MONTAGNE : YAMBI, l’ascension du Mont-Blanc, symbole d’espoir d’un avenir meilleur
Cet été, 5 jeunes réfugiés tenteront l’ascension du Mont-Blanc accompagnés des Champions du monde de freeride Marion Haerty et Léo Slemett, de guides de haute-montagne et avec l’aide de Christine Janin, 1ère française à avoir gravi l’Everest.
« Par une nuit glaciale d’un mois de juillet à 4000 mètres d’altitude, au refuge du Goûter, les regards sont hagards, tendus et les cœurs serrés. Cinq réfugiés, Grace, Qambar, Abdul, Jomah-Khan et Sikou ainsi que leurs cinq amis français, sont sur le point de débuter l’ascension du plus haut sommet d’Europe Occidentale : le Mont-Blanc. »
Et si le sport et la montagne étaient une clé d’intégration pour cette jeunesse et l’espoir d’un avenir meilleur ? C’est le pari de l’association YAMBI !
Dès le mois d’avril, c’est un challenge pas banal qui verra le jour en pays de Savoie. Grace, Qambar, Abdul, Jomah-Khan et Sikou, venant du Mali, d’Afghanistan et d’Ukraine, débuteront une préparation intense et s’entraineront à la randonnée et à l’alpinisme dans le but d’effectuer ensemble l’ascension du Mont-Blanc le 23 juillet prochain.
Ils seront accompagnés de guides professionnels de haute-montagne, des ambassadeurs Marion Haerty (triple championne du monde en titre de snowboard freeride) et Léo Slemett (champion du monde de ski freeride). Tous les aideront physiquement et mentalement dans leur préparation et seront présents à leurs côtés tout au long de l’ascension. Quant à Christine Janin, première française à avoir gravi l’Everest, Docteur et alpiniste, elle aidera le groupe dans sa préparation pour le Jour-J.
Le sport comme outil de résilience. Le sport pour déconstruire les préjugés et la peur de la différence. Le sport pour regagner confiance et estime de soi…
Cette expédition en montagne, qui sera notamment la première de ce genre, sera avant tout, une aventure humaine. Une aventure pleine d’espoir, pleine de vie et où chacun pourra mettre de côté ses traumatismes et profiter de la magie de l’instant présent.
En France, seul 12% des personnes réfugiées disposent d’un lien social avec un citoyen français.
En Haute-Savoie, ces réfugiés, qui viennent principalement d’Afghanistan, du Soudan, d’Érythrée, du Kosovo, du Mali ou encore d’Albanie, peuvent souffrir de dépression et d’anxiété, liés à leurs traumatismes vécus mais aussi en raison d’un grand isolement social. En moyenne, les demandeurs d’asile doivent attendre entre 1,5 et 2 ans pour obtenir le statut de réfugié, s’ils l’obtiennent ; et durant l’attente, ne peuvent pas travailler et ne reçoivent pas de cours de français, ce qui ne favorise pas leur insertion dans la société.
Née d’un mouvement citoyen Haut-Savoyard, l’association YAMBI s’est donnée pour mission de nouer des liens entre personnes réfugiées et population locale par le biais de sorties en montagne, persuadée que la pratique commune des sports de montagne constitue un excellent terrain d’échanges et de rencontres pouvant les aider à retrouver confiance en eux et en leur capacité́ à s’intégrer.
« Quand je marche en montagne je n’ai plus de souci, je m’évade. Les soucis, je les laisse en ville. » Sikou, jeune réfugié malien de 23 ans
YAMBI (« je t’accueille », « je te prends dans mes bras ») a été créé par l’Annécienne Clélia Compas, spécialisée sur les questions migratoires. Ayant grandi aux côtés d’une nounou qui a dû quitter le Burundi durant le génocide qui sévit dans les années 90, Clélia a toujours vu cela comme l’une de ses plus grandes chances, une chance qui lui a apporté une ouverture sur le monde et ses réalités dès son plus jeune âge.
Un documentaire collaboratif ainsi qu’une exposition photos verront le jour à l’issue de l’ascension. Un travail réalisé par des artistes locaux et réfugiés.
YAMBI Asso | Réfugiés au sommet du Mont Blanc !
Une campagne de crowdfunding est en ligne pour soutenir le projet (+ d’infos)