GOLF : La filière golfique, grande oubliée du plan d’action de l’état
La crise du coronavirus – l’éco en provence
ENTRETIEN Le président de laRoute des golfs plaide pour un soutien de la filière
Avec plus de 70 golfs répar-tis sur les six départements, la Région Sud s’impose comme la première destinatio n golfique de France. L’épidémie de Covid-19 a lourdement impacté la filière, totalement à l’arrêt depuis le 16 mars. Si la Fédération française de golf etles dirigeants des structures s’activent dans l’espoir d’ouvrir prochainement les parcours à travers un nouveau cahier de charges permettant de protéger les clients et le personnel, Gilles Rubinstein se bat afin que la filière ne soit pas la grande oubliée du plan de relance touristique.
Pour le président de la Route des golfs, partenaire du Comité régional de tourisme dans la promotion de la destination à travers ce sport, « le golf est sous la tutelle du ministère des Sports, alors qu’il pèse en France près de 1,5milliard d’euros et emploie directement 15 000 personnes non délocalisables. Quant au tourisme golfique, il représente 30 %, soit 446 millions d’euros. D’où mon souhait qu’il bénéficie des aides allouées à ce secteur. »
Comment la filière aborde la crise dans la région ?
« Je dirais avec concertation, réactivité et endurance, c’est-à-dire à l’écoute de ses acteurs, en imaginant des actions pour amorcer l’après tout en étant persuadé que le temps va être long avant de se relever de la crise. Contrainte à la fermeture, la majorité a eu recours au chômage partiel mais continue à entretenir leur green avec une équipe forcément réduite. Les conséquences financières sont bien évidemment dramatiques. À cela, ils vont devoir, lors de la réouverture, faire face à des charges supplémentaires pour assurer les protections sanitaires indispensables pour les joueurs et le personnel. »
Tous les golfs sont-ils impactés de la même façon ?
«Non bien évidemment. Selon une étude EY faite à l’occasion de la Rider cup, cotisations et abonnements représentent environ 38% de leur chiffre d’affaires. Mais il ne s’agit que d’une moyenne. Les ventes de green-fees se situeraient aux alentours de 11% du CA au ni- veau national, mais nous l’esti- mons à trois fois plus dans la région. Et plus encore surles golfs essentiellement touristiques, nombreux sur la Côte d’Azur, qui attirent une clientèle extérieure, à commencer par les étrangers. »
Dans quel état d’esprit sont donc les directeurs des différentes structures ?
« Ils sont très inquiets de la situation actuelle mais aussi pour l’avenir, car pour l’heure ils n’ont aucune visibilité, sur la date, les possibilités de transport, d’hébergement (etc). Ils appréhendent aussi les contraintes sanitaires qu’ils vont devoir mettre en place et les coûts qui vont en découler. »
L’absence d’activité hypothèque-t-elle la suite de l’année et en prolongement l’avenir de certains golfs ?
« Certains directeurs m’ont confié que leur espoir reposait sur ce que nous appelons les ailes de saison : septembre, octobre, novembre. Mais tout dépendra de la situation, d’une seconde vague ou pas. Il est très difficile de se projeter, en espérant aussi que cet été on pourra compter sur un peu d’activité grâce aux joueurs français, s’ils peuvent et/ou décident de venir dans le Sud. »
Propos recueillis par Sandra BASSO
LE COMITÉ RÉGIONAL DE TOURISME MOBILISÉ
Conscient du poids économique de la filière, le CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur songe d’ores et déjà à des actions dédiées au tourisme golfique en sortie de crise.
« Depuis 20 ans, le CRT assure une offre golfique à l’international qui nous a permis d’attirer chaque année près de 200 000 touristes golfeurs », révèle son président, François de Canson, précisant qu’ils dé- pensent en moyenne 170¤ par jour et que le chiffre d’affaires du tourisme golfique est de 135 millions d’euros (hébergement, restauration, autres activités) pour la région dont 31 millions pour les golfs directement.
Estimant les pertes à 30% du CA dans l’hypothèse d’une reprise en juin (40 millions de consommation, 10millions pour les golfs), le CRT entend lancer plusieurs actions de communication dès la réouverture des golfs dont une campagne TV de deux mois en France pour assurer la promotion du pass golf Provence et Côte d’Azur (qui viennent d’ailleurs de fusionner), deux campagnes de communication digitale sur les marchés suisse et belge (sous réserve d’ouverture des frontières), des campagnes sur les réseaux sociaux et le maintien des subventions régionales pour les différents événements.