VOILE : Vendée Globe 2020, au suivant !
J+84 : Du large du Brésil au golfe de Gascogne
À retenir :
- Armel Tripon attendu demain matin aux Sables d’Olonne
- Conditions de navigation musclées en approche du finish
- Des arrivées tout le mois de février
Petite pause dominicale avant une nouvelle salve d’arrivées à partir de demain, lundi 1er février. Les marins sont impatients de retrouver la terre ferme. A commencer par Armel Tripon qui a décidé de mettre un terme à son stand by devant la péninsule ibérique et de faire route vers le finish. Le skipper de L’Occitane en Provence a fait son entrée dans le golfe de Gascogne et risque de braver les conditions tempétueuses qui y sévissent pour franchir la ligne demain matin. Ses dernières 24 heures de mer seront peut-être les plus dures de son tour du monde !
Vers des arrivées mouvementées
Comme le dirait une célèbre chanteuse canadienne : « je ne vous oublie pas ». On ne vous oublie pas, donc, les quinze solitaires encore en course !
Si ce dimanche 31 janvier marque une pause dans la cascade d’arrivées qui a déversé son flot de liesse dans le port vendéen pendant 4 jours, les festivités reprennent dès demain, lundi, avec le retour d’Armel Tripon. Ce final s’annonce houleux au large des Sables d’Olonne. Des rafales à 55 nœuds et des creux de 5 mètres vont cueillir le bateau noir et jaune pour un passage de ligne tonitruant… théoriquement entre 7 et 9 heures du matin.
C’est l’hiver en Atlantique Nord. Le train des dépressions est bien en marche. Rien d’exceptionnel dans les conditions météorologiques de ces prochains jours. Mais ce décorum hivernal met en relief l’obligation qu’ont les skippers de ne pas se relâcher pour éviter les sorties de route dans les derniers virages qui mènent à la maison. Ils en ont pleuré
Les marins encore en mer suivent tous l’actualité de la course et ont assisté à distance à « l’atterrissage » de leurs pairs. Après Clarisse Crémer, qui avouait avoir versé sa petite larme à chaque arrivée, Romain Attanasio, joint ce midi lors du dernier Vendée Live de cette 9e édition, confiait lui aussi s’être épanché. « Et nous on attend ton arrivée ici ! » lui ont promis Thomas Ruyant, Maxime Sorel et Giancarlo Pedote présents en plateau à l’émission.
En attendant, c’est avec du vent bien frais que Clarisse Crémer, 12e, va terminer sa course. Entre les Açores et les côtes de la péninsule ibérique, celle qui sera la première femme à boucler la boucle dans cet opus 2020-2021 reste vigilante. Elle sait que les derniers milles seront costauds.
Désormais bord à bord au grand large des Canaries, Romain Attanasio et Jérémie Beyou devront d’abord traverser l’anticyclone des Açores avant d’attraper les flux d’ouest qui les poussera vers le finish, le week-end prochain.
Les 10,11 et 12 février vont ressembler aux folles premières journées d’arrivée avec une salve de concurrents, de la 15e à la 20e place : Arnaud Boissières, Alan Roura, Stéphane Le Diraison, Kojiro Shiraïshi, Pip Hare et Didac Costa. Mais pour l’heure, ce groupe navigue encore dans les alizés, dans le nord ou à la latitude du Cap Vert.
Puis, aux alentours du 17-20 février, ce sera au tour de Manu Cousin, Miranda Merron, et Clément Giraud. Les trois compagnons de route sont encore dans les alizés de l’Atlantique Sud, au large de la corne du Brésil, dans une mer plutôt désagréable. Un programme chargé les attend dans les prochains jours : la traversée du Pot au Noir et le passage de l’équateur.
Enfin, il faudra attendre la fin du mois, voire début mars pour voir Alexia Barrier et Ari Huusela poser le pied à terre. En queue de flotte, Alexia se réjouissait d’être sortie enfin des 40e rugissants. Le duo franco-finlandais – devancé par Sam Davies, hors course – est pris dans les méandres des zones de hautes et de basses pressions qui sévissent au large de l’Argentine. Le contournement de l’anticyclone de Sainte-Hélène est pour bientôt.
ILS ONT DIT…
« Ça avance un peu, donc ça fait du bien. La journée d’hier était un petit peu pénible car prise de tête. On contourne une dorsale, donc à un moment donné, on savait que ça allait être tendu. Je me méfie toujours avec ces phénomènes là, mais je me suis bien appliqué depuis quelques jours pour essayer d’accélérer fort à la sortie du pot-au-noir. J’ai essayé d’aller le plus vite possible car derrière ça se referme. Je me suis recalé sur Romain et normalement je suis dans le bon timing pour passer cette zone dans les prochaines heures.
Il y a un gros chapelet de dépressions, les routages ne sont pas évidents à caler car ils changent vite. On a une dépression qui va nous cueillir là et va nous concerner jusqu’à la fin du cap Finisterre. Il faut rester dans le sud des Açores pour la garder le plus longtemps possible. Ça va changer d’ambiance car il va y avoir du vent fort. Ça va être une dernière ligne droite assez engagée.
Les mers les plus grosses du monde sont souvent autour des Açores, tout dépend de la période, mais 8 à 9 mètres ce n’est pas conseillé d’y aller. Je vais éviter de m’y aventurer à quelques jours de l’arrivée.
Voir les autres arriver donne vraiment envie. On sent la proximité de la terre aussi. Il faut naviguer proprement jusqu’à la fin et s’appliquer. Avec la fatigue, tout prend un peu plus de temps, les décisions, les manœuvres, tu as moins de tonus. Il faut faire plus attention pour ne pas abîmer le bateau. Ça donne envie de retourner au bercail.
J’ai essayé de fermer les écoutilles aux arrivées des premiers car c’est très dur. Mais je les félicite tous. Boucler un Vendée Globe c’est difficile donc y arriver pour la première fois c’est dingue. Je suis touché que dans l’euphorie de l’arrivée certains aient pensé à moi qui suis encore en course. C’est vraiment sympa à eux. »
Jérémie Beyou, Charal
« Les conditions sont assez musclées. Le bateau marche à 20 nœuds. J’ai encore environ 10 jours de course jusqu’à l’arrivée, mon J2 et ma grand-voile tiennent bien.
J’ai hâte d’arriver aux Sables d’Olonne. Je remercie vraiment toute l’équipe et tous les gens qui m’encouragent. Le plus important est de finir. Je fais toujours très attention à mes voiles qui sont très abimées pour pouvoir être sûr d’arriver. »
Kojiro Shiraishi, DMG MORI – Global One
« Peu d’amusement dans des alizés peu agréables durant les dernières heures de l’après-midi, avec peu de vent et une horrible houle croisée, la plupart du temps orientée Nord-Est avec, de temps en temps, une vague qui vient s’écraser par le travers du bateau. Les images satellites montrent une vaste zone nuageuse dans l’Est qui doit probablement avaler tout le vent de la journée, et qui va finir par couvrir tout le bateau. Cependant, la nuit a bien commencé avec les bandes fluorescentes de la grand-voile brillant sur un fond de ciel étoilé. Pas de pollution lumineuse par ici, et la lune ne s’est pas encore levée. Un peu plus tard, la nuit s’est emplie de gros nuages affamés. Vent très instable. Enormément de poissons volants. »
Miranda Merron, Campagne de France
CLASSEMENT
15:00 (heure française)
[…]
11. Armel Tripon, L’Occitane en Provence, à 215.2 milles de l’arrivée
12. Clarisse Crémer, Banque Populaire X, à 594.11 milles du 11e
13. Romain Attanasio, PURE – Best Western®, à 1495.22 milles du 11e
14. Jérémie Beyou, Charal, à 1520.78 milles du 11e
15. Arnaud Boissières, La Mie Câline – Artisans Artipôle, à 2164.98 du 11e