven, à son arrivée sur le ponton de Concarneau, vendredi :
« Finir quatrième sur la Grande Course, c’est quand même chouette ! Et je suis super contente aussi de la manière avec laquelle cela s’est déroulé. Je n’ai pas eu un début de course incroyable, j’ai mal tricoté dans les Glénan, et tenté une petite option qui n’a pas forcément payé, mais j‘ai fait un bon coup en baie d’Audierne en passant dessous la flotte, et j’étais assez contente de l’avoir fait. Après j’avais la bonne vitesse et j’ai fait plutôt de bons placements. J’ai ainsi pu grappiller des places tout au long de la course. Terminer 4e juste avant La Solitaire me montre que c’est possible et qu’il ne faut pas avoir peur de se fixer des objectifs plus ambitieux. Mais je ne perds pas de vue que ce sera quand même un tout autre exercice. Sur 48 heures, c’est presque un sprint, et là, je n’ai pas beaucoup dormi. Dans un mois, avec trois étapes de suite beaucoup plus longues, il ne faudra pas oublier, ni de manger, ni de dormir. Mais sur ce parcours, je me suis sentie à l’aise sur l’eau, cela fait très plaisir, et j’ai vraiment hâte maintenant d’être sur La Solitaire ! »
L’histoire n’est en revanche pas la même pour son partenaire de filière, qui termine loin de là où le plaçaient ses légitimes prétentions sur cette boucle de 380 milles dans des conditions de vents et de mer engagées. Malchanceux, ce dernier, qui pointait pourtant deuxième au classement général avant le départ de ce parcours offshore, a en effet connu une mésaventure, lui coûtant environ une heure et demie sur le paquet de tête. Au contact des premiers, il s’est vu rétrograder en queue de flotte après s’être libéré d’un casier de pêche qui lui a fait vivre « une galère sans nom. » La suite n’a pas offert à Loïs l’opportunité de regagner le terrain perdu dans cette bataille face aux leaders. S’il ne cache pas sa déception, il relativise, confiant de toujours avoir les bonnes cartes en main pour compter parmi les valeurs sûres du circuit.
Loïs Berrehar, à son arrivée sur le ponton de Concarneau, vendredi :
« J’étais plutôt pas mal sur la première partie. On est monté au Nord de l’île de Sein, on est allé chercher la bouée des Pierres Vertes ; et peu de temps après le bateau a perdu de la vitesse d’un coup. Je me suis pris une sorte de grosse bouée de casier. J’ai vite fait une marche arrière pour me dégager, mais cela ne s’est pas du tout passé comme je l’espérais. Cela a fait des nœuds dans la quille, le bateau n’était plus manœuvrable. J’ai été obligé d’affaler les voiles. Il y avait beaucoup de vent et de mer, et je n’ai pas pu plonger, ce n’était vraiment pas raisonnable. J’ai donc dû faire des 360° pour me dégager. Cette galère sans nom a duré un peu plus d’une heure et demie. Je suis reparti bon dernier. Je ne voyais plus personne, mais je me suis dit qu’il fallait que je finisse ma course. J’ai réussi à garder le mental et à doubler – en mode crampons- piolet – quelques bateaux. Mais l’étape n’était pas assez longue pour revenir sur les premiers qui allaient aussi très vite ! C’est très décevant, mais je me dis que la loi des probabilités fait que je ne devrais pas revivre ce genre de péripétie sur La Solitaire. Il y a des aléas, la course au large garde une part d’aventure. L’important, c’est qu’il n’y ait pas de bobo sur le bateau et le bonhomme à un mois de la Solitaire. Cette Solo Guy Cotten, c’est aussi de bons résultats pour nos deux bateaux et d’ailleurs, bravo à Charlotte ! Cela reste de bon augure pour la suite. »