VOILE : Pierre LEBOUCHER : « Être moteur tout en limitant les risques »
« Impossible de faire tourner des routages, impossible de prédire quoi que ce soit ! », assure Pierre Leboucher.
La quatrième et ultime étape de cette 51ème Solitaire du Figaro s’annonce, de fait, très (même très très très) incertaine et propice à de nouveaux grands retournements de situation. En cause : une vaste zone dépressionnaire sur le golfe de Gascogne génératrice de vents erratiques et potentiellement de quelques grains. Cette dernière va assurément donner du fil à retordre aux marins autant qu’elle en donne à la direction de course qui a finalement opté pour un tracé de 83 milles entre l’estuaire de la Loire et l’île d’Yeu, avec cependant plusieurs portes de sorties si les conditions se compliquent.
« C’est un tout petit parcours qui nous attend. On est loin des 500 milles et plus des trois premières manches mais vu le contexte, il faut s’attendre à ce que les cartes soient complètement rebattues au général », souligne le skipper de GUYOT environnement.
Actuellement 7e au classement à 1h47 du leader et à 46 minutes du podium, le Nantais sait que tout est possible, dans un sens comme dans l’autre.
« Un petit écart en distance peut se transformer en un écart énorme en temps à l’arrivée car un mille à un nœud, ça fait une heure ! », rappelle Pierre qui garde en tête ce qui s’est produit le mois dernier lors de la Solo Guy Cotten.
« Il suffit qu’un grain passe et que certains partent avec pendant que les autres restent collés dans la molle pour que ça crée tout de suite 6, 7 ou 8 milles d’écart. Pareil si certains passent avec le courant dans le bon sens et que d’autres se retrouvent à buter dans le courant. Une marée, c’est six heures et donc potentiellement autant de temps dans la vue ! », souligne le double vice-champion du Monde de 470.
« Je vais donc prendre les choses comme elles viennent et on comptera à la fin. Je sais qu’il va falloir attaquer mais pas trop, et ne surtout pas rester sur la défensive. En clair, il va falloir être moteur tout en limitant les risques. Je sais que tout va être possible. Ça va brasser mais le Top 5 comme le podium sont jouables ! », termine Pierre Leboucher. Verdict dimanche entre 16 et 17 heures.