VOILE : Vendée Globe 2020, ATTANASIO plus fort que la douleur !
Romain Attanasio pointe à près de 150 milles de l’équateur.
Le skipper de PURE-Best Western continue donc sa progression malgré ses douleurs aux côtes et de nombreux passages de grains.
Son arrivée aux Sables-d’Olonne est prévue dans un peu moins de quinze jours.
Plus d’une semaine après sa chute sur un winch, Romain Attanasio doit encore prendre des antidouleurs, ce qui le ralenti dans certaines manœuvres, surtout dans les grains comme celui qu’il a traversé ce vendredi matin. Mais fidèle à lui-même, le skipper de PURE-Best Western garde le sourire, son ton léger continue ainsi à faire rêver alors qu’il s’apprête à franchir l’équateur dans la soirée.
Rembobiner la semaine de Romain Attanasio, c’est la garantie de voir un beau coucher de soleil, un « gros grain ». C’est aussi la certitude de garder le sourire et surtout, de ne jamais s’ennuyer. Toute la semaine, le skipper a longé les côtes brésiliennes et goûté aux fortes chaleurs qui vont avec. Malgré les grains passagers lundi et ce matin, Romain semble néanmoins avoir troqué la combinaison pour le short ces derniers jours.
« C’est bon pour le moral ! »
Sa progression devrait lui permettre de franchir l’équateur pour la deuxième fois depuis le départ d’ici moins de 24 heures. À bord de PURE-Best Western, le cap est désormais mis sur l’arrivée et les Sables-d’Olonne. Pour la première fois, mercredi dernier, un routage l’y a mené. « C’est bon pour le moral ! » apprécie Romain. Malgré l’enthousiasme, le skipper doit tout de même composer avec la douleur qu’il ressent aux côtes. Le choc avait été rude quelques jours plus tôt alors qu’il avait percuté le winch après avoir essuyé des rafales de plus de 50 nœuds.
S’il a brièvement perdu connaissance, le traitement prodigué par le médecin du Vendée Globe lui a permis de continuer. Mais la douleur est devenue plus forte, il y a quelques jours. Dans une vidéo jeudi, il se filme au winch, obligé de mouliner avec une seule main. « Je le fais comme ça parce que mes côtes me font terriblement mal ». Toujours en lien avec le médecin, Romain continue de prendre plusieurs médicaments par jour. Puis il retrouve le sourire, comme s’il ne pouvait pas faire autrement : « ne vous inquiétez pas pour mes côtelettes, je fais ma diva, je vais m’en remettre ! »
Les petits bonheur du bord
Son enthousiasme et sa bonne humeur, qui fédèrent plus que jamais à terre, se sont encore manifestés cette semaine. Romain a notamment immortalisé un magnifique coucher de soleil samedi et confié à quel point sa famille lui manquait dimanche. Le lendemain, il profitait d’une douche savoureuse – « la première depuis des jours ou des semaines » – sur le pont. « C’est l’extase » confiait-il. Mercredi, les lecteurs du Figaro découvre qu’il dispose dans sa cabine de pilotage d’une effigie de Pin-up. Romain corrige : « ce n’est pas Pamela mais SamEstLà ! »
Et puis le skipper, chapeau vissé sur la tête, a partagé le plaisir d’un repas jeudi. Au menu : plat lyophilisé chaud avec poulet et riz en sauce « vu la chaleur, je préfèrerai une bonne salade de tomates fraiches ». Il en profite pour montrer la maigre pêche du jour : « un petit poisson volant » et un étrange petit coquillage. « Il a trois cornes, on dirait un œuf de rhinocéros. Je n’espère pas qu’il va éclore rapidement sinon ça va faire trop de poids dans le bateau ! » Éclat de rires assurés ! C’est donc avec une forme de légèreté, une abnégation contre la douleur et un objectif final qui se rapproche que PURE-Best Western continue sa longue et belle aventure autour du monde.
ROMAIN ATTANASIO, la réaction à chaud, captée ce vendredi matin, à 10 heures, lors de la vacation :
« Actuellement, je suis dans un grain énorme, c’est un peu tendu. Concernant ma douleur aux côtes, j’ai eu mal hier, je ne peux pas respirer à fond et ça me fait mal quand je change de position ou que je suis sur la colonne de winch. Mais là ça va, il n’y a pas d’inquiétude à avoir. Normalement, je vais devoir aller tout droit jusqu’au pot-au-noir et franchir l’équateur ce soir. La suite après l’arrivée ? J’essaie de ne pas y penser pour ne pas avoir la poisse. Mais forcément, on y travaille déjà avec mon équipe. Je suis un passionné et je n’ai pas envie d’arrêter ! »