VELO : Alejandro PONS et Ismael LABRADOR, fondateurs d’une start-up révolutionnaire
Retrouvez l’interview ci-dessous.
Pouvez-vous vous présenter et évoquer votre parcours ?
Alejandro Pons (à droite) est ingénieur industriel de formation. Durant ses études, il créé une marketplace pour le troc de produits et de services, Truequear.com, qui a atteint plus de 30.000 utilisateurs actifs. Il approfondit ensuite le secteur des marketplace jusqu’en 2014, date à laquelle il rejoint l’incubateur de startups Demium, où il rencontre Ismaël Labrador.
Ismael Labrador (à gauche) est journaliste de formation. Il travaille sur des projets en ligne depuis 2002. En 2011, il arrête le journalisme pour fonder une société de conseil en stratégies de marketing digital et stratégies de commerce en ligne pour les PME et les startups. En 2014, il rejoint l’incubateur de startups Demium, où il rencontre Alejandro Pons.
En quoi votre rencontre a-t-elle été déterminante?
Nous nous sommes rencontrés fin 2014 au sein de l’incubateur Demium à Valence. Nous y analysions les tendances du marché et les idées de business qui commençaient à monter en puissance sur le marché américain. Nous avons alors réalisé deux choses : d’une part, la seconde main allait devenir un secteur en pleine croissance et leader dans peu de temps. D’autre part, nous avons constaté que la plupart des marketplace et des sites internet d’annonces d’occasion entre particuliers étaient très inefficaces et peu fiables lorsqu’il s’agissait de gérer des transactions de grande valeur, en particulier des vélos. C’est ainsi qu’est née Tuvalum.
D’où vous est venu cet intérêt pour le vélo d’occasion que vous partagez tous les deux et pourquoi avoir créé Tuvalum?
Nous avons créé Tuvalum car nous ne trouvions aucun moyen d’acheter et de vendre un vélo d’occasion en ligne en toute sécurité. En tant qu’acheteur, vous ne pouviez pas savoir s’il s’agissait d’un vélo volé et ne connaissiez pas non plus l’état réel du produit. En tant que vendeur, il n’était pas non plus très prudent de laisser un inconnu essayer votre vélo. Vous pouviez également rencontrer des difficultés pour vous mettre d’accord sur le paiement, l’expédition et la collecte du vélo. Nous avons remarqué qu’aux États-Unis, des start-up avaient trouvé des solutions pour pallier ces frictions dans la vente et l’achat de voitures, en numérisant toutes les opérations associées à ce type de transaction. C’est ainsi que nous avons décidé au départ de transposer ce système à la vente et à l’achat de vélos.
Quelles sont les valeurs auxquelles vous êtes attaché et que vous avez souhaité transmettre à Tuvalum?
La transparence et la confiance sont les valeurs clés de Tuvalum. L’achat et la vente de produits d’occasion révèlent souvent un marché très opaque. Aussi, dès l’origine, nous nous sommes engagés à vérifier l’état des vélos. En effet, nous ne vendons pas seulement des vélos, nous vendons aussi de la confiance. Celui qui achète chez Tuvalum acquiert un vélo d’occasion qui coûte 2 000, 3 000 ou 4 000 euros. Il ne l’a pas vu et ne connaît pas son historique d’utilisation. L’acheteur a confiance dans le fait que des experts Tuvalum aient contrôlé le vélo, vérifié son numéro de série afin d’éviter la vente de vélos volés et qu’il sera livré dans 3 à 5 jours à son domicile avec toutes les garanties.
Pouvez-vous nous expliquer le concept de Tuvalum aujourd’hui? A qui s’adresse son offre?
Notre concept est simple : nous sommes en train de créer une nouvelle catégorie sur le marché, celle des vélos reconditionnés. Notre objectif est que tout cycliste en Europe puisse acheter un vélo en ligne sans se soucier de savoir s’il est neuf ou d’occasion, et le recevoir chez lui avec toutes les garanties.
En quoi Tuvalum est-elle innovante et comment se distingue-t-elle sur le marché ?
Nous avons été pionniers en 2015 en étant les premiers à examiner et à certifier les vélos dans le cadre de transactions entre particuliers. Alors que toutes les marketplace se limitaient à être une vitrine d’annonces, nous avons axé notre modèle sur la gestion de toutes les opérations associées à la transaction : collecte du vélo au domicile du vendeur, vérification/mise au point et envoi au domicile de l’acheteur. Aujourd’hui, nous sommes un Recommerce, c’est-à-dire que c’est nous qui achetons les vélos aux vendeurs et nous le faisons dans le cadre d’un processus 100 % en ligne où le vendeur n’a pas besoin de se déplacer de son domicile. Les vélos que nous achetons sont reconditionnés et ajustés à tel point que nos mécaniciens s’assurent qu’ils répondent aux mêmes exigences techniques que celles imposées par l’Union européenne pour les vélos neufs. C’est pourquoi l’achat d’un vélo reconditionné chez Tuvalum est plus avantageux que l’achat d’un vélo neuf, car vous êtes assuré d’une économie de 30 à 70 %. En outre, vous le recevez avec une garantie commerciale de 12 mois mais également avec notre garantie exclusive de rachat de 18 mois, par laquelle nous vous rachetons le vélo à tout moment durant les 18 mois suivant sa livraison afin que vous puissiez l’échanger contre un autre vélo de notre catalogue.
Comment Tuvalum s’est-elle développée ? Quels sont les facteurs clés de succès de votre management ?
L’un des facteurs les plus importants est sans aucun doute d’avoir su gagner la confiance de nos clients. Nous y sommes parvenus grâce à notre équipe. Nous donnons des conseils personnalisés à tous les acheteurs qui nous le demandent. Cela nous différencie des autres grands opérateurs en ligne, pour lesquels le site internet est une barrière impersonnelle. Dans notre cas, nous avons transféré sur notre site internet les mêmes processus d’attention personnelle que ceux dont vous bénéficiez lorsque vous entrez dans un magasin physique. Nous sommes le magasin de vélos en ligne le mieux noté d’Europe sur Google Reviews.
Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées ? Comment les avez-vous surmontées ?
Nous avons rencontré de nombreuses difficultés. Il est important de souligner que nous n’avons pas de groupe entrepreneurial derrière nous avec un solide soutien financier. Nous avons créé cette entreprise entre deux partenaires qui se sont rencontrés un jour, ont mis leurs économies en commun et ont commencé à créer un site internet pour acheter et vendre des vélos. Nous nous sommes développés pratiquement avec les ressources générées par l’entreprise elle-même jusqu’à ce que, petit à petit, des business angels et des petits groupes d’investissement se joignent à notre aventure. En 2022, nous avons clôturé une levée de fonds en série A de 3 millions d’euros qui nous permettra de consolider notre modèle en Europe.
Comment envisagez-vous l’avenir pour Tuvalum? Quelles sont vos prochaines étapes ?
Notre objectif est de transformer l’industrie du vélo et de consolider notre position en tant que référence européenne dans la catégorie des vélos reconditionnés. Pour y parvenir, nous cherchons à nous développer sur différents marchés, dont le marché français, qui est pour nous essentiel du fait de sa forte passion pour le cyclisme dans tous les secteurs : route, montagne, gravel, triathlon, vélos électriques…
À propos de Tuvalum
Tuvalum est la startup qui transforme la façon dont les vélos sont vendus en ligne. Il s’agit du premier e-commerce sur le marché européen des vélos reconditionnés. Sur son site internet, il propose une large gamme de modèles certifiés par les meilleurs mécaniciens et accompagnés d’une garantie d’un an.
tuvalum.fr