VOILE : Vendée Globe 2020, arrivée de Clément Giraud, skipper de l’IMOCA Compagnie du Lit / Jiliti
Clément Giraud, skipper de l’IMOCA Compagnie du Lit / Jiliti devrait franchir la ligne d’arrivée du Vendée Globe ce mardi dans la matinée.
Entrée possible dans le chenal jusqu’à 10h cause météo et marée descendante donc soit il réussit à prendre ce créneau, soit ensuite chenal à partir de 16h45.
ETA bien sûr évolutive en fonction des conditions rencontrées par Clément sur ces derniers milles.
Ce matin en vacation, il revenait sur cette fin de parcours monstrueuse en termes de conditions.
« Je viens probablement de vivre les deux jours les plus intenses de ce Vendée Globe. C’est un carnage. Sur les fichiers, il y avait 5-6 mètres de houle, mais en réalité il y avait bien 7-8 mètres.
J’ai réussi à faire du Nord dans des conditions difficiles, j’étais pris dans un certain angle et je ne pouvais pas en sortir car il était imposé par la houle. J’ai été chercher une route optimale pour passer le DST et j’ai réussi à passer à 5 milles. J’ai été très chanceux. Je pense que hier soir c’était mon plus beau cadeau du Vendée Globe, la houle s’est un peu alignée et ça m’a permis de passer, sinon j’aurais dû empanner dans 35 nœuds de vent avec 7 mètres de houle. Je n’avais pas le choix. La porte est en train de se refermer pour moi car le front passe et derrière il n’y a plus trop d’air jusqu’à ce que le prochain front arrive. J’ai essayé de réduire hier, mais le bateau, le pilote, même moins, on n’y comprenait plus rien. J’ai essayé de remettre du charbon et c’était une très belle journée en termes de milles parcourus. Il a fallu que je connaisse le Sud pour oser faire ça avec mon bateau. Je sais maintenant qu’il peut supporter un certain nombre d’heures comme ça. Il est vraiment génial !! Je ne le remercierai jamais assez.
La bêtise aurait été de vouloir être trop conservateur. J’ai choisi mon option il y a deux jours en allant me coller au front. Soit je choisissais l’option sécurité qui me faisait perdre 20 heures ou celle ci. Je me suis dit que dans tous les cas la houle serait là, seul le vent changeant. J’ai toujours dit que la sécurité était d’aller vite.
Je suis fier d’avoir tenu, j’ai encore grandi. Deux jours avant l’arrivée, j’ai pu encore apprendre des choses sur mon bateau. Je suis content d’avoir joué la carte de la course, celle du régatier. Aujourd’hui je vais vous révéler mon objectif caché que j’ai depuis le début. C’était de boucler le tour sous la barre des 100 jours et c’est encore possible. Je vais tout donner ! »
Clément Giraud / Compagnie du Lit – Jiliti