VOILE : Mikaël MERGUI et Centrakor, cela n’est que le début de l’histoire !
La Route du Rhum-destination Guadeloupe s’arrête mais cela n’est que le début de l’histoire !
Alors qu’il se bagarrait depuis lundi dernier pour reprendre la mer sur cette Route du Rhum – Destination Guadeloupe, le skipper hyérois du Class40 Centrakor, s’est vu contraint d’arrêter son aventure vendredi 18 novembre.
Les différentes avaries auront eu raison de Mikaël Mergui. Pourtant sa combativité et sa pugnacité ont bluffé tout le monde. Son partenaire et sponsor Centrakor en premier : « Le sentiment qui prédomine chez Centrakor et ce, parmi toutes les équipes, c’est la fierté et l’admiration pour la force de caractère, la persévérance et la ténacité dont a fait preuve Mikaël » confie Nathalie Grand-Clément, directrice générale de Centrakor.
Pour Mikaël, les sentiments sont mêlés : « Quand j’ai rallumé mon téléphone et que je suis tombé sur ce titre ‘Mikaël Mergui abandonne’ … Cela m’a attristé car abandonner c’est renoncer, délaisser. Or j’ai tout essayé, tout tenté, je suis si déçu… J’ai tout donné pour repartir, mon électronique a fait plusieurs black-out (4 fois en 1heure), je n’avais plus de vent, plus de compas, et le pilote décrochait… La situation n’était pas viable pour une traversée de plus, la cadène (le point d’attache sur le pont de cette voile d’avant) de J2 s’est arraché… J’ai dû livrer une énorme bataille pour récupérer ma voile dans l’eau, alors que j’étais vent arrière en direction des cailloux… La mer était encore très forte, avec des grains à 30 nœuds… J’ai voulu passer sur Tourmentin, pour continuer d’avancer et passer le cap qui était à 7 miles devant moi… Mais le pilote a fait une nouvelle fois un décroché, et je me suis retrouvé avec le bateau couché, avec le matériel et les ballasts remplis du mauvais côté, et moi à l’avant à m’agripper… Je ne voulais pas prendre plus de risque pour moi et le bateau, je me suis dit que ce n’était pas sérieux de continuer ainsi… Revenir au port une nouvelle fois, à terre, c’était une décision difficile à accepter…après tant d’investissements. Quand je suis arrivé au port, deux vestes jaunes m’attendaient. : Aurélien Ducroz, que j’avais assisté la veille pour son ravito en gasoil, et Jonathan son préparateur m’avaient suivi à l’AIS, et avaient fait demi-tour sur la route alors qu’ils étaient en direction de l’aéroport… Ça m’a fait chaud au cœur ! »
Dans ce moment difficile, le marin a su apprécier les différents retours… « J’ai reçu un soutien incroyable de mes proches, ma famille, les élèves qui me suivent, des magasins de tous mes partenaires, mais aussi des coureurs (en course ou à terre
comme moi) … J’ai beaucoup de chance d’avoir un partenaire comme Centrakor qui ne m’a mis aucune pression et qui, au contraire, m’a encouragé et compris quand il a fallu prendre la décision, je leur en suis vraiment reconnaissant » continue-t-il.
« Il nous a tant fait vibrer, pleurer, rire et nous émouvoir ! Nous avons partagé cette aventure humaine incroyable, nous étions loin de nous douter que cette histoire serait aussi riche en émotions et en valeurs humaines » poursuit Nathalie Grand-Clément. Et de conclure : « Quand on a rencontré Mikaël et qu’on lui a demandé d’expliquer son métier, il avait répondu qu’il ‘écrivait des histoires’. J’étais loin d’imaginer qu’on allait être embarqué dans une si belle histoire commune, que l’on a commencé à raconter ensemble et qui j’espère, ne fait que commencer… »
La suite au prochain chapitre…