VOILE : Jean MARRE, premier bateau Série à Horta
Jean Marre, premier bateau Série à Horta : « Un petit soulagement à l’arrivée ».
S’il a constamment évolué aux avant-postes lors de la première étape de la 9e Les Sables – Les Açores – Les Sables, confirmant ainsi son bon début de saison, Jean Marre s’est toutefois fait quelques frayeurs dans les derniers milles avant l’arrivée en raison de conditions météo pour le moins aléatoires au cœur de l’archipel portugais. S’il est parvenu à prendre l’avantage sur le petit groupe dans lequel il évoluait au nord de Sao Jorge, il a, en effet, vu Julie Simon revenir comme une balle par le nord dans les dernières heures de course. Finalement, le skipper de Sport dans ma Ville – Time for the Planet est, malgré tout, parvenu à s’imposer ce 30 juillet, aux environs de 1 heure (heure de Paris), avec une avance de 30 petites minutes sur sa dauphine. Un écart infime au terme de dix jours et onze heures de course qui lui permet cependant de signer sa première victoire après trois années sur le circuit, même si tout reste à faire dans la deuxième manche.
Quelle fin de course ! On imagine que jusqu’au bout, compte-tenu de la pétole, vous avez douté ?
« J’avoue qu’il y a eu un petit soulagement à l’arrivée. Je ne m’attendais pas à ce que les 40 derniers milles soient aussi compliqués. J’ai été l’un des premiers à arriver dans l’archipel il y a deux jours, avec un peu d’avance sur le gros du peloton mais le vent a littéralement déserté le terrain et ça n’a fait que revenir, revenir et revenir. Toute la flotte s’est resserrée. Heureusement, ce matin (vendredi, ndlr), j’ai réussi à m’échapper en prenant une petite risée car j’ai bien bossé. J’ai fait tout pour rester devant et je n’ai pas dormi ou presque. Je suis passé par tous les états sur le plan émotionnel alors que j’étais assez serein en entrant dans les îles. Le coach avait dit qu’en arrivant aux Açores l’épreuve n’était pas finie, qu’il y avait une autre course dans la course. Je ne m’y attendais pas à ce point mais je m’en sors bien, tant mieux. Je suis bien content d’être arrivé. »
Dès le départ, vous avez évolué dans le groupe de tête. Laisser échapper la première place dans les vingt derniers milles aurait été dur…
« Ça aurait compliqué à encaisser. J’ai commis quelques erreurs mais j’ai, effectivement, toujours été plutôt devant. Ça m’aurait donc fait un peu mal de finir par me faire doubler, mais si ça avait été le cas, je n’aurais pas eu d’autres choix que de l’accepter, tout en sachant qu’en course au large, ça fait aussi partie du truc. »
Cette saison, vous avez déjà signé trois podiums sur la Pornichet Select, la Mini en Mai et le Trophée Marie-Agnès Péron. C’est toutefois votre première victoire en Mini. Que ressentez-vous ?
« Mon début saison a été surprenant et ce qui se passe aujourd’hui est toujours aussi surprenant. Je viens surtout pour le plaisir. Le fait de voyager comme ça, d’arriver dans les îles, c’est incroyable. Pour moi, c’est toujours un étonnement d’enfant, surtout après dix ou douze jours de mer. C’est pour vivre ce genre de chose et ce type de moments que je fais du bateau. Le résultat, c’est juste le travail qui paie mais j’avoue que c’est cool. »
Il y a deux ans, vous aviez déjà participé à l’épreuve mais avec le Covid-19, c’est votre première fois aux Açores. Est-ce conforme à ce à quoi vous vous attendiez ?
« Cette Les Sables – Les Açores – Les Sables est une course mythique. Beaucoup disent que c’est leur meilleur souvenir en Mini, plus encore que la Mini Transat. J’avais vraiment envie de la faire en allant jusqu’à Horta. On a traversé plein de systèmes : des dorsales, des fronts… On a fait un passage de cap Finisterre dont je me souviendrai toute ma vie, dans 25 nœuds, sous le soleil avec des nuages gris… il y a vraiment eu des images magnifiques mais aussi de belles figures de style, avec des départs à l’abattée incroyables. On a vécu plein de trucs différents et intenses. J’ai fait plein d’erreurs et j’ai donc encore appris plein de choses. »
Votre écart avec Julie Simon, qui termine 2e de ce premier acte, est de seulement 30 minutes et 06 secondes. Cela promet de la belle bagarre lors du match retour !
« C’est clair et c’est avec Julie, encore elle ! Depuis le début de la saison, on est souvent proches à l’arrivée. Donc c’est cool, ça va faire du match entre Faial et la Vendée, et j’espère que ce sera bien bourrin. J’attends ça avec impatience ! »