OMNISPORTS : Marie-Amelie Lefur et Nelia Barbosa, les femmes sont peu représentées dans le parasport
Que se passe-t-il dans le handisport pour que les femmes y soient si peu présentent ? Pourquoi il y a si peu de femmes dans le para sport ?
Est-ce seulement dans le haut-niveau ? Ce manque existe-il aussi en amateur ? Les moyens sont-ils mis pour accompagner les femmes à la performance ? Autant de questions auxquelles Marie-Amelie Lefur, présidente du CPSF, triple championne paralympique, et Nelia Barbosa, médaillée d’argent aux Jeux paralympiques de Tokyo en para-canoë, répondent au micro de Mejdaline Mhiri, pour ce premier podcast de la Saison 2 Les Sportives.
Femme et Parasport, la double peine
Aujourd’hui, au-delà des chiffres de la représentativité des femmes en équipe de France paralympique, il n’existe pas de données sur la pratique sportive des personnes en situation de handicap. Comme le souligne Marie-Amelie Lefur : « On ne caractérise pas le fait de prendre une licence lorsqu’on est en situation de handicap. Les sportifs et sportives qui pratiquent en situation ordinaire en situation de handicap, du moment qu’ils ne font pas de compétition, on ne peut pas les identifier. » C’est un des enjeux du CPSF de sensibiliser et former les clubs ordinaires à accueillir les personnes en situation de handicap. Nelia Barbosa regrette justement le manque de capacité des clubs en Ile-de-France : « J’aurais aimé partager mon expérience avec des personnes. Mais l’aménagement territorial n’est pas adapté. »
Ce n’est pourtant pas « si compliqué » d’accueillir les personnes en situation de handicap dans un club en témoigne Marie-Amelie Lefur : « A Blois, le club m’a ouvert les bras. Ils m’ont dit « on va te trouver une place quelle que soit ta situation on va s’adapter à toi ». J’étais la première athlète en situation de handicap de mon club. Dès l’instant qu’on met du bon sens, ça se met en place. »
Au-delà de l’accueil des personnes en situation de handicap dans les clubs, qui est primordial, le CPSF souhaite élargir son champ d’action et la question des freins qui liées à la pratique qui sont dominantes. Les freins qui existent à la pratique des femmes en règle générale sont à ajouter aux femmes en situation de handicap, « l’autocensure du sport en situation du handicap est même majoré chez les jeunes filles » selon Marie Amelie Lefur. Il existe aussi une « sur protection » liée à l’environnement et l’écosystème de proximité de l’athlète qui n’encourage pas au sport pour les personnes en situation de handicap.