VOILE : Défi Cap Optimist – Six femmes à l’assaut du Pacifique pour soutenir les enfants malades du cancer
Plus de 3500 km déjà parcourus à la seule force des bras nuit et jour.
Le défi était annoncé comme grandiose et engagé avec leur départ le 04 janvier de Lima au Pérou. Déjà un mois que les 6 waterwomen au grand coeur rament 24h/24 dans des conditions très changeantes, parfois hostiles au profit de l’association HOPE TEAM EAST.
Avec quatre relais d’une heure par rameuse, le collectif avance à une vitesse bien au-dessus pour l’instant des prévisions, en moyenne 120 km réalisés par 24 heures (contre 100 km/24h sur les dernières expéditions). Un rythme incroyable, porté par l’énergie, la force physique et mentale de ces athlètes de haut niveau. Le Pacifique se connaît très changeant. Cet océan a offert aux rameuses 10 premiers jours exceptionnels avec des houles favorables, un vent 3/4 arrière mais ne les ralentissant pas et surtout un océan plat et où elles ont pu aller très très vite. Puis, changement drastique de conditions sur les 15 jours suivants avec des houles contraires, du vent, de la forte pluie. Les relais de nuit se sont vus très complexes, voir délicats à certains moments. L’équipage était mis à rude épreuve pour aider du mieux possible les changements de relais et offrir au défi les conditions de sécurité optimales.
La route est encore longue et les waterwomen restent humble face à cet océan, ce terrain de jeu qui peut changer à tout moment.
L’arrivée à Moorea déjà en tête
Alors que l’expédition se rapproche de la barre des 4000 km, mi-distance symbolique du défi mondial, l’effervescence commence à monter sur les terres polynésiennes pour accueillir les six-reines du Pacifique. A bord du bateau, l’équipage et les waterwomen se projettent déjà sur ce moment qui sera magique et émouvant. Les retrouvailles des familles, maris, enfants, parents après trois mois de séparation… L’accueil traditionnel, fleuri et souriant porté par la culture polynésienne, les surprises des enfants de l’école de Teavaro de Moorea, la participation de jeunes enfants et femmes en cours de traitement de cancer sur des pirogues et vaa…
L’équipe en France travaille avec les acteurs locaux pour que cette arrivée soit une fête inoubliable, un moment de grâce pour les défis sportifs réalisés ce jour-ci (l’association AMAZON Pacifics réalisera un défi sportif le jour de l’arrivée avec des femmes en cours de traitement de cancer, d’autres associations du cancer pédiatrique préparent également leur défi), et plus globalement un événement qui porte les valeurs de l’optimisme, de la bienveillance et l’importance de pratiquer du sport pour sa santé.
Des corps fatigués mais un mental optimal et une équipe soudée
30 jours de rame, l’équivalent de 120h de rame par rameuse et plus de 115 000 tours de bras en 24h… Les courbatures se font sentir au bout de ce premier mois. Pour les plus aguerries, comme Stéphanie Geyer Barneix, 47 ans et avec l’expérience de plusieurs expéditions sportives de longue durée, le corps semble se souvenir : « J’ai quelques courbatures mais j’ai l’impression que mon corps se souvient des autres traversées ! »
Le manque de sommeil commence à peser avec des rythmes très différents selon les rameuses : entre 4 et 15h de sommeil par jour. Stéphanie précise « J’ai un organisme qui a besoin de beaucoup dormir donc les sommeils de 3h30 entre les relais, c’est très compliqué pour moi ! »
A l’inverse, Emmanuelle Bescheron, nouvelle dans ces aventures de défis sportifs, dort peu et prend le temps hors relai pour s’étirer, échanger avec le reste de l’équipe et se restaurer. Elles rêvent de salades de fruits frais et d’une glace pour Margot Calvet, d’un plateau de fromage ou de lasagnes pour Marie Goyeneche alors qu’il ne reste plus aucun produit frais depuis une semaine. La force de ces femmes est le mental au top. Lors de coups durs, l’équipe se recentre sur l’objectif à la fois sportif et solidaire, se rappeler pourquoi on rame. L’entraide à bord est primordiale et l’ambiance est au beau fixe, notamment autour des repas conviviaux.
Emmanuelle Bescheron précise : « Les émotions aussi font des up & down. Il faut apprendre à les gérer et à communiquer. La vie à bord est différente de la vie sur Terre. Les petits détails insignifiants dans une vie normale peuvent prendre des proportions plus grandes à bord. »
L’expédition sportive CAP OPTIMIST au service de la lutte contre le cancer
Samedi 4 février, un mois pile après le départ du Pérou, et journée mondiale contre le cancer, l’expédition solidaire prend encore plus de sens. Ramer pour lever des fonds pour les programmes d’accompagnement par le sport et le défis sportifs de jeunes en cours de traitement de cancer, ramer pour montrer à chacun, quelque soit son océan à traverser, qu’il faut croire en ses rêves et que rien n’est impossible, ramer pour leur apporter de la force et du courage.
Stéphanie Geyer Barneix, présidente de l’association HOPE TEAM EAST et une des waterwomen ayant combattu 4 cancers depuis 2004 rappelle « Il n’y a pas un relais où je ne pense pas aux Optimists (adultes malades accompagnés par l’association) et aux Supers Optimists (enfants et ados)…Ceux qui sont en traitement à l’hôpital. Je leur envoie l’énergie de cet océan. La perte de Karine (une des Optimist suivie depuis 3 ans par l’association), ces jours-ci, me rappelle combien cette maladie est injuste et peut être rapidement fatale. Donc je profite de tous les moments … »