VOILE : Saint Hilaire-Sardinha Cup, verdict des options mardi matin
Après 24 heures de course, la flotte de la deuxième étape de la Sardinha Cup s’est scindée en trois groupes, avec avantage pour l’instant aux partisans de la route la plus au nord, Quéguiner-Innoveo (Tanguy Le Turquais/Corentin Douguet) et Cybèle Vacances-Team Play to B (Pep Costa/Will Harris).
Mais rien n’est joué pour autant avant le passage des Scilly, prévu mardi après-midi.
Le point course du jour : Avantage à terre
Si le gros de la flotte a choisi juste après le départ de la Saint Hilaire-Sardinha Cup, dimanche à 17h12, de mettre le cap vers le large pour contourner par l’ouest un anticyclone attendu ce lundi sur la pointe de la Bretagne, ils sont quatre à avoir « optionné » à terre, avec pour l’instant un avantage aux audacieux : Tanguy Le Turquais et Corentin Douguet mènent en effet les débats au moment de parer la cardinale Ouest-Occidentale de Sein, suivis à un mille par le tandem constitué du jeune Espagnol Pep Costa et du Britannique Will Harris. Entre ces deux duos et les dix-sept partis dans l’ouest, un autre Anglais, David Paul, associé à Damien Clarec (G-Alok), et les jeunes du Team Vendée Formation, Charlotte Yven et Pierre Daniellot, ont misé sur un placement intermédiaire.
LA CARTOGRAPHIE
Cliquez ici pour accéder à la carto en ligne
Qui aura raison au passage des Scilly mardi après-midi ? « On approche du verdict, répond le directeur de course Guillaume Rottée. On pensait que le groupe du nord allait être plus ralenti cet après-midi, visiblement, ça avance encore bien, tandis que l’écart en latéral avec le gros de la flotte s’est resserré, puisque ceux de l’ouest recollent peu à peu vers la route directe. Le positionnement de Team Vendée Formation est intéressant, sur les routages cet après-midi, ce sont eux qui s’en sortent le mieux, mais c’est vraiment à prendre avec des pincettes, le résultat des courses sera pour demain matin. Et a priori, ils se tiendront tous en une heure/une heure et demie au passage des Scilly, donc rien ne sera joué. »
La story du jour : Les préparateurs entre carto et logistique
On n’a vu qu’eux entre les deux étapes sur le ponton de Port la Vie, où étaient amarrés les 21 Figaro Beneteau 3 inscrits sur la Sardinha Cup : les préparateurs font depuis des années partie du paysage de la course au large, copains ou rencontres d’un jour dans les années 80, devenus peu à peu des professionnels à part entière. Leur rôle ? « Entre deux étapes, on va d’abord réceptionner le bateau, le ranger et le nettoyer, ce qui permet de le contrôler aussi, on entame ensuite la discussion avec les skippers pour savoir ce qu’ils ont trouvé comme défauts ou usures, on établit une job-list et on y remédie », explique l’un des plus expérimentés à ce poste, Goulven Le Clech, qui officie depuis dix ans pour le Team Bretagne CMB.
Quelques Figaro Beneteau 3 plus loin, Alexandre Nicodème, en pleine discussion avec ses confrères, manie l’humour – « On essaie de faire croire aux skippers qu’on est important, on bouge les bouts, on revisse des vis et ensuite, on envoie la facture ! » -, avant de retrouver son sérieux pour expliquer en quoi a consisté son occupation principale entre vendredi et dimanche sur Devenir, le bateau de Violette Dorange : « On avait des petits soucis d’usure des bouts, donc je les ai changés, ce qui nécessite, ensuite, de refaire toutes les marques des skippers dessus, parce qu’ils ont leur petites habitudes de réglages. »
Dimanche matin, jour de départ, tous étaient de corvée plongée, avec en moyenne une demi-heure par bateau dans les eaux de Port la Vie pour « caréner ». Quésaco ? « Le carénage, c’est l’étape un peu obligatoire, pendant laquelle on vient checker une dernière fois l’intégrité de la coque, mais aussi de la quille, des safrans et des foils, on vient aussi nettoyer le surplus de graisse », répond Loïc Bailleux, préparateur de Primeo Energie-Amarris (Achille Nebout/Ambrogio Beccaria).
Pas l’exercice favori des préparateurs, qui préfèrent nettement quand, une fois les 21 Figaro Beneteau 3 partis en mer, ils se retrouvent pour se détendre autour d’un verre. Et que font-ils jusqu’à vendredi, terme de la longue seconde étape de 775 milles ? « On suit bien sûr les bateaux sur la carto. On en profite aussi pour s’occuper de la logistique de la suite de la saison, commander des pièces auprès des fournisseurs », répond Julien Hereu, préparateur pour l’équipe Macif, et resté en Vendée, d’autant qu’il a de la famille pas loin.
Axel Levesque, qui officie depuis trois ans auprès de Xavier Macaire, est quant à lui rentré chez lui, aux Sables d’Olonne, en espérant que ce dernier, associé à Morgan Lagravière sur Team SNEF, revienne en fin de semaine avec un nouveau succès d’étape à la clé. « Quand son skipper gagne, on se dit qu’on a un peu participé à la victoire, ça fait toujours plaisir », explique celui qui confie : « Un jour, j’espère que je pourrai aussi naviguer en course, car le plus frustrant dans ce métier, c’est de larguer les amarres et de rester sur le ponton, mais pour l’instant, mon objectif est avant tout que Xavier fasse une bonne saison. »
Le marcheur du jour : Jean Marc Guiziou, 59 ans
Chaque jour, le portrait et les conseils de randonnée d’un marcheur participant à l’opération « Le bateau des marcheurs » avec l’application Kiplin.
Jean-Marc Guiziou est largement en tête du classement individuel, puisque ce chef d’entreprise sablais spécialisé dans le développement de projets immobiliers marche… de 40 à 50 km par jour ! « J’ai reçu une invitation de la CCI de Vendée pour participer au sein d’une équipe portant les couleurs de son label « L’essentiel vient du cœur ». Ça m’a tout de suite plu, parce que naturellement, je marche environ une heure et demie par jour pour combattre le diabète dont je souffre depuis 2016. Avec l’Association française des Diabétiques de Vendée, nous avons d’ailleurs monté le Vendée Diabète Tour, qui consiste à faire un marathon par jour à travers la Vendée pendant huit jours, avec des étapes dans les écoles et les communes pour sensibiliser les enfants et la population aux conséquences du diabète. Nous avons dû le repousser deux fois à cause du Covid, la Sardinha Cup est un bon moyen de continuer à m’entraîner, je la prends aussi comme un défi personnel. Les gens me demandent comment je fais pour marcher autant, mais c’est parce que je suis en pré-retraite ! ». Hasard du destin, Jean-Marc, s’il réside en Vendée, est originaire de L’Aber Wrac’h, sur la côte Nord du Finistère, comme l’un des participants à la course, Gaston Morvan (Bretagne CMB Espoir) ! Ses conseils de marche ? « J’aime bien partir de la Chaume pour aller jusqu’au golf de Bourgenay, demain, je vais faire le même tour en remontant ensuite jusqu’au bout de la plage de Paracou. »