VOILE : Vendée Globe 2020, les yeux rivés sur l’arrivée !
Romain Attanasio s’est enthousiasmé par l’incroyable finish du Vendée Globe.
Le skipper de PURE-Best Western n’a plus que 2 200 milles à parcourir avant d’arriver aux Sables d’Olonne.
S’il devrait se faire dépasser par Jérémie Beyou, Romain file avec talent vers sa 2e arrivée consécutive du Vendée Globe.
Romain Attanasio, actuellement 13e de la flotte, devrait arriver à son tour en fin de semaine prochaine aux Sables d’Olonne. Le skipper de PURE-Best Western n’a pas été épargné cette semaine, lui qui est resté englué plus de 48 heures dans le pot-au-noir. Retour sur une semaine particulièrement mouvementée.
Les sentiments sont forcément mêlés. À assister à distance à l’incroyable finish de ce Vendée Globe, à imaginer l’état d’esprit des premiers, la décharge d’énergie et d’émotions, personne ne peut y rester insensible. C’est le cas à terre mais ça l’est surtout lorsqu’on est toujours en mer. Romain Attanasio s’est enthousiasmé pour cette « arrivée folle » et n’a pas manqué de féliciter Yannick Bestaven pour sa victoire. Il confie : « je suis un petit peu jaloux de ne pas y être. Il y a toujours un petit coup de mou quand les premiers arrivent et que ça te renvoie au retard que tu as. Ce n’est jamais agréable et en même temps ça lance le processus d’arrivée. Bientôt, ce sera mon tour ! »
« Il est horrible ce pot au noir »
En attendant, le skipper de PURE-Best Western poursuit sa remontée de l’Atlantique nord. Samedi dernier, loin des grains qu’il avait dû affronter les jours précédents, le ciel était dégagé, permettant à Romain d’immortaliser un beau lever de soleil. Le décor était parfait pour le dernier franchissement symbolique, celui de l’équateur. Ensuite, sa progression va connaître un arrêt brutal. Romain doit traverser le pot-au-noir qui s’avère bien plus tenace que pour ceux qui l’ont devancé. En somme, il a dû faire face à une absence totale de vent, son IMOCA restant encalminé à 2 à 3 nœuds.
« Il est horrible ce pot-au-noir ! J’ai l’impression que je vais rester là une éternité. On n’est pas sorti des ronces ! » Pendant plus de 48 heures, Romain aura tout essayé. Ainsi, il décapsule « sa dernière bière » pour l’offrir à Neptune. « Allez, donne-moi du vent ! » Un peu plus tard, le marin raconte : « à cette saison-là, le pot-au-noir devrait être une formalité et je vis un enfer. Il n’y a rien, pas d’air. Ça me rend dingue ! »
Dessalinisateur réparé, cap sur l’arrivée
Lundi, enfin, le calvaire touche à sa fin. Romain publie une photo montrant PURE-Best Western sur un fichier météo, petit point rouge pixelisé qui quitte ces grandes masses sans vent. « Je suis au près et j’ai enfin le vent que j’attendais ». C’est le temps des alizées, des vitesses plus constantes et du regard porté « vers la maison».
Dans le rayon des galères de la semaine, il y a aussi eu le dessalinisateur. « Ça faisait une quinzaine de jours que j’avais de l’eau légèrement salée, explique-t-il. Je l’ai changé, ce n’était pas évident avec la gite à 30° et les outils qui glissaient ». Mais le résultat est là et Romain peut enfin profiter d’un bon café sans arrière-goût de sel… Ses difficultés dans le pot-au-noir, en revanche, ont permis à Jérémie Beyou (14e) et son foiler de dernière génération (Charal) de revenir sur lui. Ce vendredi matin, l’écart entre les deux hommes n’étaient que de 170 milles. Ils ont donc pris le temps d’échanger ensemble. « On discute de ce qu’on va faire après, de l’avenir de la classe IMOCA, de nos familles, de nos maisons, de nos business » raconte Romain. Fidèle à lui-même, le skipper de PURE-Best Western garde ainsi le sourire, si heureux de se rapprocher inexorablement vers l’arrivée de son deuxième Vendée Globe.