VOILE : C’est parti pour Holcim-PRB sur une course de légende !
Ces derniers jours, c’est une foule impressionnante qui a déferlé sur le village de The Ocean Race situé au cœur de la ville d’Alicante.
Et aujourd’hui, il était même quasiment impossible de se faufiler dans les allées de l’Ocean Live Park tant les Espagnols se pressaient sur le quai pour saluer les équipages en partance pour le tour du monde. Les marins ont été portés par cette énergie exceptionnelle jusqu’au moment de larguer les amarres. Le Team Holcim-PRB mené par Kevin Escoffier a profité jusqu’au bout de ces dernières minutes à terre avec ses proches, l’équipe technique et en connexion avec ce public chaleureux conscient que ces femmes et ces hommes s’apprêtent à relever un défi unique et extrêmement difficile. L’émotion était forte au moment des dernières accolades pour tous les marins embarqués sur Holcim-PRB. car ce dimanche sonne comme le coup d’envoi d’un des challenges sportif, humain et technologique les plus extrêmes au monde : un tour de la planète à bord d’un IMOCA pour six mois en équipage et avec escale.
C’est à 16h05 précises que le bateau vert et bleu s’est élancé au reaching sous GV haute et J2 aux côtés des quatre IMOCA qui seront ses adversaires pendant ces 32 000 milles de course. Les 15 nœuds de vent présents sur le plan d’eau au coup de canon ne reflètent en rien les premières heures que vont vivre Kevin et ses équipiers à bord d’Holcim-PRB. Cette première étape longue de 1 900 milles va mener la flotte vers le Cap vert dans des conditions météo variées. Mais la première grosse difficulté pourrait se jouer très vite en mer d’Alboran (entre l’Espagne et le nord de l’Afrique), à l’approche du détroit de Gibraltar où les marins s’attendent à devoir gérer du vent fort pouvant atteindre 50 nœuds en rafale. Le choix de route sera donc déterminant pour espérer rejoindre en tête l’océan Atlantique.
“La sortie de la Méditerranée sera assez délicate, avec l’arrivée d’un front dès dimanche. Dans cette zone, il y a également beaucoup de courant et de trafic maritime, ce sera particulièrement sport pour l’équipage. Outre le vent, nous prenons aussi beaucoup en considération l’état de la mer. En Méditerranée, à cause du vent, la houle devrait être courte, ce qui ne permet pas de faire voler le bateau de façon stable et de tenir des vitesses très élevées. A l’inverse en Atlantique, la houle sera plus longue, donc les bateaux seront moins perturbés et devraient aller plus vite” explique Fabien Delahaye, équipier remplaçant et chargé de la performance.
Sur le ponton, on lisait déjà la concentration sur le visage de Kevin Escoffier qui a constitué autour de lui un groupe solide et engagé vers la performance. “ C’est une course magique, historique, c’est la plus grande course au large en équipage. Quand je vois les marins que j’ai la chance d’avoir réussi à regrouper autour de moi et la performance du bateau, je pense qu’on peut viser la victoire ! En tout cas, nous allons tout faire pour. Cette première étape ne va pas être simple à gérer mais nous sommes prêts. L’équipe à terre a fait un travail exceptionnel. Nous partons confiants avec un bateau fin prêt ” a expliqué le skipper avant de partir. Il sait que sur cette entame de course, il va aussi falloir gérer le bateau, positionner le curseur au bon endroit, entre sécurité et performance, pour accrocher le groupe de tête. La mise en bouche s’annonce salée et la bataille pour gagner Gibraltar va être intense. Abby Ehler, équipière en course pour sa 4e édition de The Ocean Race sait ce qui attend l’équipage “Lors de cette première étape, les tensions sont fortes, les médias sont partout, et la tentation est de faire d’emblée son maximum pour aller le plus vite possible et rester en tête. Mais, croyez-en mon expérience, dans ces moments-là il ne faut pas se laisser emporter par la compétition mais plutôt naviguer intelligemment, comme on sait très bien le faire, en faisant des manœuvres propres et en restant concentrés. C’est la clef de la réussite. »
Après un beau départ, Kevin et son équipe se sont vite installés en tête de la course au large d’Alicante. “ Le départ est toujours tendu, c’était assez sportif. Nous avons eu des choix de voiles difficiles et c’était assez humide. Mais le spectacle a été à la hauteur pour tous les spectateurs ! ” racontait le skipper d’Holcim-PRB quelques minutes après le coup d’envoi. Partir dans le groupe de tête est forcément satisfaisant tant pour les marins embarqués que pour l’équipe à terre. Mais The Ocean Race est une course qui se gagne sur la longueur. Il faudra être endurant autour du monde pour espérer soulever le trophée à Gênes en juillet prochain.
Les conditions météo attendues pour les jours à venir permettent de prévoir une arrivée de la flotte au Cap Vert dans la nuit de vendredi à samedi prochain.