AVIRON : Championnat d’Europe U19, les résultats français
Cinq bateaux tricolores étaient alignés en finales A européennes ce dimanche à Brive-la-Gaillarde. Quatre ont décroché des médailles, dont une du plus beau des métaux !
Il faisait gris aujourd’hui sur Brive-la-Gaillarde, mais peu importe ! Le lac du Causse corrézien était tel un miroir pour les demi-finales et finales, au programme de cette deuxième journée de championnat d’Europe U19. Et rien n’aurait, de toute façon, pu gâcher la joie des rameuses et rameurs tricolores qui ont foulé les podiums européens.
Léa Herscovici et Léontine Fouquet avaient survolé Cazaubon en deux sans barreur féminin (JW2-) … elles ont survolé Brive-la-Gaillarde ! Parties en tête, à aucun moment elles n’ont laissé planer le moindre doute sur leurs intentions : décrocher l’or européen. Au fur et à mesure, elles ont augmenté l’écart qui les séparait de leurs poursuivantes immédiates pour finir avec une avance de plus de cinq secondes sur la ligne d’arrivée, laissant l’argent aux Italiennes. « On savait qu’on était faibles dans le premier 500, donc on est parties fort, devant, pour gérer notre course. Les Italiennes étaient là, elles se sont accrochées, ça nous a donné du rythme, au coup par coup. On est de bons diesels, comme dit notre coach ». Les deux rameuses attendent maintenant les échéances suivantes, avec Vaires-sur-Marne en ligne de mire.
Victor Martin et Louis Descot-Vigouroux étaient un peu stressés au départ de leur finale du deux sans barreur masculin (JM2-). Si les Turcs étaient intouchables, ils savaient que les Italiens allaient venir les titiller. Mais les deux rameurs étaient n’avait qu’une chose en tête : hors de question qu’ils passent… et ils ne sont pas passés. « On est partis dans le tas, on savait qu’on était forts dans le 1000 du milieu. On est montés petit à petit et on a imposé notre train aux autres ». Les deux rameurs ont pu savourer l’argent au podium, laissant le bronze aux ultra-alpins. « La suite, on ne sait pas encore si ça sera en deux sans, en quatre sans, en huit, mais on veut aller aux mondiaux, c’est sûr ».
Dès le début de la finale A du quatre sans barreur féminin (JW4-), un trio de tête s’est rapidement détaché : la Grèce, l’Italie et la France. Après 500 mètres de course, la squadra azzurra a pris les commandes et s’est envolée en tête. Mary Stephan, Victoire Quettier-Mounien, Capucine Roussel et Sarah Brunel ont alors entamé une lutte sans merci pour conserver la deuxième position, et elles y sont parvenues, empochant ainsi l’argent européen. « C’était compliqué de rester dedans avec le faux départ, mais on n’était plus que cinq bateaux et on s’est dit qu’on avait une carte à jouer. On a saisi l’occasion et pris notre revanche sur les courses précédentes. Maintenant, on veut aller le plus loin possible en restant ensemble ».
Dans cette finale A du quatre barré féminin (JW4+), tout se sera décidé dans les derniers 500 mètres de la course. Emmie Bry, Célia Bry, Lola Goessens, Alix Leduc et leur barreur Théo Ruggeri sont partis très fort, collant au bateau italien parti en tête, avant de céder leur avance au bateau roumain. S’en est suivie une lutte avec le bateau tchèque pour conserver la troisième place, et ce fut chose faite sur la ligne d’arrivée, les Françaises décrochant le bronze européen. « On a fait un gros premier 1000, commentent les rameuses, il y avait de grosses écuries face à nous. C’était chaud entre nous et les Tchèques, dans le dernier 500, on a débranché le cerveau et on y est allé, et ça a marché ». L’équipage, composé lors de la première régate de sélection, rêve déjà des mondiaux et du bassin olympique de Vaires-sur-Marne.
Dernière finale A de ce championnat d’Europe U19, comme le veut la tradition, celle du bateau roi : le huit masculin. Axel Rampon, Flavien Alcazar, Pierre Labrunye, Gabriel Bobillier, Jules Bel-Mouchard, Hector Guimet, Maxime Eymard, Alexandre Jolard, barrés par Amandine Schaffner sont bien partis dans la course. Les Bleuets pointaient à la deuxième place à mi-parcours. Mais c’était sans compter sur la détermination des Roumains qui ont entamé une belle remontée et dérobant l’argent aux Français, l’or revenant à la République tchèque et le bronze à l’Italie.
Cinq autres équipages français prenaient le même jour le départ des finales B. A noter les septièmes places au général de Rose Gallen en skiff féminin (JW1x) et des deux quatre de couple hommes et dames (JM4x et JW4x). Le skiff masculin (JM1x) d’Alan Mitchell et le double de couple homme (JM2x) ont eux pris la dixième place de ce championnat d’Europe.
Yannick Schulte, responsable du programme Génération 2024-2028, revient sur ce championnat : « Sur les cinq bateaux en finales A, quatre sont médaillés, et le huit est quatrième. Cela nous donne des pistes de travail. On revient avec un titre, deux médailles d’argent et une de bronze. Dans la perspective du championnat du monde, on sait qu’il vaut mieux gagner ou faire deuxième ici, car la concurrence augmente, ne serait-ce qu’en ajoutant les Allemands. On a un deux sans féminin qui fait une belle démonstration, un deux sans masculin qui fait deuxième derrière les Turcs, quatrièmes aux mondiaux l’an dernier. On a trois bateaux qui passent à la trappe hier, et trois vainqueurs en finales B aujourd’hui. Ca aurait été plus satisfaisant pour nous et surtout pour les jeunes qu’ils passent en finales, surtout pour le quatre de couple masculin ; deux bateaux qui les battent en repêchage hier sont médaillés aujourd’hui et sur nos travaux, ils avaient fait de bonnes choses. Mais c’est la réalité des courses. On sait que le quatre de couple est toujours très dense.
On a maintenant ce temps de réflexion avec l’encadrement pour savoir quelles vont être les meilleures pistes pour la deuxième régate de sélection, par rapport à ce qu’on a vu là et avoir des bateaux plus forts au championnat du monde ».