BASKET BALL : Yann GALUT : « Je souhaite faire de Bourges la capitale française du sport féminin »
À un mois des États généraux du sport au féminin qui se tiendront à Bourges, rencontre avec le maire Yann Galut, à l’initiative de cet événement, qui souhaite que la Ville devienne « la capitale du rassemblement des acteurs et des actrices du sport au féminin ».
En janvier 2022, la ville de Bourges a lancé sa première semaine du sport au féminin. Terre de basketball, terre de sport, on se souviendra également que Bourges avait accueilli les premiers états généraux du sport au féminin en équipe au Palais d’Huron en 2013.
Une continuité politique
Portée par une politique égalitaire sur tous les sujets, la Ville de Bourges, représentée par son maire Yann Galut, évoque avec fierté l’organisation de ces États généraux du sport au féminin 2023 : « Bourges est une terre de sport au féminin, notamment autour de notre club-phare, les Tangos Bourges Basket, qui a été multiple champion de France et d’Europe. C’est la fierté de la Ville de Bourges. C’est aussi la volonté de notre nouvelle équipe municipale de mettre l’égalité hommes-femmes en avant dans toutes les politiques de la ville. Le sport étant une politique principale, avec la culture, il nous a paru intéressant d’organiser et de renouveler la semaine Sport et Femmes, initiée en 2022, pour lui donner plus d’ampleur en 2023. Ainsi s’ajoute un événement plus scientifique, plus revendicatif, les États généraux du sport au féminin. »
Concernant les attentes, le Maire est catégorique : « Je souhaite que la pratique des petites filles et des femmes augmente dans la ville. Mais aussi il est important de sensibiliser les clubs, les ligues, les comités sur la prise en compte dans la pratique féminine dans leur vie d’association. Par exemple, à Bourges, nous avons fusionné les clubs de football. J’ai demandé à la nouvelle direction du club foot 18 d’avoir une attention particulière pour les filles. Les sections féminines ne doivent pas être les dernières roues du carrosse. »
Des attentes au niveau du territoire en premier échelon, mais aussi au niveau national, avec une vision sur le long terme pour que Bourges devienne le lieu de rassemblement des acteurs et des actrices du sport au féminin. « Nous pourrions être la capitale du sport au féminin en France, précise-t-il. J’aimerais que tous les deux ans, l’ensemble des acteurs et actrices du sport au féminin se réunissent à Bourges pour travailler ces revendications. » À cet effet, un livre blanc est prévu à l’issue de l’événement.
Des thématiques portées par les sportives elles-mêmes
Plus de 30 intervenant·e·s sont annoncé·e·s sur des tendances qui ont marqué ces dernières décennies. On notera entre autres les questions de la transidentité, de la maternité ou des équipements sportifs. « On constate qu’il y a une accélération des sujets liés au sport au féminin dans l’espace médiatique ces dernières années, explique Yann Galut. Il y a certaines questions qui n’étaient même pas dans la sphère publique il y a dix ans. Sur la maternité par exemple, ou encore les tenues vestimentaires. Il existe des revendications pour que les tenues soient plus adaptées à la pratique des athlètes. Il faut donc réfléchir avec les sportives à la manière dont on voit le corps des femmes dans l’espace public. »
Portées par le débat public, les thématiques abordées lors des États généraux du sport au féminin sont surtout une émanation des principales intéressées, les sportives elles-mêmes. « C’était important pour nous que les sportives se sentent concernées. Il y sera aussi de la pratique sportive au niveau national, la question du genre, mais aussi la place dans l’espace public. On s’est rendu compte que dans les city stades de Bourges, comme dans d’autres villes d’ailleurs, alors que la municipalité y alloue des centaines de milliers d’euros, 95 % du temps ce sont les garçons qui les utilisent. Ça interpelle, forcément. Il est donc nécessaire de faire appel à des spécialistes pour travailler ces questions-là et mieux les maitriser. »
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« C’était une conviction de ma part, d’inviter des acteurs et actrices du sport au féminin européen, pour compléter et ouvrir notre vision française »
Une ouverture sur l’Europe
Sur trois jours de rassemblement, le maire a fortement été impliqué dans la réflexion du programme, jusqu’à réaliser une ouverture internationale : « J’ai aussi insisté pour qu’il y ait une vision européenne, afin de savoir comment les autres pays gèrent le sport au féminin : leurs avancées, leurs blocages, si ce sont des thématiques qu’ils abordent. C’était une conviction de ma part, d’inviter des acteurs et actrices du sport au féminin européen, pour compléter et ouvrir notre vision française. »
Des avancées, le sport au féminin en connait, en matière de salaires, de prime, de droit du travail, de visibilité, de participation à des manifestations internationales. Pourtant, selon Yann Galut, il y a eu des progrès mais il n’y a toujours pas d’égalité dans le sport. « Il y a quand même encore beaucoup à faire dans pas mal de thématiques. Par exemple, je vais insister sur quelques choses de très important aussi, c’est la question de la médiatisation. Il y a une dominante du sport masculin dans les médias. C’est encore trop flagrant. On est très loin de l’égalité quand on compare avec le sport masculin. Il faut s’appuyer sur la prise de conscience et être revendicateur, comme le sont certaines structures Colosse aux pieds d’argile, Les Sportives, la Fondation Alice Milliat ; la Ville de Bourges veut accompagner et renforcer cette dynamique. »
Lien inscription : https://portail.ville-bourges.fr/etat_generaux_sport_feminin/index
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