VOILE : Vendée Globe 2020, une leçon de résistance !
Touché aux côtes après une violente chute contre son winch tribord, Romain Attanasio poursuit néanmoins sa progression.
Afin d’éviter une zone de convergence, il tente de progresser en faisant route le plus à l’Est possible.
Solide 13e du Vendée Globe, le skipper de PURE-Best Western pointe à près de 9 200 km de l’arrivée.
Suite à un spectaculaire et brutal passage de front, marqué par des rafales de près de 50 nœuds, Romain Attanasio s’est blessé aux côtes mardi 12 janvier dernier. Malgré le choc et la douleur, il poursuit sa route et continue de raconter avec légèreté et humour son tour du monde.
Ce n’est pas le premier et il y a peu de chance que ce soit le dernier. Au prés dans une mer très formée, Romain Attanasio a dû affronter mardi dernier le passage d’un puissant front. Il s’y était préparé, ressentait les rafales qui se faisaient toujours un peu plus fortes. Puis elles ont tutoyé les 50 nœuds (92 km/h). État d’alerte à bord de PURE-Best Western. Romain raconte la suite : « je suis sorti en catastrophe mais je ne pouvais même plus abattre pour rouler mon J3. J’ai voulu choquer mes voiles mais j’ai glissé et percuté violemment le winch tribord ». Dans la foulée, Romain s’assoit, et perd connaissance en raison de la douleur.
Une scène « assez surréaliste »
« Je suis tombé dans les pommes, quelques minutes. Quand j’ai repris mes esprits, le front était passé mais pas la douleur. J’ai tout de suite essayé de respirer à fond et à chaque fois, la tête me tournait. Je suis alors rentré à l’intérieur de PURE – Best Western pour me protéger et évaluer les conséquences physiques. Entre temps le vent avait tourné, je suis passé du prés au vent arrière et le bateau s’est remis à plat. Tout s’est calmé assez subitement.»
Après une rapide évaluation, des éventuels dégâts matériels, Romain Attanasio a contacté son équipe puis le médecin de course, qui a jugé à distance que la 5ème et/ou la 6ème côte devaient être fêlées voir cassées.
Romain s’est voulu rassurant : « ça va, le médecin m’a donné des médicaments efficaces contre la douleur, celle-ci persiste principalement lorsque je manœuvre à la colonne de winchs, surtout en marche arrière ».
Tournée un peu plus tôt, sa vidéo du passage de front est bouleversante. On y voit son IMOCA balloté par les vagues, dans un décor sombre. « Allez, il faut tenir, courage », dit-il notamment. Il a le visage marqué et les pommettes rougies par l’effort. Mais le skipper et son voilier ont tenu bon.
Malgré la douleur Romain poursuit son tour du monde dans la légèreté et la bonne humeur
Et parce qu’une aventure maritime, si longue soit-elle, ne peut se résumer à cette lutte face aux éléments, Romain partage aussi des instants de légèreté, des moments d’évasion ou des situations plus cocasses. Samedi dernier, il photographie « une attaque d’algues voraces ». Mercredi, il immortalise un coucher de soleil qui fige les nuages dans tes tons roses orangés saisissants. Jeudi, il s’amuse à déguster quelques sucreries piquées à son fils. « Il faut bien se remonter le moral » assure t’il !
Pendant ce temps-là, PURE-Best Western continue d’avaler les milles, à la 13e place de la flotte. Certes, il faut éviter une zone de convergence dont les effets ressemblent à s’y méprendre au Pot au noir. « Je dois me décaler le plus à l’Est possible », expliquait-il jeudi. Mais cela ne l’empêche pas de se rapprocher toujours un peu plus des Sables-d’Olonne. Ce vendredi, à 15h00, il pointait ainsi à moins de 5 000 milles de l’arrivée, une sacrée leçon de résistance.