JUMPING : Karim LAGHOUAG et Punch de l’Esques, la belle fin d’une belle histoire
Après une première soirée à guichets fermés particulièrement réussie jeudi.
Le spectacle est devenu sportif vendredi avec l’entrée en lice des cavaliers « cinq étoiles », notamment pour l’épreuve préparatoire à la Coupe du monde de samedi, le Prix FFE GENERALI (écrasante victoire de l’Allemand Daniel Deusser) et le Devoucoux Indoor Derby qui n’a pas failli à la tradition côté émotions et ambiance et qui s’est terminé comme tout le monde en rêvait, par une ultime victoire de Punch de l’Esques pour sa dernière apparition sur une piste de compétition ! Le scénario parfait.
Une sortie par la grande porte pour Punch de l’Esques avec une quatrième et dernière victoire dans le Devoucoux Indoor Derby de Bordeaux.
Hommage à un grand cheval
Le Devoucoux Indoor Derby ne déçoit jamais. Comme depuis le début de cette édition du cinquantième anniversaire, la salle était archicomble ce vendredi pour encourager les dix-huit complétistes venus en découdre sur ce très long parcours de plus d’un kilomètre jalonné de dix-neuf obstacles et vingt-six efforts répartis sur l’arène principale et la piste d’échauffement. Ce public n’attendait à vrai dire qu’une seule chose : la quatrième victoire de Punch de l’Esques qui devait tirer sa révérence ce soir, à un âge de 20 ans qu’il ne fait surtout pas. Et cela a marché : « Oui, il nous a vraiment montré qu’il est impossible de croire qu’il ait cet âge, lançait un Karim Laghouag débordant de bonheur.
Quand on a commencé à songer à le mettre à la retraite l’année dernière, je le montais tous les jours et je me disais que c’était impossible qu’il ait 19 ans. Il était encore le Punch de toujours et aujourd’hui, on l’arrête au sommet de son art. Il a mieux réussi sa sortie que Zidane… mais peut-être que je vais faire une Zidane et revenir en fait (rires). Faire ce parcours avec lui est d’une simplicité, Punch est dans ma tête : je regarde à gauche, il va à gauche, je serre les fesses parce que j’ai peur de faire tomber l’obstacle et il saute un mètre au-dessus, c’est une belle histoire » ! Une romance partagée avec un public acquis à sa cause : « j’ai le sentiment que les gens ici se sont approprié le cheval. On voit son portrait partout, il y a un obstacle en son hommage sur le parcours, on ne voit cela nulle part. Et maintenant, nous allons célébrer ses adieux à la compétition sans pleurer car il n’y a rien de mélancolique ici. Il part à la retraite et va vivre encore de beaux jours en se promenant avec moi, avec mon fils et surtout avec ma femme. Il part en vacances et on se verra tous les jours ». Les belles histoires sportives dans ce sport, ce sont avant tout de belles histoires d’amour entre un homme et son cheval.
Bingo Ste Hermelle est naturellement très rapide », nous dit Daniel Deusser…. Effectivement, l’étalon Selle français a remporté le Prix FFE Generali avec 2 secondes et six dixièmes d’avance. ©Artistes Associés
Daniel Deusser et Bingo Ste Hermelle, la rapidité tranquille.
Plus tôt dans la soirée, l’Allemand Daniel Deusser commençait bien son week-end par une victoire dans le Prix FFE Generali. Avant de la commenter, Deusser a surtout tenu à raconter d’abord sa joie de retrouver Bordeaux : « Revenir ici, c’est un grand bonheur. Bordeaux, c’est vraiment, vraiment, vraiment un très beau concours ! J’ai l’impression qu’il y a encore plus de monde ici que lors des dernières années réunies. Dès vendredi midi, les tribunes étaient pleines, les travées du salon sont pleines, il y a vraiment une belle ambiance ici ». Une atmosphère qui a visiblement inspiré le n°9 mondial qui remportait ce Prix FFE GENERALI, épreuve à 1,50 m, avec plus de deux secondes et demie d’avance sur le Néerlandais Jur Vrieling : « Je suis très heureux de commencer ce concours par cette victoire. Mon cheval Bingo Ste Hermelle est naturellement très rapide. Je dois dire que j’ai réussi à trouver les bonnes clés de ce parcours. Presque trois secondes d’avance, bien sûr, c’est une bonne marge, mais quand on part en quatrième position, on ne peut jamais être sûr de rien, il peut toujours y avoir quelqu’un capable de mieux faire. Heureusement, personne n’y est parvenu et du coup, cela me met en confiance pour la suite du week-end ». La suite, ce sera surtout samedi l’étape de la Longines FEI Jumping World Cup™ où Daniel Deusser, déjà qualifié pour la finale d’Omaha en avril, n’aura qu’à se concentrer sur une victoire qu’il a déjà décrochée ici à Bordeaux en 2019 avec le même cheval qu’il sortira samedi : « je vais monter Tobago Z dans la Coupe du monde. Aujourd’hui (vendredi), il a fait un petit parcours sur l’épreuve à 1,40 m histoire de voir à quoi ressemble la piste. La semaine dernière, il s’est très bien comporté et j’espère bien me retrouver au barrage et là, on verra bien ce qu’il va se passer ». Samedi va sans doute s’écrire un autre beau chapitre de la saga de cette relation unique entre un homme et un animal dans le mythique Grand Prix Longines FEI Jumping World Cup™ de Bordeaux que tout le monde attend (20H30) avec en perspective une belle bataille de Titans avec quasiment tous les vainqueurs de cette Coupe du monde 2022-2023.
Premier vainqueur « 5* » de l’édition du cinquantenaire, l’Irlandais Richard Howley a dominé avec Mancini Ltd le Français Julien Gonin en selle sur Estrella de la Batia dans le Prix Beam (1,40 m au chronomètre) © R&B Presse / Adèle Renauldon
INFORMATIONS PRATIQUES Réservations : www.jumping-bordeaux.com