VOILE : Bilan de la 15ème Monaco Classic Week 2021
La Monaco Classic Week est un voyage dans le temps, dans l’histoire d’un yachting qui conjuguait à Monaco sport, performance avec Art de Vivre, associant dans cette même logique voiliers de tradition, motor-yachts d’époque et canots automobiles anciens, à l’avènement de l’aviation et des hydro-planeurs.
C’est dans cet esprit si particulier, toujours aussi séduisant, que l’événement orchestré par le Yacht Club de Monaco renoue avec bonheur en combinant harmonieusement régates, mise en valeur de l’authenticité des voiliers à travers le Prix de la Restauration, savoir bien vivre la mer au travers du Concours des Chefs, respect de l’étiquette avec le Concours d’Elégance, et l’extraordinaire voyage dans le passé reconstitué à l’occasion de l’exposition intitulée « Meetings de canots automobiles à l’époque d’Albert Ier – La Collection du Yacht Club de Monaco restaurée ».
En clôture de cette semaine, la grande parade finale, menée par le SS Delphine (1921), a réuni en un seul sillage l’ensemble de participants, depuis le Musée Océanographique jusqu’à la plage du Larvotto, témoignage ardent d’un patrimoine maritime plus vivant que jamais, dans toute sa somptueuse diversité. L’occasion de célébrer le centième anniversaire de ce yacht à vapeur, le dernier encore en activité, reconnaissable à son étrave inversée et à la finesse de ses lignes (78,50 m de long pour 10,83 m de large) et équipé de trois chaudières qui font tourner deux moteurs à quadruple expansion de 1500 chevaux et qui est resté dans sa configuration originale.
Le style, autant que la performance
Après la tonique journée éminemment sportive de vendredi entre Monaco et Vintimille (Cala del Forte), place samedi à ce qui fait l’âme du yachting, cette passion des hommes pour leur machine et la manière de les animer à terre comme sur mer. Le Concours d’Elégance mettait une nouvelle fois à contribution la Princesse Beatriz de Orléans-Borbon et son très élitiste jury, appelés à juger le style, la classe et l’harmonie des équipages et de leur bateau. Voiliers, canots et motor-yachts ont ainsi défilé devant la jetée Luciana où trônait le jury, leurs équipages faisant assaut d’imagination pour harmoniser tenue, gestuelle, avec le standing de leur embarcation. Saluts, hourras, coups de canons voire chants et force coups de l’indispensable canotier interpellaient dans la meilleure des humeurs le jury. Au-delà de la performance pure, le Trophée Monaco Classic Week.
Un plateau trié sur le volé
Dans le circuit méditerranéen des rassemblements de Yachting de tradition, la Monaco Classic Week a pour particularité de rassembler un plateau très exclusif de yachts classiques à voile et à moteur, sélectionnés et invités par le Yacht Club de Monaco. Pour le plus grand plaisir des armateurs, ravis de se retrouver et de partager leur passion, c’est un format plus intimiste qui a été privilégié où seuls les voiliers construits avant 1950 avec un mât en bois ont pu jeter l’ancre dans la YCM Marina.
Ils étaient ainsi une trentaine réunie dont une majorité de Fife, parmi lesquels les trois 15 M JI. L’occasion pour Moët Hennessy de rendre hommage au prestigieux chantier écossais en lançant officiellement un Whisky Glenmorangie Tuiga 25 ans d’âge. Dans leur sillage, une dizaine de motor-yachts d’époque et une trentaine de canots automobiles anciens dont 10 Riva, tous rivalisant de finesse et d’élégance. 7 autres canots, dont trois signés de l’Américain Chris Craft, leur ont disputé l’hégémonie de l’art pur en matière de lignes.
A Mariella (Fife 1938) le Trophée Monaco Classic Week 2021
Le Prix « La Belle Restauration » permet de récompenser la qualité de restauration dont font l’objet ces unités souvent plus que centenaires. A l’occasion de cette 15e édition, le Jury, présidé par Sir Robin Knox-Johnston et composé de spécialistes de l’histoire du yachting, a inspecté l’intégralité des bateaux. La notation tenait compte du respect des plans d’origine, des matériaux utilisés pour la construction des bateaux et le savoir-faire de ceux qui les ont remis en état. L’histoire individuelle des bateaux et de leurs armateurs, faite de passion et d’engagement, entre aussi en ligne de compte. Au-delà de la performance pure, le Trophée Monaco Classic Week récompense ainsi tous les critères évalués en termes de restauration et d’élégance, auquel s’ajoute un coup de cœur pour l’esprit qui a présidé à la vie, au maintien et à la rénovation du bateau.
C’est Mariella à Carlo Falcone le yawl bermudien signé Fife qui remporte les suffrages du jury. Il succède ainsi à la goélette aurique Puritan (1930) et se voit remettre le Trophée Monaco Classic Week 2021. Iran pour les canots automobiles anciens, Blue Bird pour les motor-yachts et Olympian (Gardner 1913) sont primés pour la qualité de leur restauration. Côté élégance, le jury a récompensé le canot Iran (Stempler Corsier Port- 1948), le motor-yacht Istros et le voilier Viola (Fife 1908).
Trois manches pour les Dinghy 12’
Dans un flux de Sud-Ouest, le Comité de course des Dinghy 12’ a pu lancer 3 manches, sur un parcours de type banane très prisé des compétiteurs.
« Des conditions qui favorisaient les marins légers » explique le Lorientais Christophe Le Bruchec. « Les Italiens sont décidément très forts » poursuit-il, confirmant le classement final, dominé par Aldo Samele-Acquaviva, devant ses compatriotes Alessandro Pedone et Federico Pelopais.
Le concours des chefs remporté par Eileen 1938
10 bateaux, voiliers de tradition et motor-yachts avaient cette année délégué leurs chefs de cuisine pour participer au « Concours des Chefs », présidé par le triplement étoilé et élu meilleur chef au monde 2020, Mauro Colagreco (Mirazur). C’est sur la thématique « Terre et Mer » que les participants, sous la houlette de Simon Ganache, Chef Exécutif des banquets du Yacht Club de Monaco, étaient attendus pour cette édition. Au menu : une entrée avec des produits tels que du bœuf Wagyu et du Crabe Royal et, un plat à base de Morue Charbonnière, carabineros et poulpe. Pour parfumer et rehausser leurs assiettes, les concurrents devaient associer à leurs mets du whisky 10 ans d’âge The Original de la Maison Glenmorangie.
C’est Thibault Barbafieri, « cook » à bord du côtre bermudien Eileen 1938 (Anker) qui s’est le mieux accommodé des impératifs culinaires imposés.
Il devance Ricco Dubignon, qui officie à bord du motor-yacht Le Kir Royal, et Conor Demprey de Blue Bird 1938.
Succès de l’exposition exceptionnelle d’oeuvres de la collection du YCM